Ah enfin je l’ai vu, ce film germano-estono-russo-finlandais que j’avais loupé en salle en 2021. Vu le week-end dernier.
Un film qui te ramène pfiout direct dans les années 80, te fait voyager en train massif-rustique dans le grand nord de la Russie, entre Moscou et Mourmansk, dans des effluves de gnôle, de chaussettes mouillées, de cornichons et de mandarines.
Un road-movie ferroviaire surprenant.
Une étudiante en archéologie monte dans ce train à Moscou, dans le but d’aller visiter un site archéologique situé près de Mourmansk, sur les bords de la mer Baltique. C’est son rêve depuis toujours.
Sa petite amie/colocataire à Moscou, une prof de fac, devait l’acccompagner, mais se désiste au dernier moment. Elle n’a plus le temps pour ce long périple.
Les premières scènes du film, dans les appartements artistiques et festifs moscovites (super beaux décors, chouette ambiance, super musique des 80’s dont l’excellentissime « Voyage voyage » de Desireless), tendent à montrer qu’elle sent douloureusement que la relation avec sa compagne s’étiole.
Elle part tout de même, mais dans un état d’esprit très mélancolique, en mode « laissez-moi dans ma bulle ». Le voyage va durer plusieurs jours, avec quelques étapes de plusieurs heures dans des villes moyennes du nord de la Russie. Elle espère se reposer et surtout se changer les idées.
Elle va être obligée de partager son minuscule et peu confortable wagon-lit avec un jeune homme rustre qui se rend lui aussi à Mourmansk, pour travailler dans les mines. Dès le premier soir il s’enivre de gnôle locale et se montre très intrusif, elle sent qu’il pourrait être violent.
Cette cohabitation de quelques jours, ponctuée de petites aventures et d’improbables rencontres, va peu à peu faire se dompter, se rapprocher ces deux êtres que tout oppose.
La photographie sombre mais lumineuse du film m’a d’entrée de jeu emballée. Le jeu des acteurs également, ils sont beaux, vrais, c’est incroyable.
La mise en scène dans le train et ses espaces sombres et étriqués, les séquences dans les villes où ils vont se défouler les jambes lors des étapes et vivre de petites aventures sont super réussies, très immersives. On se laisse prendre par la main pour vivre ce voyage avec les personnages.
La relation houleuse entre les protagonistes, leur rapprochement progressif, les éléments que la réalisatrice nous fait subtilement et progressivement deviner sur le lourd passé du jeune homme en fait un personnage très touchant.
Chacun va sans le savoir soutenir la rage et la mélancolie de l’autre et c’était vraiment intéressant de voir peu à peu cette relation improbable se développer, les émotions se libérer.
J’ai adoré ces deux personnages fragiles et un peu perdus et leur retour à la vie que permettra ce voyage en train.
Une comédie-dramatique originale de part le lieu où elle se déroule essentiellement, le wagon-lit, un voyage fascinant, original et mélancolique dans l’URSS des années 80, une jolie histoire, vraiment j’ai beaucoup aimé ce film.
Et j’ai adoré, par le plus grand des hasards, me retrouvrer à écrire ce billet précisément dans un train, où je voyage pour quelques heures en ce vendredi ensoleillé.
Lizzie, la quarantaine, solitaire et taciturne, est employée de bureau dans l’école d’art tenue par sa mère, dans l’Oregon. Tout son temps libre, elle le passe dans le garage de sa petite maison de location, où elle sculpte sans relâche de petites statuettes de personnages féminins (très belles oeuvres de l’artiste plasticienne américaine Cynthia Lahti, on les voit sur l’affiche, j’ai adoré découvrir son travail délicat et touchant).
A l’approche de sa toute première exposition, une toute petite expo, Lizzie a un boulot monstre. Elle n’aspire qu’à s’enfermer chez elle pour terminer les peintures de ses statuettes, oubliant parfois de manger et de donner ses croquettes au gros matou qui partage sa vie.
Lizzie a besoin de calme et de tranquillité pour mettre un dernier coup de collier à la préparation de son expo. Mais elle doit gérer les soucis du quotidien et les tracas familiaux : sa voisine/propriétaire, artiste plasticienne assez reconnue, qui tarde à lui rétablir l’eau chaude, les tensions entre ses parents divorcés, son père qui se fait arnaquer en hébergeant des « amis » profiteurs voyageurs squatteurs de canapé, son frère schizophrène qui débute une phase critique.
Taiseuse, courageuse, Lizzie gère tout ça alors qu’elle n’aspire qu’à la paix. Elle exprime peu ses ressentis et est très bien avec pour seules compagnies son chat et ses statuettes, qu’elle manipule comme des petits êtres fragiles, c’est très beau, ses gestes délicats lors du travail sur ses créations ou ses expressions lorsqu’elle les contemple.
