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Archives de Tag: film

🎬 « Compartiment n°6 », de Juho Kuosmanen (2021)

02 vendredi Juin 2023

Posted by labibliothequeroz in cinéma

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art, Chronique, cinéma, film

Ah enfin je l’ai vu, ce film germano-estono-russo-finlandais que j’avais loupé en salle en 2021. Vu le week-end dernier.

Un film qui te ramène pfiout direct dans les années 80, te fait voyager en train massif-rustique dans le grand nord de la Russie, entre Moscou et Mourmansk, dans des effluves de gnôle, de chaussettes mouillées, de cornichons et de mandarines.

Un road-movie ferroviaire surprenant.

Une étudiante en archéologie monte dans ce train à Moscou, dans le but d’aller visiter un site archéologique situé près de Mourmansk, sur les bords de la mer Baltique. C’est son rêve depuis toujours.

Sa petite amie/colocataire à Moscou, une prof de fac, devait l’acccompagner, mais se désiste au dernier moment. Elle n’a plus le temps pour ce long périple.

Les premières scènes du film, dans les appartements artistiques et festifs moscovites (super beaux décors, chouette ambiance, super musique des 80’s dont l’excellentissime « Voyage voyage » de Desireless), tendent à montrer qu’elle sent douloureusement que la relation avec sa compagne s’étiole.

Elle part tout de même, mais dans un état d’esprit très mélancolique, en mode « laissez-moi dans ma bulle ».
Le voyage va durer plusieurs jours, avec quelques étapes de plusieurs heures dans des villes moyennes du nord de la Russie.  Elle espère se reposer et surtout se changer les idées.

Elle va être obligée de partager son minuscule et peu confortable wagon-lit avec un jeune homme rustre qui se rend lui aussi à Mourmansk, pour travailler dans les mines. Dès le premier soir il s’enivre de gnôle locale et se montre très intrusif, elle sent qu’il pourrait être violent.

Cette cohabitation de quelques jours, ponctuée de petites aventures et d’improbables rencontres, va peu à peu faire se dompter, se rapprocher ces deux êtres que tout oppose.

La photographie sombre mais lumineuse du film m’a d’entrée de jeu emballée. Le jeu des acteurs également, ils sont beaux, vrais, c’est incroyable.

La mise en scène dans le train et ses espaces sombres et étriqués, les séquences dans les villes où ils vont se défouler les jambes lors des étapes et vivre de petites aventures sont super réussies, très immersives. On se laisse prendre par la main pour vivre ce voyage avec les personnages.

La relation houleuse entre les protagonistes, leur rapprochement progressif, les éléments que la réalisatrice nous fait subtilement et progressivement deviner sur le lourd passé du jeune homme en fait un personnage très touchant.

Chacun va sans le savoir soutenir la rage et la mélancolie de l’autre et c’était vraiment intéressant de voir peu à peu cette relation improbable se développer, les émotions se libérer.

J’ai adoré ces deux personnages fragiles et un peu perdus et leur retour à la vie que permettra ce voyage en train.

Une comédie-dramatique originale de part le lieu où elle se déroule essentiellement, le wagon-lit, un voyage fascinant, original et mélancolique dans l’URSS des années 80, une jolie histoire, vraiment j’ai beaucoup aimé ce film.

Et j’ai adoré, par le plus grand des hasards, me retrouvrer à écrire ce billet précisément dans un train, où je voyage pour quelques heures en ce vendredi ensoleillé.

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Bilan cinéma d’avril

10 mercredi Mai 2023

Posted by labibliothequeroz in Chronique

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Chronique, cinéma, film

Mai est bien avancé mais il est encore temps de faire mon bilan cinéma du mois d’avril.

J’ai pu aller voir cinq films en salle.

J’ai été touchée par la tendresse de « Le bleu du caftan », je me suis super bien divertie avec « Les trois mousquetaires », j’ai plus que vibré avec « Voyages en Italie », je me suis un peu ennuyée avec « Hokusai » pourtant très beau, et je me suis super bien amusée avec « Ma langue au chat ».

Plus de détails dans ma vidéo YT, si ça vous dit !

À bientôt !

