1- Quelle est la 1ère chose que tu as acheté avec ton propre argent ?
A manger. Parce que je devais travailler durant mes études. Et puis un été où j’ai beaucoup travaillé, je me suis acheté ma première télé, un truc qui ressemblait à un gros cube, pesait au moins 20 kilos et avait un tout petit écran.
2- Qu’est ce qui a changé ta vie ? (Ou qui?)
J’en sais rien. J’ai pas l’impression que ma vie ait changé. Elle suit son cours naturel au gré des évènements, des rencontres. Je ne pense pas que la vie change. On s’adapte, on fait des choix, c’est tout.
3- Quelle est la combinaison d’aliments que tu aimes faire et que d’autres pourraient trouver bizarre ?
Le ptit-dej à la normande : tartine de Camembert trempée dans un chocolat chaud, comme quand j’étais petite, on prenait souvent ça au goûter. Je le fais plus car j’aime plus le chocolat chaud. Mais une tartine de Camembert au ptit dej avec le café, j’adore.
4- Quelle est ton activité préférée à faire seule ?
Lire, tricoter, coller, aller au musée, marcher, boire un café en terrasse, courir, aller au ciné… j’adore faire plein de trucs seule, j’en ai besoin.
5- Si tu pouvais avoir un seul super pouvoir, lequel choisirais-tu ?
J’en veux pas. J’aime pas tricher.
6- Comment préfères-tu être réconforté(e) quand tu es contrarié(e) ?
Qu’on me fiche la paix et me laisse dans ma bulle.
7- Quel est ton signe astrologique ?
Gémeaux ascendant ermite.
8- Quelle est une chose sur votre liste de choses à faire ?
Les poussières, deux/trois virements, nettoyer la salle de bains, quelques courses, y a plus de fruits à la maison.
9- Que changeriez-vous chez vous si vous le pouviez ?
J’me prends comme je suis. Du moment qu’on est en vie, hein, c’est très bien !
10- Quelle est la meilleure chose qui vous soit arrivée hier ?
Oh la la hier a été une journée pro très très ardue qui a mobilisé toutes mes ressources de diplomatie et m’a laissée vidée, d’autant plus que j’étais en déficit de sommeil parce que j’avais encore lu tard dans la nuit…le meilleur truc qui me soit arrivé, c’est que je n’ai pas eu à cuininer le dîner ni mettre le couvert ni débarrasser/ranger, et puis la soirée tricot ensuite. Et les papouilles à mon gros poilu.
Mai est bien avancé mais il est encore temps de faire mon bilan cinéma du mois d’avril.
J’ai pu aller voir cinq films en salle.
J’ai été touchée par la tendresse de « Le bleu du caftan », je me suis super bien divertie avec « Les trois mousquetaires », j’ai plus que vibré avec « Voyages en Italie », je me suis un peu ennuyée avec « Hokusai » pourtant très beau, et je me suis super bien amusée avec « Ma langue au chat ».
Plus de détails dans ma vidéo YT, si ça vous dit !
Paf me voilà partie changer un peu d’air en Lorraine pour un très court séjour. Çà fait des années que je voulais découvrir les merveilles de l’Art Nouveau qui ont été dévelopées dans cette ville, et je ne suis pas déçue. Hop petite balade…
La place Stanislas. Aristocrate polonais, Stanislas Leszczynski est devenu Duc de Lorraine après que sa fille ait épousé Louis XV (à l’époque la Lorraine n’était pas française). Stanislas a fait construire cette grande place pour honorer son gendre, c’est le joyau du cœur de la ville, et c’est vraiment beau, cette gigantesque place entourée de très beaux bâtiments, avec ses magnifiques portails d’entrée aux quatre coins. Aussi beau que Versailles !
Niveau musées, y a de quoi faire…
Au musée des Beaux-Arts, outre une belle collection de tableaux variés de peintres de renom, il y a au sous sol, jouxtant les fondations du palais ducal, la plus grande collection de pièces au monde de la verrerie Daum, originaire de Nancy. J’adore Daum, mes yeux se sont régalés.Le musée des beaux-arts accueille aussi une oeuvre-caisson de l’artiste japonaise contemporaine Yayoi Kusuma, intitulée « pièce avec une infinité de miroirs et de lucioles sur l’eau », et me voilà au milieu de ces mille feux, même si je ne ressemble pas à une luciole !