Un oiseau blessé par son chat va venir mobiliser son attention, canaliser ses émotions. Veiller comme une mère sur ce pigeon blessé va l’aider à exprimer ses émotions, à rester centrée sur elle et son travail malgré tous les petits tracas du quotidien.
J’ai adoré ce film. Michelle Williams (qui jouait le rôle de la mère dans « The Fabelmans », où elle était incroyable), est extra dans ce rôle de Lizzie, un personnage ordinaire, qu’on remarque peu, renfermée, pas aimable, qui ne parle que pour dire l’essentiel, un peu pataude, qui s’habille comme un sac, fait facilement la tronche, un personnage qui n’a rien pour séduire mais dont tous les gestes, artistiques ou quotidiens, les postures, regards, disent toute l’humanité et la tendresse.
Cette femme que personne ne remarque ou à peine, cette « petite secrétaire », va épater tout le monde par ses productions incroyables. Elle va se faire remarquer par des galeristes new-yorkais, rêve de tous les artistes l’école d’art où elle travaille.
C’est un film où il ne se passe pas grand chose, qui se centre sur les petits riens du quotidiens, des petites joies, de petits ou grands tourments, des petites bribes de journées, qui font approcher au plus près la personnalité de Lizzie, ses emballements et ses moments de déprime.
J’ai aimé cette explorarion de la personnalité de Lizzie, ce centrage sur son intériorité, ce zoom sur sa vie créative, le fait que la réalisatrice n’évoque pas son éventuelle vie affective, amoureuse ou sexuelle, c’est tellement rare de présenter un personnage sans cette dimension là, j’ai trouvé ça génial, ça m’agace parfois que cette dimension soit automatiquement incluse dans la considération, l’approche d’une personne, au cinéma, en littérature (ou dans la vie !).
J’ai aimé le milieu artistique dans lequel se déroule le film, milieu arty bohème, avec ses petits clin-d’oeils aux trucs farfelus qu’on y trouve, parfois, mais aussi tous ces gens passionnés par leurs créas, les échanges et élans de solidarité entre eux, il émane une force tranquille de ce film qui m’a totalement séduite.
On suit Lizzie préparant son expo, ses interactions avec les personnes qui font partie de son quotidien, c’est un film d’apparence décousue mais très harmonieux, qui développe habilement la question de l’interférence des contraintes familiales et quotidiennes dans le déploiement du processus créatif. Un thème qui m’a beaucoup parlé et intéressée.
Bref, un film de cinéma américain indépendant comme je les aime et que je recommande à tous les fans d’art et de création.
🌸
J’inclue ce billet dans le cadre du « Printemps des artistes » organisé par le blog « la bouche à oreilles »
J’essaie peu à peu de rattraper les films que j’avais loupés au cinéma en 2022.
Olga (Marina Fois) et Antoine (Denis Ménochet), la cinquantaine, ont tout plaqué. Ils ont quitté la France et leur belle situation parisienne pour s’installer en Espagne, dans un petit village de Galice déserté, la majorité de ses habitants étant partis à la ville pour le travail, les autres tentant de survivre grâce â leur petite ferme ou grâce à la débrouille.
Olga et Antoine cultivent des légumes bio qu’ils vendent au marché du village. Ils restaurent aussi les maisons abandonnées, dans l’espoir que le village se repeuple, ou pour développer du tourisme. Car la région est sublime, le film offre de superbes plans de la montagne et de la forêt.
Au village, les gens du coin voient d’un mauvais oeil l’arrivée de ces étrangers, qui de plus s’opposent à l’implantation d’éoliennes et à l’argent qui en découlerait et les aiderait bien à lever un peu le nez de leur misère.
Les voisins d’Olga et Antoine, deux frères enragés vivant à la ferme de leur mère, deux types xénophobes, bruts de décoffrage, à l’esprit étriqué et à la violence à peine contenue, vont leur faire mener un enfer. Ils font vraiment flipper (clin d’oeil à Justin), notamment celui qui a eu un accident à la tête et a un regard bizarre et noir, brrr il fiche vraiment les chocottes (celui avec le t.shirt).
C’est un film très sombre et oppressant. Tout est désolé et sombre dans cet endroit. Les habitations, cafés, tenues, les bois, les gens, on se croirait dans un autre siècle, ou en enfer. Ce décor s’accorde parfaitement à la tension et à l’angoisse qui montent durant une grande partie du film, un crescendo parfaitement maîtrisé qui nous fait bien sentir que le drame peut arriver à tout moment.
Le réalisateur renforce cette atmosphère angoissante par des séquences allongées pour bien faire sentir le danger qui rode en permanence. C’est un suspens et une ambiance noire super réussis, honnêtement j’avais pas eu peur à ce point dans un film depuis Hitchcock.