Cinéma : « Hokusai », de Hajime Hashimoto (2023)

30 dimanche Avr 2023

Posted by labibliothequeroz in Cinéma 2023

≈ 11 Commentaires

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cinéma, film, hokusai, Japon, peinture

J’adore le Japon et les oeuvres du peintre Hokusai, qui a peint la nature et plein de scènes de la vie quotidienne du Japon du XVIIIè siècle. Il a produit plus de 30 000 dessins durant sa longue carrière et ils sont encore beaucoup reproduits.

Vous connaissez forcément, c’est lui qui a peint la célèbre grande vague de Kanagawa.

J’avais vraiment hâte de voir ce film japonais retraçant la vie du peintre, et la bande-annonce était très attrayante.

J’y suis allée dès le jour de sa sortie, ce dernier mercredi, juste après avoir dégusté des onigiris tout frais dans les jardins ensoleillés du Palais Royal, entourée de quelques touristes japonais faisant pareil et de gros pigeons guettant mes miettes de riz, j’étais à fond, j’étais fin prête.

La première partie du film raconte les débuts difficiles du jeune peintre dans un Japon très traditionnel (à l’époque le Japon n’était pas encore ouvert à l’occident), où les artistes sont soumis à une très forte censure, où les livres, peintures qui dérogent à la bien-pensence sont détruits.

Le jeune Hokusai (qui ne se faisait pas encore appeler comme ça, il a changé de pseudonyme de nombreuses fois), passionné, fougueux et épris de liberté, se fait virer de son école.

Il se rapproche des milieux artistiques clandestins et indépendants, travaille sans relâche et parviendra à connaître le succès.

Cette partie est très intéressante, la reconstitution de l’époque Edo est vraiment réussie, décors, costumes, coiffures, avec une très belle photographie et de beaux plans. Mais il y a tout de même pas mal de longueurs.

Et puis pfiout, seconde partie, on passe direct à l’époque où le peintre est très âgé et est devenu maître.

Il vit très chichement dans une petite maison à la campagne, assisté par sa fille. Il peint frénétiquement et se gave de la nature environnante. Les admirateurs se pressent pour lui rendre visite dans son atelier. Le peintre va vivre un histoire difficile en lien avec les samouraïs qui sévissent toujours comme gardiens de la morale, cette seconde partie est plutôt centrée là-dessus. Rien ou peu sur tous les autres aspects de sa vie, rien non plus sa vie entre ses 20 ans et 70 ans. Je suis assez déçue sur ce point.

J’ai l’impression que le film ne fait qu’effleurer la vie du peintre et que celui-ci n’a été que prétexte à montrer la société et les pouvoirs en place de l’époque et là aussi, c’est en fait peu développé. Du coup, sans repères ni explications minimales, on se perd un peu parce qu’on ne connait pas certains fonctionnements sociétaux, codes ou enjeux de pouvoirs .

Mais c’est une réalisation japonaise, il ne faut pas l’oublier, un film à la base réalisé pour les japonais, bien évidemment plus au fait de l’histoire du pays, et qui doit résonner différemment pour eux j’imagine.

En tout cas, j’ai eu du mal à cerner le thème principal, rien n’est vraiment approfondi, il y a pas mal de longueurs ou de changements de sujets ou d’époque trop rapides. Ça m’a complètement perdue et très vite ennuyée.

Pour le reste, ce film est un plaisir à regarder pour les reconstitutions de l’époque, la très belle photographie, les nombreux dessins que l’on peut voir, achevés ou durant leur processus de réalisation. Et c’est intéressant d’apprendre à quel point la censure était virulente et violente à l’époque.

Mais globalement, j’ai été plutôt déçue par ce film où je me suis pas mal ennuyée.

Ce billet participe au défi « Printemps des artistes » organisé par le blog « la bouche à oreilles » :

https://wp.me/p2wk1m-1Mu

Parasite, de Bong Joon Ho (Palme d’Or 2019)

30 jeudi Mar 2023

Posted by labibliothequeroz in Cinéma 2023

≈ 18 Commentaires

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cinéma, film

J’avais oublié de venir parler ici de ce film génial vu il y a une bonne dizaine de jours, dites-donc…

Hop…

Une famille très pauvre, le père looser en jogging, la mère ex-lançeuse de poids qui fait du crochet (j’adore!) et leurs deux jeunes adultes au chômage, vivent à Séoul dans un appartement insalubre en entresol. Ils vivent de débrouille, sont joyeux, pas méchants, intelligents mais un peu feignants, très touchants, et on sent qu’ils s’aiment, que c’est une famille unie.

