Yui est une jeune journaliste radio qui vit à Tokyo. Originaire du nord du Japon, elle y élevait seule sa petite fille avec l’appui de sa mère, mais toutes deux ont disparu en mars 2011 lors du tsunami. Elle-même s’en est sortie miraculeusement. Yui tente de continuer mais bien évidemment a beaucoup de mal à retrouver du sens à sa vie, à faire avancer son deuil.
Un jour, Yui entend parler de la maison d’un vieux monsieur, au nord de Tokyo dans les montagnes, face au lieu du tsunami. Au fond de son immense jardin se dresse une cabine téléphonique, appellée « le téléphone du vent ». Beaucoup de personnes endeuillées s’y rendent pour venir parler à leurs disparus. C’est inspiré d’une histoire vraie.
Yui va s’y rendre régulièrement et y faire la rencontre de Takeshi, un chirurgien qui a perdu sa femme et élève seul sa petite fille.
Je ne vais pas m’étendre sur cette lecture qui m’a beaucoup ennuyée, tout simplement parce que ce n’est pas du tout mon style de lecture. C’est un feel-good doublé de romance, deux genres que je n’apprécie pas. Ceci-dit, ceux qui apprécient ces genres littéraires seront servis je pense, avec en plus un petit dépaysement japonais sympa.
Pour ma part je n’y ai vu qu’un martèlement de leçons de vie assez simplistes, au détriment d’une réelle profondeur émotionnelle des personnages, pourtant tous intéressants.
Et puis, surtout, dès les premières pages j’ai compris qu’un truc allait pas, que ce n’était pas de la littérature japonaise, mais plutôt comme un ersatz. En me renseignant un peu plus, j’ai découvert que l’auteure était italienne, et non pas japonaise comme son nom l’indique. C’est en fait le nom de son mari japonais. L’auteure vit depuis 15 ans au Japon, on sent qu’elle connaît le Japon, mais le regard reste très occidental.
L’écriture est plutôt agréable bien que parfois assez alambiquée, c’est assez poétique, mais il n’y pas la limpidité et la fluidité si spécifiques à la littérature japonaise.
Bref, ce n’est pas une déception, car c’est je pense un bon roman pour qui aime les histoires d’amour sur fond de résilience, tout ce qui moi, par contre, m’ennuie plutôt.
J’ai acheté ce livre bien trop vite, sans me renseigner sur le genre ni sur l’auteur, happée par la converture et en confiance avec les éditions 10/18. Çà m’apprendra.
Ces derniers temps je lis un peu moins et aussi moins vite, pour les raisons évoquées dans le précédent billet TAG.
Ces deux dernières semaines, j’ai tout de même lu deux courts romans. Un Patrick Modiano paru en 2014, « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier », truculent comme toujours, j’adore Modiano. Billet à venir.
Et puis un court roman sur lequel j’ai craqué dernièrement, lors d’un passage dans « ma » librairie japonaise à Paris où je devais me rendre pour acheter un nouveau manuel de japonais. « Ce que nous confions au vent », de Laura Imai Messina. Joli titre, jolie couverture, ai-je aimé ? Hé bé billet demain, tiens ! Quel mystère…
Devant mes pieds, Jean-Pierre qui attend ses croquettes 1 heure avant l’horaire officiel
Je l’ai terminé hier soir et ai ensuite pioché dans ma « pile à lire » un roman de Yasmina Khadra, « Le sel de tous les oublis », c’est la première fois que je lis cet auteur, je n’ai lu que quelques pages mais j’aime beaucoup sa plume.
Et vous, qu’avez-vous lu ? Que lisez-vous ?
Pour finir, petit collage printannier réalisé ce week-end.
« Aftersun », de l’Ecossaise Charlotte Wells, sorti le 01 février 2023 en salle en France.
Je voulais absolument voir ce film dont la bande-annonce m’intriguait et m’attirait. Ouf il passait encore dans quelques salles parisiennes, j’ai pu m’y rendre ce dimanche. Régal.