Denis Ménochet est incroyable de bravoure et c’est effrayant de le voir, lui si costaud, baraqué, posé et intelligent, tenter de dompter les deux affreux puis très vite perdre peu à peu sa contenance et se plier face à ses misérables voisins que l’on sent cabables de tout. On a envie de lui hurler de tout vendre et de se barrer parce qu’on sait qu’un malheur va lui arriver.
Première partie haletante, donc. Deuxième partie un peu moins, ou stressante sur un autre plan, il y est plus question de victoire à plus long terme, de vengeance. Une seconde partie qui a pour avantage de mettre Marina Fois en avant, de montrer tout son zen et sa détermination au-delà de la peur, de la tristesse et de la haine. Elle est incroyable, très touchante.
J’ai aimé ce thème central du film qui tourne autour de la confrontation sociale de deux mondes. Les bobos parisiens avides de ruralité, pleins de courage et qui pensent qu’ils vont sauver le monde. Les gens du cru qui vivent dans la misère et la rancune de ne rien avoir, avides de rêves et prêts à sacrifier leurs terre à de gros groupes énergétiques qui s’en mettront plein les poches sur leur dos.
Deux mondes très différents avec chacun ses points de vue et besoins, deux mondes qui ne peuvent que très difficilement se rencontrer, c’est vraiment une thématique sociale très contemporaine, à notre époque où les riches quittent les villes bruyantes et polluées pour s’approprier, investir les campagnes désertées.
Un film noir très réussi, un film social tout autant qu’un thriller, j’ai beaucoup aimé.
Lydia Tár est une chef d’orchestre internationale qui vient de prendre la direction du prestigieux philarmonique de Berlin, poste qui a toujours été réservé à des hommes.
Elle vit entre avions et hôtels de luxe et ne se pose que rarement chez elle à Berlin, auprès de sa femme, son premier violon, et de leur petite fille.
Femme à l’intelligence et à la sensibilité hors normes, titulaire de plusieurs thèses, auteur de nombreux livres, femme à l’allure impeccable, qui contrôle tous les pans de sa vie professionnelle et privée, Lydia Tár brille par sa présence, son charisme, son niveau de culture et de réfléxion incroyables, par la pertinence de ses interventions, que ce soit lors d’interviews, en répétitions, ou dans la sphère privée. Une femme fascinante, interprètée par une Cate Blanchett qui crève l’écran.
Assez vite, on sent que Lydia Tár a de nombreuses fragilités. Le réalisateur nous les fait deviner par un tas de petits détails. Prise de cachets, contrôle obsessionnel de sa silhouette, de son alimentation, rituels de propreté, terreur de sa voisine un peu timbrée et de milieu défavorisé…
Peu à peu, on va se rendre compte que Lydia Tár, par son intelligence et sa sensibilité, est certes une femme fascinante qui attire comme un aimant, mais est aussi une femme extrêmement narcissique, qui, grisée par sa réussite et certainement un passé laborieux, impose ses choix, son talent, son esprit, n’a plus les pieds sur terre et ne prend plus en considération les humains qui l’entourent.
On dirait un robot, elle qui traite de robots une grande partie de ses contemporains qui ne savent plus réfléchir que par ce qu’ils voient ou entendent sur les réseaux sociaux, s’identifient à des cases sans aucun recul ni même connaissance de base, tels des moutons.
La scène où elle donne un cours de direction d’orchestre à la Julliard School à New-York, est absolument truculente. Elle rabat intelligemment le caquet à un jeune homme tout mimi et qui semble peu à son aise, un brillant violoniste, qui va refuser de jouer Bach qui ne rentre pas dans son acception du non-genrisme, au prétexte que l’auteur de tant de merveilles, homme du XIII è siècle, était aussi (j’ai envie de dire évidemment) de notre point de vue contemporain, un homme terriblement misogyne. Cette remise en place sera prise par le jeune homme comme une humiliation.
Le film raconte l’effritement progressif du monde et de l’empire de Lydia Tár, qu’elle ne doit au final qu’à elle-même, à son goût du pouvoir qui l’emportera sur son talent, avec le coup de pouce des réseaux sociaux et de la « cancel culture », cet outil de pouvoir absolument dingue et effrayant de notre époque.
J’ai adoré le personnage de Lydia Tár, sa brillance, toute sa fragilité et son passé dévoilés peu à peu par tout plein de détails, sa sensibilité masquée par une terrible carapace de dureté envers les autres et envers elle-même. Elle est fascinante.
C’est un film qui prend son temps, qui nous fait construire un personnage et une histoire en allant nous chercher dans notre propre sensibilité pour nous laisser deviner, j’adore çà, qu’on nous mâche pas tout. Çà devient rare en cinéma et en littérature.
La fin incroyable en dit long sur les (potentiels je l’espère) pouvoirs effrayants de la pop-culture et des réseaux sociaux.