Pour gagner un peu d’argent, ils vont jouer les usurpateurs et subtilement, grâce à une petite occasion, vont s’immiscer dans la vie d’une famille très aisée de Séoul qui vit dans une sublime maison d’architecte, où se déroulera quasiment tout le film, qui est presque un huis-clos.

Le fils devient le professeur particulier de la fille aînée, la fille professeur de dessin du petit dernier pour lequel la mère, névrosée, a décrété un grand talent d’artiste et une voie toute tracée dans ce domaine.

Le frère et la soeur, les prétendus profs, donc, vont s’arranger pour virer la gouvernante et le chauffeur et placer leur père et leur mère.

C’est rigolo, chacun fait finalement très bien son job, ils font semblant de ne pas se connaître si jamais ils se croisent dans la maison.

Les revenus de la famille s’améliorent, la famille employeuse est satisfaite de leurs prestations, mais on sent bien que ça ne va pas s’arrêter là, qu’un truc va déraper, que ça va exploser. On ne sait pas quoi, on ne sait pas de qui, de quoi, d’où, mais on sait que ça va nous tomber dessus. Tout dans la mise en scène et le rythme nous l’indique, c’est palpitant, et c’est pas du tout le moment que ta connection internet te lâche, comme ça me l’a fait, mammamia c’était le parfait drame frustrant, mais bon c’est revenu assez vite, ouf.

D’un coup, bing, le ton change. Un secret est découvert et paf, la seconde partie vire au thriller. Puis à l’horreur. Tout en gardant son faux-air de comédie et en renforçant le drame social autour de la différence de classes sociales. Une sacrée réussite, ce mélange des genres. Un vrai régal.

Le scénario est passionnant, avec tout plein de retournements inattendus et absolument impossibles à anticiper. Du grand art.

Les plans sont magnifiques, la photographie parfaite, les acteurs excellents. Il y a tout ce que j’aime dans ce film : de la profondeur, des images superbes, de l’inattendu, un peu de folie, des messages subtils à deviner plutôt de l’émotion larmoyante toute faite à tire-larigot.

J’ai eu l’impression d’un Hitchcock mêlé de Chabrol, deux de mes chouchous, saupoudré d’une délicieuse poudre coréenne et de piment bien trash.

J’ai adoré.

L’avez-vous vu ?

« chronique d’une liaison passagère », d’Emmanuel Mouret (2022)

23 jeudi Mar 2023

Posted by labibliothequeroz in Cinéma 2023

≈ 12 Commentaires

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cinéma, film

Privée de sortie ces temps-ci, je rattrape grâce aux plate-formes numériques les films que j’avais loupés en 2022. J’ai enfin vu le dernier film d’Emmanuel Mouret, et je me suis régalée.

Une mère célibataire et un homme marié deviennent amants. Peu à peu ils se surprennent par la complicité naturelle et la légèreté qui se développe entre eux. Ils s’engagent à ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux. Plus facile à dire qu’à faire.

Comme le titre l’indique, il s’agit à la base d’une romance, genre que je n’aime pas du tout, aussi j’avais pas mal d’a priori sur ce dernier film d’Emmanuel Mouret. Je suis toutefois entrée de suite dedans, grâce à la légèreté mêlée de subtilité qui se dégage tout de suite de ce film. Il traite toute en finesse et avec humour de la question de la liberté, et çà m’a bien plu.

Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne sont très beaux et très vrais dans leurs rôles respectifs. Elle très libre, ayant décidé de ne plus se soucier de rien sauf de son plaisir, lui hésitant, peu à l’aise par rapport à sa femme, mais redécouvrant joie et liberté. On sent que les deux acteurs prennent beaucoup de plaisir et d’amusement à jouer dans ce film constitué de plein de petites saynètes tendres et comiques, se déroulant au fil des saisons.