Années 90. Un père et sa fille de 11 ans, arrivent d’Ecosse pour passer une semaine de vacances dans un club au soleil, sur la côte turque. On ne connait pas vraiment leur histoire mais on comprend qu’ils vivent separés, que les vies de chacun ne sont pas forcément faciles, et surtout, on comprend qu’ils s’aiment, que les liens sont là.
Le père se centre sur le plaisir de sa fille, il y a une super complicité entre eux. Plongée, parties de billards, piscine, achats au souk, ils profitent l’un de l’autre de cette parenthèse, la petite se détend, se confie, elle fait aussi ses premières découvertes émotionnelles de l’adolescence avec d’autres ados.
Le père est rempli de joie et d’envie quand il est avec elle, mais on sent par plein de petits détails qu’il se vide lorsqu’il est seul. Il pratique le taï-chi qui semble être sa béquille mais on sent bien que ça ne va pas, que sa vie est bancale et difficile. La pression monte lentement concernant l’état du père et l’issue de ce voyage en Turquie.
Certaines confidences lors de questions de sa fille ainsi que de courts flashs du passé nous font comprendre qu’il a eu une enfance et une adolescence compliquées, qu’il a abusé de substances et beaucoup galéré. Il est très jeune, 31 ans, il fête d’ailleurs cette semaine là son anniversaire, il a donc eu sa fille à 20 ans, très certainement à une époque vraiment difficile de sa vie.
Mais l’objet du film n’est pas de connaître l’histoire de ces deux personnages. Il s’agit de l’amour qui permet de se raccrocher et aussi qui sert à transmettre confiance et sécurité, ce même si ça ne va pas. C’est bouleversant.
La jeune actrice Frankie Corio est très vraie, tout à fait dans la psychologie de l’âge de son personnage, ce que je trouve assez rare au cinéma. Elle savoure la vie, refléchit, ne comprend pas tout mais a tout deviné. Elle quitte l’enfance en devinant les difficultés de son père et en vivant ses premières aventures de l’adolescence. C’est une enfant une enfant mature, intelligente, vive, solaire. J’ai adoré ce personnage et le jeu très vrai de la jeune actrice.
C’est un film psychologique où il n’y a pas vraiment d’histoire, où il ne se passe pas grand chose mais qui raconte de façon très fine le passage de stades de vie, tant pour l’adolescente que pour son père. Je raffole de ce genre de films. On ne sait pas ce qu’ils deviendront, mais on sait que ces vacances ont constitué un stade marquant de leur vie et c’est ce qui est important à montrer.
Le film est très esthétique, rempli de poésie, les plans dont très beaux, les corps, la mer, le ciel et ses parapentes, dont ils aiment contempler la liberté et l’insouciance qu’ils n’ont pas totalement mais qu’ils semblent chercher.
J’ai beaucoup aimé ce film qui sait montrer les dessous de la dépression, tout en subtilité et finesse, sans aucun cliché, sans tristesse, avec même de la joie, qui nous laisse juste deviner par quelques scènes les fractures, l’isolement et la détresse latente de chacun malgré la joie et la légèreté apparentes (la scène du karaoke est bouleversante), sans pour autant faire larmoyer, juste sentir çà suffit. Du grand art.
Rien à voir avec la choucroute. Super déco de la brasserie « Rosie » découverte cette semaine (près de Bastille, très bon et super ambiance).
Alors sur ma pause-dej au boulot ce vendredi midi, voilà que j’ai eu envie de faire un TAG.
J’adore faire des TAG. Et aussi j’adore lire vos réponses. Bref, je me suis souvenue de ce petit TAG sympa que j’avais vu sur le blog « Vingt et une pages » :
Ben…assez souvent, j’avoue. Surtout ceux qui m’accompagnent dans mon sac à main ou bien en voyage. Parfois des pages se cornent, voire se déchirent légèrement, et il peut y avoir quelques traces de café, de thé ou de rouge à lèvres, ou encore des résidus gras de ma crème pour les mains.