La mise en scène est très belle, la plongée dans ce petit monde de la musique classique de haut niveau m’a envoûtée, et j’ai adoré la vision du réalisateur sur notre monde contemporain vraiment très particulier avec ses médias de masse, sa communication permanente, sa facilité à montrer les détails sans le tout et à orienter les opinions.
Un film envoûtant, très lent, assez exigeant, 2h40 qui m’ont fascinée du début à la fin.
Gros coup de coeur pour ce film japonais de Ryôta Nakano, enfin sorti en France le 25 janvier. Dès le lendemain, soit hier, paf je fonçais en salle pour le voir.
Ce film raconte l’histoire (vraie) du photographe japonais Masahi Asada, qui s’est fait connaître dans les années 90 en publiant des photos très spéciales de sa famille, puisqu’il la photographiait en mettant en scène les rêves et fantasmes les plus fous de chacun : le père qui gamin rêvait d’être pompier, le frère qui rêvait d’être pilote de formule 1 et la mère qui fantasmait d’être femme de yakuza !
Gagné par l’amusement et l’enthousiasme de sa famille pour son travail, Masahi se photographiera avec elle dans les situations les plus folles et incongrues, touchant et amusant un public de plus en plus grand.
Masahi comprendra le pouvoir fédérateur et conciliateur de la photographie et ne s’arrêtera pas là. Des familles réclameront son travail, lui qui sait capter les besoins de ses clients et les mettre en scène.
Ayant compris le pouvoir apaisant de son art, il l’utilisera naturellement au moment de la catastrophe de Fukushima en nettoyant les nombreuses photos retrouvées sous les décombres, afin de permetre aux sinistrés de les récupérer puisque ce sont leurs seuls souvenirs.
J’ai aimé ce film qui sous des aspects amusants traite très subtilement des pouvoirs bienfaisants de l’art.
J’ai aimé la famille Asada, une famille simple, joyeuse, très unie et aussi très originale car, chose exceptionnelle au Japon, c’est la mère qui travaille et le père qui est au foyer.
Il y a un amour et une liberté incroyables dans cette famille à la joie contagieuse. Chacun a une personnalité intéressante , chacun est drôle et touchant. Chacun est différent, chacun se complète, tous se respectent.
Le scénario est rondement mené, plein d’espièglerie, alternant scènes drôles et scènes émouvantes sans jamais d’exacerbation, la joie l’emporte toujours et la fin réserve une sacrée surprise.
Les acteurs sont tous excellents, la mise en scène vraie et naturelle, la photographie est très belle.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce film, un vrai anti-dépresseur non chimique en ce mois de janvier tout gris !
Un long billet pour présenter tous les films vus en salle en 2022. Çà fait un bien long billet…pour 2023 je vais essayer de faire un billet mensuel.
Je suis allée 19 fois au cinéma en 2022 (je compte bien renforcer ça en 2023, c’est ma résolution !) et voici mon ressenti sur ces films (classement par ordre chronologique de visionnage et non par préférence) :
« Les magnétiques » de Vincent Cardona, une histoire d’amour fraternel sur fond de monde qui change dans les années 80, une belle mise en scène, une chouette ambiance, j’ai bien aimé ce film même si je n’en garde pas un grand souvenir, mais sur le moment, c’était sympa.
« L’amour, c’est mieux que la vie », de Claude Lelouch, un film drôle et tendre, au charme fou, qui traite avec beaucoup de sensibilité, de recul et d’humilité de l’amour et de la vie, avec un bon rythme et de jolies scènes parisiennes, un film simple et optimiste, j’avais passé un super moment réjouissant, très joyeux.
« Adieu Monsieur Haffman », de Fred Cavayé, un thriller psychologique durant la seconde guerre mondiale et les heures sombres de la collaboration, un huis-clos entretenu par un bon suspens, une mise en scène simple, de beaux décors, un film sympa même si je me suis un peu ennuyée, sans doute parce que je n’ai pas été convaincue par le jeu de Sara Giraudeau, qui m’a un peu (beaucoup) agacée.
« Ouistreham », d’Emmanuel Carrere. J’avais adoré le livre de la journaliste Florence Aubenas, j’ai beaucoup aimé cette adaptation d’Emmanuel Carrere, la prestation de Juliette BINOCHE et de tous les acteurs non professionnels du film. Un film social très fort sur les conditions de vie des travailleurs précaires, un de mes films préférés de 2022.
« Viens, je t’emmène », d’Alain Guiraudie, un vaudeville grinçant qui traite habilement et avec un super humour pas mal de peurs et de préjugés et des trucs pré-pensés de notre société actuelle (peur de l’étranger, liberté de la femme…), j’ai adoré. Noémie Lvovsky, que j’adore, est géniale dans ce film, dans le rôle d’une prostituée qui adore son métier et assume.