La ville est truffée de magnifiques villas art nouveau que les industriels, notables et artistes du coin se faisaient construire à l’époque de l’essor de l’art nouveau, très présent à Nancy qui a vu éclore un mouvement très spécifique, le mouvement de l’Ecole de Nancy. Ébenistes, architectes, verriers, ferroniers puisaient leur inspiration dans l’observation de la nature et certains artisans s’installaient même près des parcs pour que les ouvriers puissent aller contempler facilement les fleurs. La villa Majorelle est l’emblème de ce mouvement.
Louis Majorelle (1859-1926) était ébéniste, décorateur, ferronier d’art et industriel. Il a développé le style « Majorelle » à Nancy et à Paris, par son dynamisme et son inventivité. Aux côtés d’Emile Gallé (maître verrier) et d’autres artistes lorrains, il a fondé l’Alliance provinciale des industries d’art, encore appelée « École de Nancy » qui a fait de Nancy la capitale de l’Art Nouveau en France. Visiter sa villa fraîchement rénovée est un régal, avec tous ces meubles, objets, vitraux si inspirés par la nature.
Pour finir, un autre régal, culinaire cette fois-ci : le baba au rhum, spécialité de la ville, crée sans le savoir par Stanislas (le duc de Lorraine et beau-père du roi Louis XV de par son mariage avec sa fille Marie pour ceux qui suivent pas). Stan, comme on l’appelle ici, adorait les kouglofs alsaciens (l’Alsace est tout près) mais se lassait de leur texture trop sèche, alors il les trempait dans du madère, un vin de liqueur qu’il appréciait. Hop un peu plus tard un cuisinier lui piquait cette idée et le baba au rhum était né.
Goûté aussi la crème brûlée à la bergamote,la bergamote étant une autre spécialité de la ville (parmi bien d’autres comme le macaron, sans oublier la mirabelle, le pâté lorain et les bouchées à la reine).
Et voilà pour cette escale culturelle et gustative lorraine…À bientôt !
Çà fait bien longtemps que j’ai envie de reprendre les petits défis écriture sur le blog mais n’en ai pas le temps.
Cette semaine, je me suis retrouvée à voyager en train et j’avais oublié mon bouquin, malheur ! C’était l’occasion idéale pour improviser un petit texte sur un défi trouvé chez Colette :
Voilà trois heures bien tapées qu’elle était en pleine action, et tous se faisaient bien du mouron. Elle s’était levée, joviale, en décriant que c’était aujourd’hui ou jamais, elle avait décidé, ça avait trop duré.
Sa mère, entendant son récit, en avait tremblé. Elle lui avait proposé du café et l’avait incitée à renoncer, çà se finissait toujours dans le drame, ses velléités.
Mais elle était décidée. Et elle voulait le faire seule. Ça se passerait dans la chambre, à gauche du lit, près du fauteuil. Ça fait bien trop longtemps que çà trainait, il fallait en finir, il fallait s’y coller.
La première heure, vidant trois cafés, elle avait penché sa frimousse concentrée sur le papier déplié sur la table du salon. Le désarroi s’y lisait. Sa famille la regardait, consternée.
Puis elle était montée, déterminée comme jamais.
Elle avait commencé par tout étaler puis était redescendue chercher la malette dans l’atelier de son père.
Et ça avait commencé.
Au salon en dessous, ses parents entendaient de drôles et puissants klangs et gongs, qui masquaient à peine des jurons inconnus au bataillon. Quelques gémissements traversaient parfois cloisons et plancher.
À deux reprises, sa mère avait dû monter avec la trousse de secours. Mais le sang n’avait pas trop coulé, çà allait.
À l’heure du déjeuner, le calme était revenu sur la maisonnée. Elle était entrée dans la cuisine, où tout le monde était attablé. Deux doigts bandés, la mine heureuse, affamée. Avant d’attaquer sa saucisse-purée, elle avait solennellement déclaré que çà y est, son étagère Ikéa était montée.