Ou bien une page garde des traces de cornage car si j’avais rien sous le coude pour faire office de marque-page, je cornais la page pour pouvoir plus tard retrouver un passage. Pas grave, ce sont mes livres, j’aime qu’ils vivent et puis ça fait des souvenirs.
2/ As-tu déjà endommagé un livre prêté ?
C’est ma hantise. C’est une des deux raisons pour lesquelles je n’emprunte pas de livre à autrui. C’est arrivé une fois, un livre qu’on m’avait prêté se soit légèrement abimé. J’ai gardé l’abimé et racheté un neuf pour le propriétaire (qui n’en revenait pas).
3/ Combien de temps prends-tu pour lire un livre ?
Çà dépend de ma disponibilité mentale. Entre 3 jours et deux semaines. En ce moment je lis lentement parce que mon esprit est accaparé par un assez gros évènement de santé à venir. Et aussi parce que je suis plus dans une période tricot et cinéma.
Début de châle au tricot
4/ Y a-t-il des livres que tu n’as pas fini ?
Plein. Si çà ne me plait pas, j’arrête, sans hésiter. Le temps, c’est ce qu’on a de plus précieux, hors de question de le gâcher.
5/ Y a-t-il des livres populaires que tu n’as pas aimés ?
Plein. En fait c’est même assez rare que j’apprécie vraiment un livre populaire. Par exemple, je n’ai pas aimé les Elena Ferrante, le fameux » bal des folles » de Victoria Mas, « En attendant Bojangle » ou encore « Cher connard » de Virginie Despentes.
6/ Y a-t-il un livre que tu as honte d’avoir lu ?
Ben non. J’assume mes lectures. Et mes actes et mes pensées.
7/ Combien de livres possèdes-tu ?
Aucune idée. Je ne compte pas. Je dirais trois étagères sol-plafond bien garnies.
8/ Tu lis rapidement ou lentement ?
Çà dépend des moments. Lentement en ce moment, cf question number 3.
Toujours rien à voir avec la choucroute. Un de mes derniers collages, je l’aime bien, celui-là.
9/ Aimes-tu faire des lectures communes ?
J’en ai fait, parfois. Il s’agit de lire à deux ou plusieurs un même livre et de partager ses ressentis en cours de lecture, en MP. Je n’aime pas trop et n’en referai pas, ou exception. Autant après une lecture j’adore partager mon avis et mes ressentis, autant je déteste le faire pendant la lecture. Pour moi, une lecture en cours, c’est super intime.
10/ Est-ce que tu lis mieux dans ta tête ou à voix haute ?
Dans ma tête. En fait, j’avoue, puisque c’est un TAG révélation, hi hi !, je suis incapable d’accéder au sens d’un texte si je le lis à voix haute (et aussi si on me le lit).
11/ Si tu ne devais posséder qu’un seul livre, ce serait lequel et pourquoi ?
Bel-Ami de Maupassant. Tout y est dit sur l’humain, la plume est un régal et le voyage dans le temps est délicieux et très immersif. Je ne relis jamais mes livres, mais Bel-Ami, je crois que je pourrais le lire et le relire mille fois.
Voilà pour ce TAG. Vous gênez pas pour me dire vos réponses en commentaire, j’attends çà avec impatience, ou bien n’hésitez pas à le reprendre sur vos blogs !
J’essaie peu à peu de rattraper les films que j’avais loupés au cinéma en 2022.
Olga (Marina Fois) et Antoine (Denis Ménochet), la cinquantaine, ont tout plaqué. Ils ont quitté la France et leur belle situation parisienne pour s’installer en Espagne, dans un petit village de Galice déserté, la majorité de ses habitants étant partis à la ville pour le travail, les autres tentant de survivre grâce â leur petite ferme ou grâce à la débrouille.