« En corps », de Cédric Klapisch, un film rempli de bons sentiments, pas trop mon truc à la base… Mais les scènes de danse sont absolument magnifiques, les acteurs frais et vrais, et la thématique de la souffrance du corps chez les danseurs super bien abordée. Je suis ressortie sceptique mais au final, quelques jours après, je me suis rendu compte que j’avais adoré. Je compte le revoir bientôt.
« En même temps », de Gustave Kerven et Benoit Delepine, un film rigolo et grivois qui envoie du lourd sur les magouilles des politiciens, j’ai bien ri sur le moment, mais vite oublié. A voir si on apprécie l’humour très particulier de Groland (moi j’adore) et si on a envie de se divertir.
« Les aristocrats » de Yukiko Sode, l’histoire d’une femme issue d’un milieu aristocratique, qui rêve de liberté mais est empêchée par des codes culturels ancestraux. On va suivre son parcours pour s’en libérer et s’évader. Un très beau film sur la société japonaise d’aujourd’hui, j’ai beaucoup aimé.
« Incroyable mais vrai », de Quentin DUPIEUX, un film complètement déjanté sur le temps qui passe et le désespoir que cela peut créer chez certains. Un scénario dingue et un humour qui m’ont complètement embarquée et fait passer un super moment. Benoit Magimel est absolument excellent dans ce film avec un rôle qui pourtant ne le met pas du tout en valeur.
On continue…
La chance sourit à Madame Nikuko », un film d’animation japonais réalisé par Ayumu Watanabe, une vraie beauté visuelle du point de vue technique, c’est vraiment très beau et il y a plein de petits détails trés rigolos. Mais j’ai eu un peu de mal avec cette présentation d’une femme obèse un peu exclue de la société, présentée comme immature et manquant de confiance en elle, mangeant trop, ridiculisée, j’ai eu l’impression d’un énorme cliché renforcé, je n’ai pas très bien compris le message qu’a voulu faire passer le réalisateur, ce film m’a laissée très sceptique, je n’ai pas vraiment compris son succès.
« Decision to leave », du réalisateur coréen Park Chan-Wook, une histoire d’amour impossible entre une femme et le policier qui enquête sur le meurtre du mari de cette dernière. Une mise en scène hyper originale, une photographie superbe, des acteurs magnifiques, j’ai tout aimé dans ce film qui m’a complètement envoûtée, même si je l’ai trouvé une petit peu trop long, avec quelques rebondissements ou prolongements qui apportent peu et peuvent facilement ennuyer. Mais super moment de cinéma.
« Tempura », de Akiko Oku : Une comédie romantique d’apparence légère, mais traitant avec profondeur de la recherche de liberté, de sens et d’engagement personnel d’une jeune femme effrayée par tout cela et qui trouve réconfort à suivre les conseils d’une petite voix qui vient lui parler, la rassurer, depuis qu’elle est enfant et qui lui fait comprendre qu’elle va bientôt la quitter. C’est drôle, très poétique, j’ai beaucoup aimé.
« Tout le monde aime Jeanne », de Céline Devaux : Une comédie romantique sur fond de dépression, de deuil et de naufrage professionnel. C’était très long et le personnage principal, interprété par Blanche Gardin, très naïve, perdue, très très névrosée, ne m’a pas touchée du tout. Et puis les incessantes interruptions de sa petite voix intérieure, sous forme d’animation, ça m’a profondément agacée.
« L’innocent », de Louis Garrel, une comédie bien sympa avec un chouette scénario très prenant dans une ambiance mafieuse, des acteurs extra, des scènes très drôles, j’ai bien aimé même si le côté mélodramatique est un peu trop prononcé à mon goût.
« Sans filtre », de Ruben Ostlund, palme d’or 2022 à Cannes. Une comédie trash et parfois scatologique qui dénonce des trucs qu’on sait déjà, qu’il y a des castes dans les sociétés, que la richesse peut développer le vice, que la solidarité n’existe pas vraiment et que c’est chacun pour soi…ça dénonce mais ça n’ouvre pas sur autre chose, çà reste sur du simple cynisme et je ne supporte pas çà, je me suis profondément ennuyée.
Et pour finir :
Close », de Lukas Dhont, un film très fort et très sensible traitant de ce passage si subtil de la fin de l’enfance à l’adolescence, que tout le monde ne prend pas au même moment et qui fait se séparer des chemins. C’est très beau, très dur aussi, çà fait bien longtemps que je n’avais pas autant pleuré au cinéma. J’ai adoré.
« Les amandiers », de Valérie Bruni Tedeschi une très chouette plongée dans la vie d’un groupe de jeunes adultes étudiant le théâtre dans les années 80, sur les ravages de la drogue et du sida, un film juste, beau, dont le charme est magnifié par de jeunes acteurs tous excellents. J’ai beaucoup aimé.