En banlieue de Tokyo, Monsieur Nakano, quinquagénaire excentrique grand collectionneur de conquêtes féminines, tient une boutique de vente d’objets de seconde-main, un vrai bric à brac.
Il est assisté par ses deux jeunes employés, Takeo, jeune homme introverti, qui l’aide lors des vide-maisons pour ramener la marchandise, et Hitomi, jeune fille réservée et un peu naïve, qui tient la boutique en leur absence. Deux jeunes gens qui débutent dans la vie et galèrent pas mal au niveau financier.
Il y a aussi Masayo, la grande soeur de Monsieur Nakano, une artiste qui peint, fabrique des poupées, mange trop de pâtisseries, veille sur son frère et donne des conseils en matière d’aménagement de la boutique.
Par le descriptif de scènes de leur quotidien, on suit les liens qui se créent entre ces quatre personnages tous incongrus et originaux. Ils mangent des nouilles dans la petite pièce traditionnelle du fond de la boutique, boivent du thé, discutent, attendent, servent les clients, se confient, parfois certains se voient à l’extérieur.
Ce sont de douces petites tranches de vie qui nous permettent d’effleurer les histoires, personnalités, émotions de chacun, nous font assister aux relations qui se développent entre certains.
Dans ce roman, il ne se passe pas grand chose, juste la vie, c’est déja beaucoup, les petits tracas du quotidien, les adaptations à realiser, les doutes, les peurs, les déceptions, les joies, les surprises. Malgré l’absence d’évènements majeurs, l’auteure sait entretenir un petit suspens sur l’évolution de certains personnages et les rendre tous très attachants.
C’est un roman qui prend son temps, qui se centre sur des détails pour faire passer l’essentiel, un roman qui nous rappelle que le bonheur est dans le quotidien, que la vie est belle quand on sait observer et savourer ses petits détails quoi qu’il se passe, que ce sont eux qui créent les souvenirs et les trajectoires.
Comme toujours l’écriture d’Hiromi Kawakami (lire notamment les merveilleux « Les Années Douces », « Soudain j’ai entendu la voix de l’eau », « Les dix amours de Nishino ») est limpide, très délicate, belle.
J’ai adoré ce roman tout simple rempli de tendresse et de douce nostalgie.
Gabrielle Filteau-Chiba est une jeune écrivaine québecoise qui a choisi il y a quelques années de quitter sa vie moderne pour aller vivre dans une cabane dans les bois.
« Encabanée » est son premier roman. Elle s’inspire de sa toute première expérience d’un hiver dans une forêt glacée. Elle raconte ses ressentis et y mêle de la fiction. C’est un trés court roman d’une centaine de pages, qui se lit en 3/4 heures maximum. J’en avais entendu beaucoup de bien sur les réseaux, j’avais cédé à la tentation et aux zinfluençeurs fortiches (mais qui ont de plus en plus de mal à m’avoir), puis il avait végété sous une grosse pile de livres à lire. Je l’ai finalement lu il y a quelques semaines.
Zou…
Jeune femme citadine, Anouk décide sur un coup de tête et en plein hiver de quitter sa vie montréalaise, ses habitudes et ses relations jugées superficielles.
Elle remplit sa voiture de réserves de base et part « s’encabaner » au coeur d’une forêt sauvage où elle est propriétaire d’une petite cabane. Elle ne prévient personne, même pas sa famille.
Anouk nous raconte son expérience, comment elle va renouer avec la vie de ses ancêtres, une vie centrée sur le travail physique pour tout ce qui coule de source et ne demande, dans notre monde moderne, aucun effort sinon que s’inscrire en ligne et de dégainer le portefeuille : couper le bois pour se chauffer et cuisiner, s’approvisionner en eau, dégager son chemin, son toit,…
Tout ceci demande beaucoup de force, est épuisant, le froid est terrible et chaque nuit Anouk se demande si au réveil elle ne sera pas morte. Sans compter la solitude à gérer, les bruits des animaux sauvages et la crainte d’une agression humaine. Elle a une arme mais pas de téléphone, enfin plus de batterie.