Olga et Antoine cultivent des légumes bio qu’ils vendent au marché du village. Ils restaurent aussi les maisons abandonnées, dans l’espoir que le village se repeuple, ou pour développer du tourisme. Car la région est sublime, le film offre de superbes plans de la montagne et de la forêt.
Au village, les gens du coin voient d’un mauvais oeil l’arrivée de ces étrangers, qui de plus s’opposent à l’implantation d’éoliennes et à l’argent qui en découlerait et les aiderait bien à lever un peu le nez de leur misère.
Les voisins d’Olga et Antoine, deux frères enragés vivant à la ferme de leur mère, deux types xénophobes, bruts de décoffrage, à l’esprit étriqué et à la violence à peine contenue, vont leur faire mener un enfer. Ils font vraiment flipper (clin d’oeil à Justin), notamment celui qui a eu un accident à la tête et a un regard bizarre et noir, brrr il fiche vraiment les chocottes (celui avec le t.shirt).
C’est un film très sombre et oppressant. Tout est désolé et sombre dans cet endroit. Les habitations, cafés, tenues, les bois, les gens, on se croirait dans un autre siècle, ou en enfer. Ce décor s’accorde parfaitement à la tension et à l’angoisse qui montent durant une grande partie du film, un crescendo parfaitement maîtrisé qui nous fait bien sentir que le drame peut arriver à tout moment.
Le réalisateur renforce cette atmosphère angoissante par des séquences allongées pour bien faire sentir le danger qui rode en permanence. C’est un suspens et une ambiance noire super réussis, honnêtement j’avais pas eu peur à ce point dans un film depuis Hitchcock.
Denis Ménochet est incroyable de bravoure et c’est effrayant de le voir, lui si costaud, baraqué, posé et intelligent, tenter de dompter les deux affreux puis très vite perdre peu à peu sa contenance et se plier face à ses misérables voisins que l’on sent cabables de tout. On a envie de lui hurler de tout vendre et de se barrer parce qu’on sait qu’un malheur va lui arriver.
Première partie haletante, donc. Deuxième partie un peu moins, ou stressante sur un autre plan, il y est plus question de victoire à plus long terme, de vengeance. Une seconde partie qui a pour avantage de mettre Marina Fois en avant, de montrer tout son zen et sa détermination au-delà de la peur, de la tristesse et de la haine. Elle est incroyable, très touchante.
J’ai aimé ce thème central du film qui tourne autour de la confrontation sociale de deux mondes. Les bobos parisiens avides de ruralité, pleins de courage et qui pensent qu’ils vont sauver le monde. Les gens du cru qui vivent dans la misère et la rancune de ne rien avoir, avides de rêves et prêts à sacrifier leurs terre à de gros groupes énergétiques qui s’en mettront plein les poches sur leur dos.
Deux mondes très différents avec chacun ses points de vue et besoins, deux mondes qui ne peuvent que très difficilement se rencontrer, c’est vraiment une thématique sociale très contemporaine, à notre époque où les riches quittent les villes bruyantes et polluées pour s’approprier, investir les campagnes désertées.
Un film noir très réussi, un film social tout autant qu’un thriller, j’ai beaucoup aimé.
Quel plaisir ça a été de relire en ce début d’année ce roman épistolaire déjanté ! Pour la langue française somptueusement maniée, déjà, avec une plume et un ton si particuliers donnés à chaque personnage, qui dit tout de sa personnalité.
Pour le suspens qu’il entretient et le drame qu’on sent venir, dès les premières lettres on ne peut plus lâcher, on sent l’étau se serrer sur la pauvre petite Cécile Volanges fraîchement sortie du couvent et plongée dans le grand monde vicié.
On se demande jusqu’où le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil, amis-amants manipulateurs-noceurs, pourront aller dans la cruauté, juste pour satisfaire leur petite fierté. C’est effrayant et palpitant.