« Saint-Omer », d’Alice Diop, à travers un procès, ce film dresse le portrait d’une femme infanticide, présentée comme froide et calculatrice. Ce film m’a mise très mal à l’aise car inspiré d’une histoire vraie or la coupable purge actuellement sa peine, il m’a aussi mise mal à l’aise car il est à peine effleuré que cette femme était malade, or tous le symptômes étaient là au niveau psychiatrique. Je n’ai pas du tout aimé ce film.
Voilà pour les films que j’ai pu voir en salle en 2022.
J’en ai loupé plein que j’aurais voulu voir ((As Bestas, Contes du hasard et autres fantaisie, Licorice Pizza, La nuit du 12…), j’essaie de rattraper çà avec le streaming (mais çà vaut pas la magie d’une salle de cinéma), j’ai pu ainsi voir la semaine dernière « les passagers de la nuit » de Mikhael Hers et j’ai détesté cette voix permanente qui nous racontait tous les détails qu’on voyait à l’écran, c’était absolument insupportable, je n’ai pas non plus aimé du tout le jeu de Charlotte Gainsbourg, j’ai trouvé ce film très faux.
La semaine prochaine débute le festival du cinéma de Télérama qui permet de voir un peu partout en France pour 4 e la place pas mal de films sortis en 2022, je vais essayer d’en profiter, le petit cinéma près de chez moi participe à ce festival donc c’est une super occasion de me rattraper.
Dites-moi si vous avez vu ces films, lesquels vous avez vus en 2022, quels sont vos coups de cœurs, si vous en avez à me recommander, c’est toujours un plaisir d’échanger avec vous, alors merci par avance pour vos commentaires ! Bon week-end !
Une jeune femme écrivaine vivant en région parisienne se rend dans le Nord, à Saint Omer, pour assister au procès en assises d’une femme infanticide. Elle a abandonné sa petite fille de 15 mois une nuit sur une plage, la confiant à la marée montante. C’est une histoire vraie.
L’accusée intrigue beaucoup l’écrivaine mais on ne sait pas bien pourquoi. Il existe bien une proximité culturelle (toutes deux sont d’origine africaine mais est-ce une explication suffisante ?).
Au fur et à mesure des réquisitoires et interrogatoires, on découvre une certaine proximité dans des vécus d’enfance, mais c’est assez peu clair au final, les raisons de cette obsession de l’écrivaine pour l’accusée, de sa présence constante à ce procès bien que çà la remue, la rende malade.
À moins qu’elle soit jurée suppléante donc tenue d’assister à tout le procès ? Le début peut le suggérer. Mais en ce cas est-il normal qu’elle établisse une relation avec la maman de l’accusée, qui est une personne amenée à témoigner ? Il le semble que c’est interdit si on est juré.
En tout cas, au fur et à mesure du procès et des témoignages, l’écrivaine revisite sa propre enfance, sa relation difficile avec sa mère et s’interroge aussi sur sa future maternité.
L’histoire de l’accusée, en revanche, est passionnante. L’isolement dans lequel cette femme s’est peu à peu enfoncée depuis son arrivée en France, pleine de projets d’études, est absolument glaçant, à la hauteur de l’image qu’elle renvoie d’elle-même à la cour. Çà, c’était très bien.
Mais cet entremêlage de fiction avec une histoire vraie dramatique m’a gênée. J’ai trouvé çà presque irrespectueux vis à vis d’une femme malade qui actuellement purge sa peine tout en bénéficiant de soins psychiatriques.
Pour finir, le fait de développer cette histoire de sorcellerie que l’accusée apporte comme défense m’a agacée. Il était évident (et établi par le psychiatre expert) que c’était l’expression spécifique de ses troubles.
La mise en scène, s’attardant sur les visages, lumières, bruits du corps, silences m’est apparue forcée et creuse, tout comme le jeu de pas mal d’acteurs.
Encensé par la critique, j’ai trouvé ce film peu abouti, repéré des invraissemblances, et pas mal de clichés.
Bref, un film qui me laisse très sceptique, qui m’a ennuyée et agacée.
L’avez-vous vu ? Votre avis/ressenti m’intéresse grandement…
Années 80. Après une rude sélection, 12 jeunes apprentis acteurs sont sélectionnés pour étudier au prestigieux théâtre des Amandiers, à Nanterre, dirigé à l’époque par Patrice Chéreau.
12 jeunes vingtenaires talentueux, de personnalités, horizons socio-culturels très variés, qui en veulent et sont prêts à tout donner pour se montrer à la hauteur de ce théâtre avant-gardiste qui rayonne dans l’Europe entière et qui leur donne leur chance.
On va suivre la vie de cette troupe, les répétitions, les amitiés, les amours, mais aussi les rêves, la jouissance de la jeunesse et de la liberté. Ils vont aussi se confronter aux choses bien moins sympas de leur époque, la drogue, le sida, et vivre leurs premières tragédies.
