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« Lire, c’est oser le vertige ». Fatou Diome.


Murène, de Valentine Goby

Comment réapprendre à se débrouiller dans la vie, comment faire des projets, s’amuser, profiter, savourer la vie, quand un accident vous ôte les deux bras entiers ?

C’est ce à quoi va être confronté François, suite à un très grave accident.

Nous sommes en 1956 et François, jeune parisien qui aimait bouger, danser, bondir, se fatiguer à des boulots physiques, va devoir revoir le moindre de ses gestes quotidiens, accepter l’aide et la dépendance, trouver la force de réinventer sa vie, tout en affrontant les atroces douleurs des membres fantômes.

La première partie nous explique l’accident puis les longs soins douloureux de ce grand brûlé que les médecins croyaient perdus. Elle traite de la stupéfaction, du rejet, de la force et la foi difficiles voire impossibles à mobiliser, de l’importance du soutien de la famille et de belles personnes rencontrées, des efforts et de l’ingéniosité nécessaires pour tenter de retrouver une indépendance.

J’ai aimé cette première partie pleine d’humanité et de psychologie, les descriptions de l’intense mise à l’épreuve du corps, de l’extrême solitude de l’être humain qui vit ce type d’évènement. C’était vraiment très bon, cette première partie.

La deuxième partie du roman nous emmène dans la vie de François après les soins, dans son retour à la vie, ses oscillations entre tout cesser, en finir, ou y aller, même s’il ne sait pas où, comment, pour qui, pourquoi. Sera développé le rôle important de sa famille aimante, ses parents couturiers, sa petite soeur qui l’a toujours idolâtré. L’importance des femmes, aussi.

Cette seconde partie nous plongera surtout dans le monde du sport, jusqu’aux jeux paralympiques de Tokyo en 1964. J’y ai trouvé quelques longueurs sur la vie affective et familiale de François, un peu trop développée à mon goût, ça frôlait un peu la romance parfois et c’est pas du tout du tout mon truc, la romance. Il y a par ailleurs beaucoup de détails le développement du handisport en France, c’était passionnant mais un peu trop didactique à mon goût.

Une lecture que je recommande fortement en cette veille d’olympiades et de paralympiades.

Je conserve malgré tout un plutôt bon souvenir de cette lecture, la plume de Valentine Goby est limpide et agréable, assez dense car bien documentée.

Et puis ces thématiques du corps, du handicap et du sport sont juste passionnantes.



5 réponses à « Murène, de Valentine Goby »

  1. Bonjour
    J’avais bien aimé ce livre 🙂

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  2. Ce que j’aime chez cette auteure, c’est la fluidité de sa plume, claire et précise. J’avais eu de légers bémols aussi à cette lecture, mais j’en garde toutefois un souvenir positif.

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  3. Passionnantes et très importantes pour nous rappeler, à nous tous qui avons nos quatre membres en fonctionnement correct, que nous avons une chance à ne pas mépriser ni oublier. Merci Roz.

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  4. Bonjour Roz, j’ai noté le titre ce livre , il est en bonne place sur ma liste. C’est vraiment le moment de s’interesser à « l’handicap » au moment des jeux olympiques Bisous bonne journée MTH

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  5. Le thème m’intéresse et j’ai aimé ce que j’ai lu d’elle jusque là.

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