J’aime la plongée dans la complexité, la force et aussi la bassesse de l’être humain que nous offre Choderlos de Laclos, un vrai psychosociologue avant que le métier n’existe. De l’Ancien Régime à maintenant, l’être humain ne change pas, les lettres pourraient être des tweets, des mails ou des tranches de vie d’émissions ou vlogs voyeurs et racoleurs, voilà c’est ça qui est fascinant dans ce roman, il renvoie tellement à notre humanité, il la saisit et la touche là où çà fait mal et où ça débecte, effare tout autant que çà réjouit, c’en est presque rassurant, bref c’est à çà qu’on reconnait une grande oeuvre. Elle sait traverser le temps et toujours autant interroger.
Travaillant dans le secteur du handicap et adorant la peinture, je ne pouvais pas louper cette exposition, j’avais bien hâte d’y aller pour découvrir plus en profondeur l’artiste.
Mais l’exposition a énormément de succès et est prise d’assaut depuis son ouverture. J’ai eu bien du mal à avoir une place (réservée en novembre pour février 😱). D’ailleurs l’exposition est complète jusqu’à la fin. Bref, j’y suis enfin allée ce samedi 18 février.
Les effets personnels de Frida Khalo avaient été mis sous scellés lorsqu’elle est décédée en 1954, par son mari le peintre muraliste mexicain Diego Rivera. Ils ont été redécouverts cinquante ans plus tard, en 2004, parfaitement conservés.
En collaboration avec le Museo Frida Kahlo de Mexico, l’exposition rassemble plus de 200 objets provenant de la Casa Azul, la maison où Frida Khalo est née et a grandi : vêtements, correspondances, accessoires, photos, dessins,cosmétiques, médicaments, prothèses médicales…
Dessin, autoportrait.
Cette exposition présente notamment les robes traditionnelles Tehuana que portait l’artiste, souvent en contraste avec des chemisiers occidendaux, créant ainsi son style si particulier.
On y admire également les colliers précolombiens que Frida Khalo collectionnait et adorait porter, ses châles, les bagues dont elle ornait chacun de ses doigts vernis, c’était fascinant de voir tout çà.
Ses accessoires de coiffure pour la coiffure traditionnelle qu’elle avait choisi d’adopter et qui devait demander tant de travail chaque jour.Les mains de Frida Khalo, photographiées par Gisèle Freund.
On peut également admirer les petites poupées qu’elle aimait coudre, ses livres, ses bijoux, ses dessins dans ses carnets, ses flacons de médicaments, de parfums ou de vernis à ongles, certains objets de décoration de sa maison, tout son petit univers quoi. On a l’impression qu’elle est là, tout près…
Une petite poupée cousue par Frida Khalo.
L’exposition présente aussi nombre de ses corsets et de ses prothèses orthopédiques décorés parfois de sa main, et même la prothèse de jambe après son amputation vers la fin de sa vie. Ça, j’ai beaucoup moins aimé. C’est intime, çà m’a gênée de voir ces objets témoignant d’une vie difficile, elle qui tenait tellement à masquer son handicap par ses tenues. Je ne peux m’empêcher de me demander si elle aurait aimé que le public voie ces objets médicaux qui accompagnaient son quotidien.
Les objets sont présentés en alternance avec des films, photographies, lettres, quelques esquisses ou tableaux de l’artiste, le tout permet une vraie immersion dans son intimité, une plongée dans sa personnalité et nous fait découvrir sa joie de vivre, sa résilience, malgré une vie marquée par le handicap et la douleur physique.
Frida Khalo photographiée à New-York, en 1946. Elle était venue pour une intervention chirurgicale du dos.
C’est à la suite d’un grave accident de tramway lorsqu’elle avait 18 ans et était étudiante, qui a occasionné de nombreuses opérations, que Frida Khalo se consacre à la peinture. Elle commence d’ailleurs à dessiner sur son lit d’hôpital, des supports spéciaux lui seront aménagés pour qu’elle puisse dessiner allongée.
