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Archives de Catégorie: roman français

Changer le sens des rivières

06 samedi Juin 2020

Posted by labibliothequeroz in lecture, littérature française, livre, roman, roman français

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Un titre très joli et une photo de couv’ splendide d’une ville qui m’est chère, hop j’avais acheté ce roman sans même en  lire le résumé sur la 4è de couverture.

Et je n’ai pas été déçue par ce petit roman de Murielle Magellan, romancière, dramaturge et scénariste pour des films et séries télé dont « les petits meurtres d’Agatha Christie ».

Marie a 20 ans. Elle est serveuse dans un bar tendance au Havre et heureuse de pouvoir s’assumer financièrement, louer son petit appartement, conduire sa propre voiture. Elle n’a pu faire d’études en raison d’un contexte familial compliqué mais est heureuse de sa vie. Les fins de mois sont très difficiles car elle doit payer une partie du salaire de l’aide à domicile qui gère son père atteint de troubles psychiatriques. Mais elle sait gérer son budget à l’euro près. 

Marie va tomber amoureuse d’un client, un étudiant, et s’attacher bien plus que lui ne s’attachera. Le jeune homme la rejettera, renvoyant à Marie à sa condition et à son manque de culture. Humiliée, Marie va commettre sous une impulsion un acte répréhensible. 

N’ayant pas de quoi payer sa dette à la société sans entrer dans l’endettement, Marie, désespérée, va se tourner vers le juge qui a suivi son dossier, qui est aussi un habitué du bar où elle travaille. Il vient régulièrement y boire une tisane l’après-midi. Marie va accepter un marché singulier avec cet homme d’âge mûr très mystérieux.

Ce roman est une très belle histoire sur le contournement du déterminisme social. L’auteure nous montre que l’on peut créer son destin malgré de grosses galères et des bases pas terribles si on reste  motivé, centré sur ses objectifs propres, une fois qu’on connait bien ses forces et ses faiblesses. C’est un roman plein d’espoir. 

Les deux  personnages principaux (Marie et le juge) sont vraiment beaux, ils révèlent leur histoire au fur et à mesure du récit, viennent mutuellement combler leurs failles, c’est très intéressant.

Un court roman de 235 pages lu d’une traite, que je recommande fortement. Par contre si vous le lisez, je vous conseille de ne pas lire la 4è de couv’ qui va vous spoiler la nature du contrat entre le juge et Marie, et vous priver d’un joli petit suspens. Les 4è de couv’ des livres sont de plus en plus « spoilantes », c’est très agaçant.

Sinon, j’ai terminé en bonne compagnie la lecture du dernier King sorti en France, je vous en parlerai.


Allez zou, j’ai mon bagage et tout plein de choses à préparer, j’espère trouver le temps de poster ce week-end quelques photos de Normandie mais je vais d’abord profiter à fond de ma famille  que je n’ai pas vue depuis Noël donc me couper de mon téléphone et du net qui de toutes façons ne passe pas bien dans mes lointaines contrées.
Bon week-end !

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Même les arbres s’en souviennent

11 mercredi Mar 2020

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture, lecture, littérature française, livre, point lecture, roman, roman français

≈ 8 Commentaires

C’est la première fois que je lisais un roman Christian Signol. J’avais des à prioris (peur d’un roman terroir à l’eau de rose, de bons sentiments faciles…). Et c’est vraiment pas bien du tout, ces à prioris. Parce qu’en fait, j’ai adoré. Jolie plume, beaucoup de sensibilité, histoire très intéressante, c’était vraiment une lecture très sympa. 

Emilien, nonagénaire, écrit ses mémoires à la demande de son arrière petit-fils. Il raconte sa vie dans la campagne, comment sa mère, veuve, a dû le placer comme garçon de ferme à 6 ans car elle n’avait plus d’argent pour vivre, ses conditions de vie terribles dans cette ferme. 

Puis il raconte le remariage de sa mère, l’achat d’une petite terre, leur vie simple et heureuse tous les trois, les sacrifices de sa mère et de son beau-père pour qu’il puisse étudier. 

Emilien fera ensuite le choix de reprendre la ferme de sa mère, on assistera à son mariage, à l’arrivée de ses enfants, leur départ vers les villes. 

C’est une histoire passionnante, très touchante. Le roman traite de l’évolution de la vie dans les campagnes sur les dernières décennies, des plaisirs simples basés sur ce que donne la nature, explique la course à la mécanisation et la recherche du profit liés à la PAC, la désertification des hameaux de campagne, l’arrivée de l’électricité, de la télé, la fin de l’entraide et de la solidarité.

C’est également une belle mise en avant de nos ancêtres ruraux, de leur sagesse, leur sensibilité fine, et des liens qui nous unissent à eux. 

C’était une très chouette lecture, je lirai d’autres romans de Christian Signol c’est sûr.

Repose-toi sur moi

04 mercredi Mar 2020

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture, lecture, littérature française, livre, point lecture, roman, roman contemporain, roman français

≈ 3 Commentaires

C’était mon troisième titre de cet auteur que j’ai découvert il y a peu, et voilà, je suis fan de l’auteur, j’ai trouvé l’équivalent de mon grand chouchou number one en terme d’écrivain français, Olivier Adam, que je vénère littéralement depuis toujours (et qui m’a donné envie d’écrire, mais je m’égare, revenons à nos moutons…).

