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Claude et René, couple d’octogénaires bourgeois, vivent une retraite tranquille dans le sud de la France, à Uzès, après une vie à Paris bien remplie.
Ils ont choisi Uzès car dans les garrigues environnantes on peut observer le merle bleu, un bel oiseau rare et farouche.
Ils sont en effet passionnés d’ornithologie, René était un ornithologue réputé du Museum d’histoire naturelle. Ils ont eu une vie passionnante faite de congrès et de voyages d’observations ornithologiques partout dans le monde.
Mais à plus de 80 ans, l’énergie de René décline, il passe plus de temps à fumer ses cigares qu’à lire et écrire, sa passion. Claude doit le pousser à rédiger des articles, à accepter les invitations à des colloques, invitations qui deviennent de plus en plus rares.
Claude s’ennuie un peu, elle lit beaucoup et joue au bridge avec les notables du coin, pour entretenir son faste et ses prétentions bourgeoises. N’ayant pas eu d’enfants, seuls quelques neveux passent de temps en temps, louchant clairement sur l’héritage.
Un certain Alain Rachet, mystérieux beau jeune homme d’origine maghrébine, qui se dit écrivain, débarque dans leur vie avec toute son intelligence et sa gentillesse. Il est en galère, n’a plus d’argent ni de toit, il finit par habiter chez Claude et René, pour les aider à rédiger un article important.
Une grande amitié va se développer entre les trois protagonistes, offrant une troisième jeunesse au couple, apaisant un peu Alain dont l’auteure nous laisse deviner qu’il a vécu de sacrés traumatismes dans son pays.
Mais tout le monde ne va pas voir du même oeil cet étranger qui s’incruste chez des personnes âgées.
Un court roman d’environ 200 pages qui se lit très vite, pas tout jeune (1999), mais très actuel, qui traite de la vieillesse, de l’amitié mais aussi des préjugés de la société, du racisme latent.
J’ai aimé me plonger dans la vie, les préoccupations et les pensées de ce couple d’octogénaires originaux, très touchants au-delà des apparences bourgeoises fermées.
Le personnage d’Alain était également intéressant, très troublant, l’auteur entretient jusqu’au bout un suspens quant à ses intentions réelles.
L’écriture de Michèle Gazier, écrivaine, éditrice, critique littéraire à Télérama, est agréable, fluide, bref, sans être pour autant un coup de coeur, j’ai passé un agréable moment avec ce roman.
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