Elle avait prévu de beaucoup écrire et de lire les romans classiques qui se trouvent dans sa cabane mais bien souvent elle est trop épuisée pour cela. Alors elle écrit son quotidien mais aussi des listes, comme des « phrases pour ne pas sombrer dans la folie quand tu as froid », ou « choses à ne pas oublier la prochaine fois ». C’est parfois assez rigolo, et c’est sympa, ce récit d’expérience inédite.
Et puis un homme très mystérieux se présente. Un fugitif. On apprendra progressivement son histoire. Une espèce de romance s’instaure. Ouh la la moi qui n’aime pas les romances, j’ai commencé à lever les yeux au ciel…
Bon. Je n’ai pas apprécié ce court roman qui est plutôt un écheveau de pensées et ressentis, mêlé d’une histoire d’amour purement physique sur fond de cavale pour délit anarcho-écolo.
J’ai trouvé la plume poétique, genre « nature writing » (très à la mode) forcée, empesée. L’histoire avec l’homme m’a ennuyée, alors que la première partie, centrée sur l’auto-introspection, était en fait plutôt intéressante.
On connait peu de choses de la vie d’Anouk, rien n’est développé. On en sait plus finalement sur l’homme, pourtant personnage secondaire. On aimerait connaître le cheminement personnel et intellectuel qui l’a poussée à quitter sa vie moderne urbaine pour vivre ce « féminisme rural » dont elle parle, un concept qu’elle développe parce qu’elle se débrouille seule dans une nature rude, sans homme et « sans soutien-gorge ». Concept bien bien léger.
C’est un roman classé comme « écolo-féministe », neo-concept surfant sur des tendances très fortes ces ces dernières années en littérature et dans la société, des thèmes dont, attention, je ne nie absolument pas l’importance et les enjeux nombreux, loin de là, mais que personnellement je n’aime pas trop retrouver en lecture, surtout quand ce n’est absolument pas développé, quand il n’y a aucun recul et surtout pas d’alternative constructive proposée ou élaborée.
J’ai trouvé ce roman très léger et surtout très binaire. Et radical. Je n’ai pas été sensible à sa « poésie », pourtant encensée. Il m’a profondément ennuyée.
Mais il connait un grand succès. Il ne correspond pas du tout à mes attentes et à mes besoins en lecture, voilà tout.
L’avez-vous lu ? Attention, je le recommande tout de même, hein ! Tous les goûts, attentes, besoins, sont dans la nature (writing) 🤣
(il en manque un sur la photo, impossible de remettre la main dessus)
Par coup de cœur, j’entends les romans qui m’ont le plus marquée, remuée, transportée, scotchée au papier, par leurs histoires ou leurs personnages, par la plume de l’auteur et par l’ambiance générale. Il me faut tout çà en même temps pour que je qualifie un livre de « coup de cœur ». Ce sont des romans dont je vais me souvenir longtemps, qui resteront dans ma bibliothèque et ne partiront pas aux oubliettes, comme c’est le cas de la grande majorité de mes lectures, même celles que j’ai bien aimées, c’est d’ailleurs à la base pour me souvenir de mes lectures que je me suis mise à écrire des chroniques.
Voici donc mes 10 coups de cœur de cette année parmi les à peu près 80 livres lus. Je les présente sans aucun ordre de préférence, je les ai tous adorés.
L’écuyère, d’Ursula Kovalyk, une auteure slovaque. Ce roman raconte l’histoire de Karolina, une jeune adolescente solitaire qui vit dans la pauvreté avec sa mère et sa grand-mère, en Tchécoslovaquie, sous la dictature communiste dans les années 80. Carolina va faire la rencontre de Romana, qui va l’initier à la voltige et lui faire goûter à la liberté et à la découverte de son corps grâce à ce qu’elle peut faire sur un cheval.
Des personnages cocasses et lumineux, une ambiance urbaine dégradée type urbex géniale, une écriture vive, un roman sombre et mélancolique mais une histoire très forte sur l’amitié et sur la liberté.