« Repose-toi sur moi », je l’ai englouti en même pas 48 h, le week-end dernier,paf. Incontestablement, c’est ce roman qui m’a aidée à me défaire d’une semaine éprouvante, à m’évader, m’apaiser.

Serge Joncour nous raconte deux solitudes, deux vies totalement opposées qui se croisent, se soutiennent, s’attachent, s’apportent, s’aiment. 

Ludovic, 46 ans, une baraque ex-rugbyman, qui a quitté sa vie rurale dans le sud-ouest pour soulager sa famille d’agriculteurs qui a du mal à nourrir toutes les bouches de la famille. Qui a perdu sa femme il y a trois ans et ne le conçoit pas…. Ludovic, une grande masse de muscles au fond fragile, qui aime aider les gens et souffre de faire le seul job qu’il ait trouvé grâce à sa carrure, négociateur privé de recouvrement de dettes. Mandaté par des particuliers ou entreprises, il va au domicile des gens endettés réclamer l’argent. Un boulot difficile, risqué. Il croise tous les jours la misère. Ludovic, l’homme du terroir venu flairer la vie parisienne, une vie qui l’étonne, le subjugue, l’attire et le répulse à la fois. J’ai adoré ce personnage.

Et Aurore, la trentaine, sa voisine, une vraie bobo parisienne, styliste reconnue, 2 enfants, mariée à un américain ultra-entrepreneur qui réussit dans tout, mais pas du tout disponible. Aurore se sent seule tant dans sa vie conjugale que professionnelle. Elle vient de se rendre compte que son associé lui joue un coup de Trafalgar pour l’évincer. Aurore veut régler çà toute seule mais se sent démunie, seule. Elle commence à avoir des phobies, notamment celle des corbeaux, qui envahissent la cour de l’immeuble. Et Ludovic l’aidera sur cette question.

Deux personnages que tout oppose, deux mondes radicalement différents, deux solitudes qui vont se renconter, se détester puis se protéger, s’aimer, douter, foncer, risquer. 

Ah mais que c’est beau, rempli de grâce ! Il y a tout ce que j’aime dans ce roman : des personnages réalistes, en cours de transformation, du périple amoureux et personnel très fin, un chouette petit suspens, on se demande comment tout ça va finir, des thématiques sociales contemporaines ultra bien abordées. 

L’écriture est fine et subtile, on vit avec ces personnages ordinaires qui deviennent vite des héros, çà transporte et résonne, vraiment, Serge Joncour, faut découvrir, c’est du bon !

Mai en automne

19 jeudi Déc 2019

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture, lecture, littérature française, livre, point lecture, roman, roman français, roman historique

≈ 3 Commentaires

Normandie, dans une petite ville du Cotentin, à la fin de la seconde guerre mondiale, et juste après. 
Dans sa masure rustique, Marie, fille de ferme, simplette et taiseuse, élève seule son fils, issu d’une rapide étreinte avec un soldat allemand. 

Un peu plus loin, Solange, veuve d’un avocat décédé durant un acte de résistance, élève également seule son fils.

À travers l’histoire et le destin de ces deux femmes sur deux décennies, Chantal Creusot nous propose une très riche fresque sociale où se croisent les vies de nombreuses personnes de différentes couches de la société. Les portraits sont minutieux, touchants, on ne se perd jamais malgré la quantité de personnages. 

L’auteure décrit une société rigide, où les sentiments ont peu de place, où on ne se fréquente qu’entre gens de même milieu, où la femme occupe une place secondaire. Sont mises en avant des femmes qui doutent, qui tentent parfois de s’émanciper, mais qui n’ont souvent d’autre choix que de subir. On sent les prémices du vent d’émancipation des années 60 et c’est très intérressant. 

C’est vraiment un roman atypique, centré sur une période de l’histoire rarement décrite dans les romans, avec la vie qui continue malgré la guerre, les réglements de compte après le départ de l’occupant, c’est vraiment intéressant au  niveau historique et sociologique.

La plume est limpide, nostalgique, un brin desuète, on se croirait dans un bon film de Chabrol, qui décrit de façon très sensible avec un brin de causticité un petit monde fermé, j’ai beaucoup aimé.

J’avais acheté ce livre car l’époque et le lieu précis m’interpellaient fortement. C’est ma région natale et mes grands-parents ont vécu leur début de vie adulte sous cette occupation allemande et je suis très en recherche de savoir comment les gens vivaient dans ce climat.

Mon grand-père et ma grand-mère paternels avaient choisi comme beaucoup de traverser la Manche pour rejoindre Londres et le Général de Gaulle, aider depuis là-bas. Ils se sont connus dans le métro de Londres. Je comprends ceux qui sont partis. Tout comme je saisis mieux ce climat si singulier durant la présence allemande, les compositions très délicates avec l’occupant qui le plus souvent faisait tout pour se faire accepter, toute une ambiance que m’avait un peu racontée mon autre grand-mère peu avant son decès. Bref, un roman qui m’a également beaucoup touchée personnellement.

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