HOLLY, de Stephen King

Bon, je vais essayer d’en parler sans spoiler parce ce dernier King est un pur plaisir et je ne voudrais pas gâcher ce plaisir à ceux qui comptent le lire.

Holly, c’est un personnage hyper important apparu dans la trilogie « Mr Mercedes » (je recommande d’ailleurs de l’avoir lue avant d’attaquer Holly, sinon, attention spoil sur celle-ci et c’est dommage).

Dans la trilogie « Mr Mercedes », Holly était un personnage secondaire de 45 ans, une femme habillée n’importe comment, geek, solitaire, manquant de confiance en elle, névrosée tendance phobique sociale et hypocondriaque. Et super intelligente. Et fan de ciné. Et sous la coupe d’une mère abusive.

Holly jouera un rôle hyper important dans la trilogie « Mr Mercedes ». Les fans en manque d’Holly comme moi avaient pu la retrouver dans une nouvelle du recueil « Si ça saigne ». On y apprenait qu’elle avait ouvert son agence d’enquêtrice privée.

Mais revenons à ce roman, « Holly ». On est en 2021. Holly a désormais 50 ans environ. Elle gère toujours son agence d’enquêtes privées mais celle-ci est pour le moment fermée à cause de la seconde vague du covid. Elle vient en plus de perdre sa mère du covid, ce qui la secoue énormément même si leurs rapports étaient plus que compliqués. Elle va en plus découvrir de bien sales tours que lui a joués sa défunte mère depuis des années.

Holly reçoit des appels insistants d’une femme la sollicitant pour retrouver sa fille de 24 ans disparue depuis trois semaines. Pour se changer les idées et essayer de réduire sa consommation de tabac devenue totalement incontrôlée, Holly va accepter d’enquêter sur cette disparition.

Grâce à son flair, à son sens du détail et à sa ténacité, Holly va peu à peu découvrir que dans le coin où la jeune femme a été vue pour la dernière fois, quelques autres personnes auraient également mystérieusement disparu.

Holly va enquêter quasi seule, son co-équipier étant kaput-covidé et ses précieux jeunes amis Jérôme et Barbara (rencontrés eux aussi dans Mr Mercedes) sont pas mal accaparés par des projets personnels très sympas. Ils assistent de loin en loin leur amie, même s’ils sont toujours dispos pour elle.

Masquée et gelhydroalcoolisée, ce dont se moqueront un paquet de gens antivax qu’elle rencontrera pour son enquête,  Holly va investiguer dans des milieux très variés du monde américain contemporain.

Le scénario est extra, super dynamique. L’auteur alterne les chapîtres où on suit Holly qui enquête, ceux mettant en scène la vie des tueurs et ceux, en flashback, nous présentant les victimes et leurs sinistres sorts.

On a une bonne longueur d’avance sur Holly, hé hé,  car on sait dès le début du roman qui sont les tueurs, leur procédé et leurs horribles objectifs. Je n’en dis pas plus, si ce n’est que  la peur et le déni du vieillissement peuvent conduire à la folie totale.

Tout le suspens est de savoir si Holly va réussir à rassembler tous les indices disparates reccueillis, à comprendre l’impossible, l’innommable, à sauver la jeune femme disparue et surtout à faire cesser les atrocités des tueurs fous. Ou si elle va passer à la moulinette.

C’est un excellent thriller, bien mené, sans aucune longueur, avec des personnages principaux et secondaires hyper bien travaillés et intéressants. Il n’y a pas du tout de surnaturel ou d’horrifique dans ce roman, même si faits décrits sont horribles, mais ils pourraient se passer (et se sont déjà passés) dans la vie réelle, brrrr.

J’adore quand King écrit des thrillers, je suis bien moins fan de ses romans surnaturels horrifiques (beaucoup de gens pensent qu’il n’a écrit que ça alors que pas du tout), même si je crache pas dessus, hein, tant j’aime retrouver à chaque fois sa plume réflexive, cynique et tendre à la fois de l’auteur, ainsi que ses analyses hyper pertinentes de notre monde contemporain.

Bon, vous avez compris, je suis fan de King et  ce « Holly » est très bon. J’ai été ravie de retrouver Holly, Jérôme, Barbara, l’affreuse mère d’Holly, et certains autres. Englouti en un week-end, pouf.