Les jeunes acteurs sont tous incroyables, vraiment talentueux (les quelques scènes de répétitions, mais aussi celles du début, à la sélection, m’ont scotchée). Fougueux, ils foncent dans la vie, la passion, le jeu, c’est bon d’être avec eux.
Les deux personnages principaux, dont le lien tient en haleine jusqu’au bout, sont excellents : Stella (incroyable Nadia Tereskiewicz, sûre qu’on la reverra) jeune fille de la grande bourgeoisie, douée, déterminée, riche, mais très seule et naïve. Etienne (Sofiane Bennacer), beau gosse issu de milieu défavorisé, qui se la joue, agace, puis touche, émeut et terrifie au fur et à mesure où il s’enfonce. Louis Garrel est au top dans le rôle de Patrice Chéreau, dirigeant le travail avec exigence, nervosité et sans filtre.
J’ai trouvé ce film très réussi. Simple, frais, vrai et passionnant. Dynamique mais sachant prendre le temps, avec un scénario qui accroche jusqu’au bout, soutenu par un choix musical vraiment extra.
J’ai beaucoup aimé les plans de Nanterre, mais aussi de New-York où la troupe part faire un stage. La photographie est très belle. L’atmosphère des années 80 apparaît naturelle et vraie, ne tombant absolument pas dans la nostalgie ni le cliché. On sent que la réalisatrice l’a vécue.
J’ai adoré cette description de la liberté, de la fougue, de la folie de la vingtaine, ses rires et délires, sa défiance, vraiment ce film retranscrit bien la jeunesse de cette époque, sa joie, son authenticité, son goût pour la découverte et la jouissance de la vie en vrai (pas par écran interposé ou par les réseaux « sociaux »).
C’est un film qui ose aussi parler de certains points noirs de l’époque (le harcèlement plus ou moins admis dans le milieu artistique, la drogue).
Bref, j’ai adoré « Les Amandiers » de Valéria Bruni-Tedeschi, j’ai trouvé son film autobiographique très réussi.
Je ne parle pas beaucoup ciné ici, alors que j’y vais pas mal, c’est une passion tout aussi importante que la lecture, d’ailleurs j’aimerais en parler plus ici mais le temps manque (et peu de films retiennent vraiment mon attention, aussi, faut dire…).
Mais là, il faut que j’en parle car hier soir, bien que rentrée chez moi encore en larmes, j’ai eu un gros coup de coeur comme je n’en ai pas eu depuis très très longtemps au cinéma, avec » Close « .
Dans ce film franco-belge-néerlandais, qui a obtenu le Grand Prix du festival de Cannes en 2022, Lukas Dhont nous offre le portrait lumineux d’un tout jeune adolescent qui va devoir se confronter à l’évolution d’une amitié, s’en éloigner, gérer la culpabilité, et pas une petite.
Léo et Rémi ont une douzaine d’années. Amis d’enfance, ils ne peuvent se passer l’un de l’autre, courent dans les champs de fleurs que cultivent les parents de Léo, jouent encore à la guerre (beaux et délicats symboles d’entrée sur la thématique du passage terrible de l’enfance à l’adolescence qui se joue dans ce film).
Après un été de rêve à s’amuser et dormir chez l’un chez l’autre, vient la rentrée, le collège, la confrontation au monde adolescent. Léo se rend compte assez vite que son amitié avec Léo, fusionnelle, enfantine, très tactile, suscite des interrogations voire des moqueries.
Léo va commencer à se sentir gêné, va se faire d’autres amis, moins rechercher la présence de Rémi, qui ne comprendra pas, se sentira abandonné et réagira de façon dramatique.
Il s’agit là d’un drame psychologique centré sur la culpabilité d’un enfant qui n’a rien fait de mal que d’entrer dans sa propre adolescence alors que son ami, lui, semble avoir besoin de rester encore un peu dans l’enfance. C’est très beau, très subtil, ce sujet.
Lukas Dhont utilise les seules ressources cinématographiques pour faire ressentir toute les émotions de ses personnages. Ici, pas de musique larmoyante (d’ailleurs, pas de musique du tout me semble-t-il et çà, j’adore), pas de grands dialogues dramatiques, non non. Dans » Close », tout est dit dans les poses des personnages, leurs expressions et direction de regards (le dernier plan…magistral), dans les cadrages, dans les silences qui parlent, dans les lumières, dans la façon de filmer la nature ou un animal, dans les dialogues où les non-dits sont plus prégnants que le dit.
J’aime que ces outils du cinéma me fassent vibrer. C’est ce que je recherche en priorité dans le cinéma et je le trouve assez rarement. Bref, du grand grand cinéma selon mes propres critères. J’ai pleuré tout du long et éclusé mes stocks de mouchoirs, et c’était bon.
» Close » est un excellent drame psychologique, digne d’un Pialat, sur l’amitié et ses fluctuations, sur l’adolescence, sur les drames qui peuvent frapper et l’importance des adultes solides pour contenir et soutenir.