C’est un film simple, assez épuré au niveau des dialoques et de la musique, laissant parler les gestes et les corps, vraiment c’est très bien fait.

C’est l’histoire d’une belle rencontre éphémère mais très marquante dans les trajectoires de chacun, une histoire amusante comme la vie, malgré ses élans positifs mais aussi ses coups de poing.

Un film comme un joli petit menuet qui nous embarque, forme un tout, une jolie boucle et nous débarque ébouriffés, un bien chouette tour de manège, on en redemande.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce film simple et intelligent qui montre combien la vie peut être douce, simple, en inventant et réinventant le désir et le lien.

L’avez-vous vu ?

Douce journée !🌸

« Aftersun », de Charlotte Wells

26 dimanche Fév 2023

Posted by labibliothequeroz in Cinéma 2023

≈ 7 Commentaires

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cinéma, film

« Aftersun », de l’Ecossaise Charlotte Wells, sorti le 01 février 2023 en salle en France.

Je voulais absolument voir ce film dont la bande-annonce m’intriguait et m’attirait. Ouf il passait encore dans quelques salles parisiennes, j’ai pu m’y rendre ce dimanche. Régal.

Années 90. Un père et sa fille de 11 ans, arrivent d’Ecosse pour passer une semaine de vacances dans un club au soleil, sur la côte turque. On ne connait pas vraiment leur histoire mais on comprend qu’ils vivent separés, que les vies de chacun ne sont pas forcément faciles, et surtout, on comprend qu’ils s’aiment, que les liens sont là.

Le père se centre sur le plaisir de sa fille, il y a une super complicité entre eux. Plongée, parties de billards, piscine, achats au souk, ils profitent l’un de l’autre de cette parenthèse, la petite se détend, se confie, elle fait aussi ses premières découvertes émotionnelles de l’adolescence avec d’autres ados.

Le père est rempli de joie et d’envie quand il est avec elle, mais on sent par plein de petits détails qu’il se vide lorsqu’il est seul. Il pratique le taï-chi qui semble être sa béquille mais on sent bien que ça ne va pas, que sa vie est bancale et difficile. La pression monte lentement concernant l’état du père et l’issue de ce voyage en Turquie.

Certaines confidences lors de questions de sa fille ainsi que de courts flashs du passé nous font comprendre qu’il a eu une enfance et une adolescence compliquées, qu’il a abusé de substances et beaucoup galéré. Il est très jeune, 31 ans, il fête d’ailleurs cette semaine là son anniversaire, il a donc eu sa fille à 20 ans, très certainement à une époque vraiment difficile de sa vie.

Mais l’objet du film n’est pas de connaître l’histoire de ces deux personnages. Il s’agit de l’amour qui permet de se raccrocher et aussi qui sert à transmettre confiance et sécurité, ce même si ça ne va pas.  C’est bouleversant.

La jeune actrice Frankie Corio est très vraie, tout à fait dans la psychologie de l’âge de son personnage, ce que je trouve assez rare au cinéma. Elle savoure la vie, refléchit, ne comprend pas tout mais a tout deviné. Elle quitte l’enfance en devinant les difficultés de son père et en vivant ses premières aventures de l’adolescence. C’est une enfant une enfant mature, intelligente, vive, solaire. J’ai adoré ce personnage et le jeu très vrai de la jeune actrice.

C’est un film psychologique où il n’y a pas vraiment d’histoire, où il ne se passe pas grand chose mais qui raconte de façon très fine le passage de stades de vie, tant pour l’adolescente que pour son père. Je raffole de ce genre de films. On ne sait pas ce qu’ils deviendront, mais on sait que ces vacances ont constitué un stade marquant de leur vie et c’est ce qui est important à montrer.

Le film est très esthétique, rempli de poésie, les plans dont très beaux, les corps, la mer, le ciel et ses parapentes, dont ils aiment contempler la liberté et l’insouciance qu’ils n’ont pas totalement mais qu’ils semblent chercher.

J’ai beaucoup aimé ce film qui sait montrer les dessous de la dépression, tout en subtilité et finesse, sans aucun cliché, sans tristesse, avec même de la joie, qui nous laisse juste deviner par quelques scènes les fractures, l’isolement et la détresse latente de chacun malgré la joie et la légèreté apparentes (la scène du karaoke est bouleversante), sans pour autant faire larmoyer, juste sentir çà suffit. Du grand art.

