
J’adore le Japon et les oeuvres du peintre Hokusai, qui a peint la nature et plein de scènes de la vie quotidienne du Japon du XVIIIè siècle. Il a produit plus de 30 000 dessins durant sa longue carrière et ils sont encore beaucoup reproduits.
Vous connaissez forcément, c’est lui qui a peint la célèbre grande vague de Kanagawa.

J’avais vraiment hâte de voir ce film japonais retraçant la vie du peintre, et la bande-annonce était très attrayante.
J’y suis allée dès le jour de sa sortie, ce dernier mercredi, juste après avoir dégusté des onigiris tout frais dans les jardins ensoleillés du Palais Royal, entourée de quelques touristes japonais faisant pareil et de gros pigeons guettant mes miettes de riz, j’étais à fond, j’étais fin prête.
La première partie du film raconte les débuts difficiles du jeune peintre dans un Japon très traditionnel (à l’époque le Japon n’était pas encore ouvert à l’occident), où les artistes sont soumis à une très forte censure, où les livres, peintures qui dérogent à la bien-pensence sont détruits.
Le jeune Hokusai (qui ne se faisait pas encore appeler comme ça, il a changé de pseudonyme de nombreuses fois), passionné, fougueux et épris de liberté, se fait virer de son école.
Il se rapproche des milieux artistiques clandestins et indépendants, travaille sans relâche et parviendra à connaître le succès.
Cette partie est très intéressante, la reconstitution de l’époque Edo est vraiment réussie, décors, costumes, coiffures, avec une très belle photographie et de beaux plans. Mais il y a tout de même pas mal de longueurs.
Et puis pfiout, seconde partie, on passe direct à l’époque où le peintre est très âgé et est devenu maître.
Il vit très chichement dans une petite maison à la campagne, assisté par sa fille. Il peint frénétiquement et se gave de la nature environnante. Les admirateurs se pressent pour lui rendre visite dans son atelier. Le peintre va vivre un histoire difficile en lien avec les samouraïs qui sévissent toujours comme gardiens de la morale, cette seconde partie est plutôt centrée là-dessus. Rien ou peu sur tous les autres aspects de sa vie, rien non plus sa vie entre ses 20 ans et 70 ans. Je suis assez déçue sur ce point.
J’ai l’impression que le film ne fait qu’effleurer la vie du peintre et que celui-ci n’a été que prétexte à montrer la société et les pouvoirs en place de l’époque et là aussi, c’est en fait peu développé. Du coup, sans repères ni explications minimales, on se perd un peu parce qu’on ne connait pas certains fonctionnements sociétaux, codes ou enjeux de pouvoirs .
Mais c’est une réalisation japonaise, il ne faut pas l’oublier, un film à la base réalisé pour les japonais, bien évidemment plus au fait de l’histoire du pays, et qui doit résonner différemment pour eux j’imagine.
En tout cas, j’ai eu du mal à cerner le thème principal, rien n’est vraiment approfondi, il y a pas mal de longueurs ou de changements de sujets ou d’époque trop rapides. Ça m’a complètement perdue et très vite ennuyée.
Pour le reste, ce film est un plaisir à regarder pour les reconstitutions de l’époque, la très belle photographie, les nombreux dessins que l’on peut voir, achevés ou durant leur processus de réalisation. Et c’est intéressant d’apprendre à quel point la censure était virulente et violente à l’époque.
Mais globalement, j’ai été plutôt déçue par ce film où je me suis pas mal ennuyée.
Ce billet participe au défi « Printemps des artistes » organisé par le blog « la bouche à oreilles » :