Beach Music, de l’auteur américain Pat Conroy, une saga familiale et amicale foisonnante, qui nous balade à Rome, en Caroline du Sud à notre époque, mais aussi en Allemagne ou au Vietnam au temps des guerres, en Caroline du Sud dans les années 70, au temps où le personnage principal qui nous raconte son histoire, était étudiant. Une belle épopée, des personnages intéressants très fouillés, des dialogues percutants, drôles, très fins. Un roman entraînant et époustouflant sur la vie, l’amour, la mort, sur les traces des traumatismes sur les générations suivantes. J’ai adoré, je ne pouvais plus lâcher ce gros roman de presque 950 pages et la plume très accrocheuse de l’auteur.
La vie rêvée des plantes, de l’auteure coréenne Lee Seung-U, l’histoire d’un homme assez jeune qui revient vivre dans la maison familiale auprès de son père mutique, de sa mère toujours absente pour s’occuper de son restaurant, et de son frère mutilé de guerre qui reste enfermé dans sa chambre et développe des troubles psychiatriques. Il va déterrer des lourds secrets et faire rejaillir de la vie dans cette famille. Un roman intense, extrêmement délicat et fin et en même temps très violent et cru, j’aime ce contraste dans la littérature coréenne. Une plume limpide, une histoire envoûtante, une super découverte.
Leurs enfants après eux, de l’auteur français Nicolas Mathieu, (c’est lui qui n’est pas sur la photo). C’est le premier que je lisais de l’auteur, depuis j’en ai lu deux autres, il est devenu un de mes chouchous en littérature française et a même supplanté Olivier Adam, c’est dire.
On est dans les années 90, dans une petite ville de l’est de la France, où règnent le chômage, la résignation, la débrouille, l’alcool, aussi. On va suivre Anthony, 14 ans, qui va vivre son adolescence dans ce contexte, découvrir la vie, les différences de classes, chercher la liberté. Une fresque sociale passionnante, des personnages super attachants et vrais, une très belle écriture, une ambiance années 90 vraie et naturelle, on sent que l’auteur l’a vécue, des problématiques sociétales passionnantes soulevées, vraiment une belle découverte.
Anéantir, de Michel Houellebecq. C’était risqué. Michel Houellebecq, j’adore ou je déteste. J’ai adoré. J’ai trouvé ce roman génial, très ancré dans la réalité, portant des réflexions sur la vie ultra-pertinentes et malicieuses. Je l’ai aussi trouvé apaisant, doux, avec beaucoup de compassion et une absence totale de cynisme pour l’être humain et sa bêtise parfois dans bien des domaines. J’ai été bluffée, Houellebecq est plutôt cynique habituellement et je ne supporte plus le cynisme.
L’histoire se déroule en 2027. Paul, bientôt cinquantenaire, haut fonctionnaire, un brin dépressif, essaie de soutenir son chef et ami pressenti futur premier ministre après les prochaines élections présidentielles qui approchent, enfin si jamais l’extrême-droite ne passe pas, il est bien possible que ce soit le cas. Paul doit aussi faire face à sa femme qui semble prendre le large avec son groupe de méditation, et à son père qui tombe malade. Il va devoir recroiser sa sœur et son beau-frère chômeur qu’il déteste. J’ai aimé l’ambiance, la plongée dans l’intimité d’une famille mais et aussi dans les arcanes du pouvoir, c’était sacrément intéressant. 800 pages englouties en 3 jours qui m’ont coûté le prix d’un bon anti-cernes (je lis la nuit principalement).
Lumière pâle sur les collines, de Kazuo Ishiguro, auteur britannique d’origine japonaise.
La vie d’une jeune femme japonaise, fraîchement mariée, dans les années 50, dans la ville de Nagasaki en pleine reconstruction. Une écriture limpide, simple, dépouillée, qui nous plonge dans les séquelles de la guerre et de la bombe. Une histoire poignante puisque la narratrice, à présent retraitée, divorcée et vivant en Angleterre, raconte son histoire à une de ses deux filles alors qu’elle vient de perdre l’autre. Une lecture qui m’a beaucoup marquée.
La treizième heure, de l’auteure française Emmanuelle Bayamack-Tam.