Voici la bande-annonce :

L’avez-vous vu ?

Belle fin de week-end !

Cinéma : As Bestas, de Rodrigo Sorogoyen (2022)

23 jeudi Fév 2023

Posted by labibliothequeroz in cinéma, Cinéma 2023

≈ 12 Commentaires

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cinéma, film

J’essaie peu à peu de rattraper les films que j’avais loupés au cinéma en 2022.

Olga (Marina Fois) et Antoine (Denis Ménochet), la cinquantaine, ont tout plaqué.  Ils ont quitté la France et leur belle situation parisienne pour s’installer en Espagne, dans un petit village de Galice déserté, la majorité de ses habitants étant partis à la ville pour le travail, les autres tentant de survivre grâce â leur petite ferme ou grâce à la débrouille.

Olga et Antoine cultivent des légumes bio qu’ils vendent au marché du village. Ils restaurent aussi les maisons abandonnées, dans l’espoir que le village se repeuple, ou pour développer du tourisme. Car la région est sublime, le film offre de superbes plans de la montagne et de la forêt.

Au village, les gens du coin voient d’un mauvais oeil l’arrivée de ces étrangers, qui de plus s’opposent à l’implantation d’éoliennes et à l’argent qui en découlerait et les aiderait bien à lever un peu le nez de leur misère.

Les voisins d’Olga et Antoine, deux frères enragés vivant à la ferme de leur mère, deux types xénophobes, bruts de décoffrage, à l’esprit étriqué et à la violence à peine contenue, vont leur faire mener un enfer. Ils font vraiment flipper (clin d’oeil à Justin), notamment celui qui a eu un accident à la tête et a un regard bizarre et noir, brrr il fiche vraiment les chocottes (celui avec le t.shirt).

C’est un film très sombre et oppressant. Tout est désolé et sombre dans cet endroit. Les habitations, cafés, tenues, les bois, les gens, on se croirait dans un autre siècle, ou en enfer. Ce décor s’accorde parfaitement à la tension et à l’angoisse qui montent durant une grande partie du film, un crescendo parfaitement maîtrisé qui nous fait bien sentir que le drame peut arriver à tout moment.

Le réalisateur renforce cette atmosphère angoissante  par des séquences allongées pour bien faire sentir le danger qui rode en permanence. C’est un suspens et une ambiance noire super réussis, honnêtement j’avais pas eu peur à ce point dans un film depuis Hitchcock.

Denis Ménochet est incroyable de bravoure et c’est effrayant de le voir, lui si costaud, baraqué, posé et intelligent, tenter de dompter les deux affreux puis très vite perdre peu à peu sa contenance et se plier face à ses misérables voisins que l’on sent cabables de tout. On a envie de lui hurler de tout vendre et de se barrer parce qu’on sait qu’un malheur va lui arriver.

Première partie haletante, donc. Deuxième partie un peu moins, ou stressante sur un autre plan, il y est plus question de victoire à plus long terme, de vengeance. Une seconde partie qui a pour avantage de mettre Marina Fois en avant, de montrer tout son zen et sa détermination au-delà de la peur, de la tristesse et de la haine. Elle est incroyable, très touchante.

J’ai aimé ce thème central du film qui tourne autour de la confrontation sociale de deux mondes. Les bobos parisiens avides de ruralité, pleins de courage et qui pensent qu’ils vont sauver le monde. Les gens du cru qui vivent dans la misère et la rancune de ne rien avoir, avides de rêves et prêts à sacrifier leurs terre à de gros groupes énergétiques qui s’en mettront plein les poches sur leur dos.

Deux mondes très différents avec chacun ses points de vue et besoins, deux mondes qui ne peuvent que très difficilement se rencontrer, c’est vraiment une thématique sociale très contemporaine, à notre époque où les riches quittent les villes bruyantes et polluées pour s’approprier, investir les campagnes désertées.

Un film noir très réussi, un film social tout autant qu’un thriller, j’ai beaucoup aimé.

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