L’Inconnue du portrait, de Camille de Peretti (2024)

Je dois l’avouer, j’ai hésité à poster ce billet. À parler d’une lecture qui ne m’a pas plu. Parce que j’ai l’impression que ça fait fuir les lecteurs qui auraient eu envie d’aller vers cette lecture et à qui ça pourrait plaire. Parce que mon avis n’engage que moi, ce ne sont que des ressentis, en rapport avec mes besoins et attentes , que c’est très personnel tout ça, qu’un livre qui ne m’a pas plu peut plaire à d’autres, tout comme un livre adoré par beaucoup peut me déplaire, c’est pas pour autant qu’il est pas bon, juste qu’il colle pas à nos attentes, on a tous des émotions différentes, des besoins variés (amusement et/ou réflexion et/ou acquisition de connaissances et/ou émotion, et/ou aventure, etc…) et c’est très bien ainsi, la diversité c’est ce qui fait la richesse humaine [non je ne suis pas candidate aux Européennes, enfin j’crois pas… 🤣🥳].

Tout ça pour dire que c’est pas parce que j’ai pas aimé que vous pourriez pas aimer, hein.

Donc finalement, après d’âpres débats avec moi-même🤣, je décide de continuer à parler ici des lectures qui ne m’ont pas plu. En espérant que vous lisiez ou ayez lu le livre, pour qu’on échange sur  nos points de vue et ressentis !

Trève de blabla, mon avis sur cette lecture :

L’écrivaine française Camille de Peretti a développé une grande fresque historique et familiale sur tout un siècle à partir de grands mystères entourant un tableau de Gustav Klimt, « Portrait d’une dame ».

On ne sait en effet toujours pas qui était cette jolie femme dont l’artiste avait peint le portrait, ni pourquoi le peintre l’avait retouché un an après l’avoir vendu, pour affubler la jeune femme d’une tenue plus bourgeoise.

Autre mystère entourant ce tableau : il a été volé en 1997, et sera retrouvé un matin de 2019, emmitouflé dans une couverture, dans le jardin d’un musée en Italie. Il n’y a toujours pas d’explication sur ce vol et cette restitution.

De quoi imaginer bien des histoires…

Camille de Peretti a imaginé une incroyable fresque autour de ce tableau et de cette femme, faisant se croiser les destins de trois personnages principaux, nous baladant entre l’Autriche et les Etats-Unis tout au long du XXème siècle.

Il y a Martha, servante devenue fille-mère à Vienne au début du XXè siècle, Isidore, jeune cireur de chaussures à New-York, qui deviendra riche grâce à un bon investissement fait à la veille de la Grande Dépression, et puis Pearl, jeune étudiante originaire du Texas, dont la mère extroquera de l’argent à son père biologique pour qu’elle réalise son rêve de faire ses études à New-York et devenir avocate.

L’écriture est fluide et l’imaginaire de l’auteure très prolifique, un peu trop à mon goût. J’ai en effet trouvé cette histoire assez rocambolesque, faite d’une succession d’improbables péripéties, de beaucoup de coïncidences plutôt arrangeantes, voire de hasards facilitants. J’ai trouvé les personnages un peu fondés sur des clichés, comme celui du self-made man américain, ou de la provinciale galérant pour s’intégrer à New-York.

Je recherchais plus de profondeur dans l’analyse de la vie quotidienne et des pensées personnages, plutôt qu’une simple description des éléments de leur histoire de vie.

La longue digression sur les histoires sentimentales de Pearl ne m’a pas du tout intéressée, sa passion pour le tableau et sa quête pour le comprendre m’est apparue saugrenue, peu réaliste.

Au final je me suis noyée dans tous ces personnages, leurs liens, leurs vies, et de façon plus générale dans cette histoire que je trouve assez farfelue construite autour du tableau.

Je n’ai tout simplement pas cru en cette histoire un peu trop sentimentale à mon goût, composée de trop d’éléments incroyables, et j’ai trouvé les explications que fournit l’auteure quand à l’histoire du tableau très tirées par les cheveux.

Je reconnais une jolie écriture un très bon travail de documentation, les allers-retours entre les personnages et aussi dans le temps sont très bien menés, mais je conserve un grand sentiment d’ennui de cette lecture, qui tout simplement ne correspond pas à mes attentes.

Je recommande cette lecture aux amateurs de fresques romanesques et sentimentales historico-familiales, et peux comprendre le gros  succès que rencontre ce roman !