L’histoire de Farah, qui grandit dans la communauté de la Treizième Heure créée et gérée par son père, qui l’a élevée seul, on va peu à peu comprendre pourquoi. Le roman va raconter la filiation très complexe de Farah et explorer de façon très subtile et profonde les questions de l’identité de genre et de la transmission. Un très beau texte sur l’amour, la tolérance, le pouvoir d’être soi, et sur le combat intime permanent pour accéder à sa liberté.
Morwenna, de Jo Walton, auteure galloise vivant au Canada. La vie d’une jeune fille de 15 ans handicapée d’une jambe, élevée avec sa sœur par ses grands-parents, et qui se retrouvant seule, va aller toquer à la porte de son père, qui va être contraint de la placer en pensionnat huppé. Stigmatisée par ses camarades, elle va trouver refuge dans la lecture SF qu’elle a toujours adorée et développer des liens dans le village avec des gens tout aussi passionnés qu’elle. Dotée d’une très forte sensibilité proche de la magie, elle va devoir affronter sa mère qui a toujours mal utilisé ces pouvoirs. J’ai adoré l’ambiance celtique de ce roman qui se déroule au Pays de Galle, la maturité de Morwenna, la plume envoûtante de l’auteure, la forme du récit qui est en fait le journal intime de Morwenna. C’est un roman très original, étonnant assez proche d’un conte de fées, qui traite de façon très pertinente de la différence et de la résilience.
Nos jours heureux, de l’auteure coréenne GONG Ji-young.
L’histoire d’une jeune femme dépressive qui va accompagner sa tante visiteuse de prison auprès des prisonniers en attente d’exécution (nous sommes dans les années 1990 en Corée du Sud, quelques années avant que la peine de mort soit abolie). Elle va nouer une relation très singulière avec un jeune homme en attente d’exécution dont on va découvrir l’histoire terrible. Ce drôle de lien va soutenir et peu à peu apaiser chacun des deux protagonistes. C’est un roman passionnant et très fort, qui traite de façon extrêmement engagée de la question de la peine de mort. Ce roman traite également la question des carences affectives durant l’enfance mais aussi les notions de vengeance et de pardon. Une lecture très forte.
La plus secrète mémoire des hommes, de l’auteur français Mohamed Mbougar Sarr (Prix Goncourt 2021).
La quête d’un jeune écrivain sénégalais installé à Paris qui cherche à retrouver l’auteur d’un roman paru en 1938 dont la lecture l’a complètement fasciné. Il existe un grand mystère sur cet écrivain qui a disparu des radars depuis plusieurs décennies. Le jeune écrivain va mener l’enquête. Une prose inventive et dense, originale et très belle, une super énigme, beaucoup d’aventure, de voyages dans le temps et dans le monde entier, ce roman est en fait la traversée de tout un siècle d’histoire sous un angle très original. Une très belle œuvre littéraire zoomant sur les ponts culturels entre l’Afrique et l’Europe, une superbe ode à la littérature.
Voilà pour mes 10 coups de cœurs littéraires de cette année 2022. En avez-vous eu ? Quelle est votre définition à vous d’un coup de cœur littéraire ? Dites-mois tout !
Kazuo Ishiguro est un écrivain britannique d’origine japonaise. Il a obtenu le Prix Nobel de littérature en 2017.
J’apprécie beaucoup sa plume limpide et ses univers mystérieux, décalés, comme dans ses romans « Auprès de moi toujours » et « Les vestiges du jours ».
« Klara et le soleil » est son dernier roman, paru en France en 2021.
Ce roman très étrange nous plonge dans un monde assez proche du nôtre, à ceci près que l’intelligence artificielle a tellement été développée que les êtres humains doivent pousser au maximum leurs facultés cognitives, sinon ils n’ont pas de place dans un monde devenu hyper sélectif.
La narratrice, Klara, est un robot d’allure adolescente. C’est une AA, une amie artificielle, qui, dans une boutique, attend d’être vendue. Depuis la vitrine, elle observe les humains dans la rue, se gave du soleil qui inonde la vitrine, car elle fonctionne à l’énergie solaire. Dans l’arrière-boutique, elle lit, discute avec la gérante. Elle semble être très observatrice et particulièrement intelligente.