Léa Drucker et surtout Emilie Dequenne dans le rôle des mères sont époustouflantes, à la hauteur de la luminosité des deux enfants et de l’intelligence du film.
Je vais suivre de près le travail de Lukas Dhont. Ce film m’a retournée, enchantée, il m’a bien plus plu que la Palme d’Or 2022, » Sans filtre « , du suédois Ruben Östlund, que je n’ai pas du tout aimé, mais qui est dans un tout autre registre.
Je suis allée voir récemment « Aristocrats », pas Les Aristochats, hein, de la réalisatrice japonaise Yukiko Sode, sorti en France le 30 mars dernier, sorti au Japon en 2021.
À priori assez peu distribué en France, ce film est un petit bijou qui traite tout en finesse de liberté sous l’angle des mariages arrangés qui se pratiquent encore à notre époque dans la haute société japonaise.
On suit Hanako, 27 ans, toujours célibataire, ce qui n’est pas du tout bien vu dans le milieu oligarche hyper traditionnel duquel elle est issue.
La première scène se déroule lors du dîner familial du jour de l’an, Hanako roule dans un taxi, les rues de Tokyo sont vidées de leurs habitants repartis en province, elle arrive en retard, son fiancé vient de rompre, elle doit l’annoncer à sa famille qui, sans tenir compte des émotions et des envies d’Hanako, s’empresse de trouver des solutions, de critiquer son ex-fiancé, de lui parler de jeunes hommes de leur connaissance.
Célibataire à 27 ans dans ce milieu, çà fait tâche, ça peut vouloir dire qu’il y a un problème ou anguille sous roche, il faut des réputations impeccables dans ces milieux.
Lors de ce dîner, le contraste entre les mets délicieux et raffinés, servis dans une magnifique vaisselle dans une pièce traditionnelle épurée, entre en contradiction totale avec la violence des propos de la famille qui ne voient en aucun cas Hanako comme une personne mais comme un objet à caser pour perpétrer la bonne tradition. Sa soeur, divorcée, tente de lui venir en aide, mais personne ne l’écoute, elle est sortie des clous, son avis ne compte pas. Première scène saisissante qui annonce et résume toute la thématique du film.
Désemparée et lassée de chercher seule l’homme idéal, Hanako cède et accepte de rencontrer un jeune homme issu d’une famille de très riches industriels impliqués en politique. A sa grande surprise, elle tombe amoureuse de ce jeune homme réservé comme elle et finit par accepter sa proposition de mariage.
Mais Hanako va découvrir qu’il entretient depuis des années une relation avec Miki, une ex-étudiante issue d’un milieu populaire de province, venue à Tokyo pleine de rêves mais qui a du interrompre ses études faute d’argent et travaille dans un bar à hôtesses chic.
La rencontre fortuite de Miki, la sympathie qu’elle a pour elle, vont peu à peu faire prendre conscience à Hanako de la bulle dans laquelle elle vit, d’un autre monde qui semble exister, avec d’autres codes et plus de liberté, la possibilité d’un Soi.
La première partie du film est centrée sur Hanako qui, par elle-même, essaie de rechercher un nouveau fiancé et accepte toutes sortes de rencontres, c’est parfois drôle, loufoque. La seconde partie est centrée sur son début de vie de femme mariée, son ennui, sa soumission aux pressions de la belle famille (tomber enceinte, notamment), son désarroi qui semble se transformer peu à peu en détermination.
On entrevoit également tout le mal-être de son mari à qui on confie la succession industrielle et politique de la famille. Seul enfant masculin de sa famille, depuis sa naissance son destin était tracé. Tristes jeunes coupés de leur liberté et de leurs rêves par leur milieu…. Voilà un couple riche vivant dans un appartement somptueux de Tokyo, mais un couple vide, sans vie, ils n’arrive même plus à parler, de vrais pantins sociétaux. Hanako doute, se demande par quel moyen retrouver une petite once de liberté. Et puis troisième partie magistrale. Une fin simple mais bouleversante qui se clôt sur un regard. Trois secondes qui résument tout, trois secondes qui m’ont retournée, fait pleurer, seul le cinéma japonais peut me faire çà. Magique.
« Aristocrats » est un film subtil et original sur la différence des classes au Japon, des classes qui cohabitent sans jamais se croiser, s’absorber. On est plongés dans une jeunesse dorée, piégée, qui parfois, très rarement, s’interroge, s’émancipe.
J’ai adoré ce film, les acteurs, la manière de filmer de la réalisatrice, son découpage, les scènes de nuit dans Tokyo, les tours de verre illuminées la nuit, la Tokyo Tower scintillante, quels souvenirs fabuleux, et puis la façon dont il raconte la dureté de la société japonaise, c’est rare les films qui vont au-delà des gros clichés sur le Japon.