Un jour, Josie, 13 ans, entre dans la boutique avec sa mère, et c’est le coup de foudre entre elle et Klara. Après d’étranges tests et questionnements par la mère, Klara est achetée. Démontée et envoyée chez Josie, elle part vivre à la campagne chez cette dernière et sa mère, où vit également une domestique robot.
Josie et Klara s’adorent et Josie traite son AA comme une amie et surtout comme une humaine, ce dont lui est très reconnaissante Klara, car ce n’est pas le sort de tous les AA.
Mais Josie est malade, elle doit souvent rester alitée. Et elle semble vouloir fuir la vie élitiste qui lui est destinée, avec l’aide de Rick, son voisin et petit ami.
Loyale et dévouée, Klara va tout faire pour aider Josie, la soigner, l’aider dans ses projets.
La mère semble cependant avoir d’étranges attentes de Klara et vouloir développer des projets qui ne plaisent pas au père de Josie, qui a fui son job haut-placé pour vivre dans une communauté contestataire.
J’ai beaucoup aimé ce roman d’anticipation très bien écrit, qui interroge de façon originale et subtile les limites de notre humanité face à la technologie.
Observer le monde à travers la vision pixellée et le cerveau codé de Klara est passionnant. Dotée de capacités émotionnelles fines, elle perçoit les problèmes, apprend, s’adapte et élabore des solutions sans s’encombrer des angoisses, failles et paradoxes humains, ce qui la rend bien plus humaine que certains humains, et très attachante.
J’ai beaucoup aimé cette lecture à l’atmosphère très étrange, surannée et ultra moderne à la fois, qui fait beaucoup réfléchir sur société et les avancées technologiques.
Dernier lundi de ce chaud mois d’octobre, bientôt les plaids et les thés bien chauds pour lire tandis que cuit la soupe !
C’est parti pour le « C’est lundi que lisez-vous ? », rendez-vous hebdommadaire où on échange sur ce que nous avons lu la semaine précédente. J’aime l’écrire mais encore plus vous lire.
1/ qu’avez-vous lu la semaine passée ? J’ai eu très peu de temps pour lire la semaine dernière, c’était une semaine très chargée et lorsque je me couchais, le sommeil l’emportait sur la volonté de lire. J’ai seulement lu les 139 pages du petit roman de Natacha Appallah, dont je parle dans mon dernier billet (je crois).
Que lisez-vous en ce moment ? Je n’ai pas encore débuté la lecture du livre de la journaliste Florence Ben Sadoun sur la peintre Joan Mitchell, alors que j’aurais eu un peu de temps en fin de semaine, mais celle-ci n’étant pas très agréable, je me suis réservé cette lecture qui va tant me plaire pour des moments moins contraignants.
Çà vous arrive de faire cà, vous, ne pas commencer une lecture (ou un autre truc) que l’on attend pourtant fort, parce que le moment est pas génial ? C’est comme si je voulais pas qu’une mauvaise ambiance ou des évènements pas sympas viennent « souiller » ce moment de lecture tant attendu. Bref, le livre m’attend près de mon fauteuil et sera bientôt ouvert.
J’ai pioché sur mon étagère de livres à lire un roman de Barbara Kingsolver, une auteure américaine que j’aime beaucoup et que je n’ai pas lue depuis plus de 15 ans je pense. Je l’avais découverte vers la fin des 90’s avec le superbe » L’arbre aux haricots ». Je suis dans la lecture de » Des vies à découvert « , paru en France en 2020, et j’aime plutôt bien. C’est une chronique de la vie d’une famille américaine contemporaine fauchée, entrecoupée de celle d’une femme férue de biologie qui vécut dans la même maison vers 1871.
3/ que lirez-vous ensuite ? Très certainement le livre sur Joan Mitchell. Et sinon, je sais pas, j’improvise toujours au gré de mes envies après avoir refermé un livre.
Et vous ? Qu’avez-vous lu la semaine passée et que lisez-vous en ce moment ? (Ou bien qu’écoutez-vous, regardez-vous comme film, ou autre…)