C’est à la même époque qu’elle adopte le vêtement traditionnel d’une tribu de son pays, qui lui permet d’affirmer sa « mexicanité », elle qui était fille d’une mère mexicaine et d’un père d’origine allemande. Ce choix de tenue lui permet aussi de composer avec son handicap, la longue jupe masquant sa jambe droite mutilée, tout en affirmant son héritage culturel mais aussi ses engagements politiques forts.
J’ai particulièrement aimé contempler sa collection d’ex-voto mexicains, dont son salon était rempli, des oeuvres populaires qui ont énormément influencé sa peinture très spéciale et onirique.
J’ai adoré contempler ses tenues, ses robes traditionnelles si colorées, qu’elle raccommodait elle-même, où on voit encore parfois des traces de peinture.
Une exposition très immersive, très bien conçue et passionnante, qui permet de rentrer dans l’intimité de l’artiste et permet de vraiment saisir le développement de son identité et sa personnalité.
[Par ailleurs, les salles ne sont pas bourrées à craquer, le visiteur est respecté, ce n’est pas comme dans certaines expositions où je suis allée récemment et qui m’ont tellement énervée par l’attente malgré une réservation ainsi par la foule oppressante, que je n’ai pas tu tout eu envie de partager ici, fin de la râlerie!].
Bref, une chouette expo, hormis les prothèses qui personnellement m’ont mise mal à l’aise pour l’artiste.
Çà fait bien longtemps que j’ai envie de reprendre les petits défis écriture sur le blog mais n’en ai pas le temps.
Cette semaine, je me suis retrouvée à voyager en train et j’avais oublié mon bouquin, malheur ! C’était l’occasion idéale pour improviser un petit texte sur un défi trouvé chez Colette :
Voilà trois heures bien tapées qu’elle était en pleine action, et tous se faisaient bien du mouron. Elle s’était levée, joviale, en décriant que c’était aujourd’hui ou jamais, elle avait décidé, ça avait trop duré.
Sa mère, entendant son récit, en avait tremblé. Elle lui avait proposé du café et l’avait incitée à renoncer, çà se finissait toujours dans le drame, ses velléités.
Mais elle était décidée. Et elle voulait le faire seule. Ça se passerait dans la chambre, à gauche du lit, près du fauteuil. Ça fait bien trop longtemps que çà trainait, il fallait en finir, il fallait s’y coller.
La première heure, vidant trois cafés, elle avait penché sa frimousse concentrée sur le papier déplié sur la table du salon. Le désarroi s’y lisait. Sa famille la regardait, consternée.
Puis elle était montée, déterminée comme jamais.
Elle avait commencé par tout étaler puis était redescendue chercher la malette dans l’atelier de son père.
Et ça avait commencé.
Au salon en dessous, ses parents entendaient de drôles et puissants klangs et gongs, qui masquaient à peine des jurons inconnus au bataillon. Quelques gémissements traversaient parfois cloisons et plancher.
À deux reprises, sa mère avait dû monter avec la trousse de secours. Mais le sang n’avait pas trop coulé, çà allait.
À l’heure du déjeuner, le calme était revenu sur la maisonnée. Elle était entrée dans la cuisine, où tout le monde était attablé. Deux doigts bandés, la mine heureuse, affamée. Avant d’attaquer sa saucisse-purée, elle avait solennellement déclaré que çà y est, son étagère Ikéa était montée.
Un TAG vu chez ma copine Lisa Giraud Taylor, qui l’avait repris de Britta Bohler, une booktubeuse allemande bien sympa qui propose du contenu littéraire anglophone et que je suis depuis un bon moment.
Le TAG est initialement intitulé, « The book-buying TAG » et se compose de 13 questions, merci à Lisa de les avoir traduites.
Zou c’est parti :
1/ Où achètes-tu tes livres ?
En boutique, de plus en plus souvent d’occasion car j’aime découvrir des auteurs pas très connus, sortir un peu de ce qui fait la hype sur les réseaux sociaux ou dans les médias.
Si je veux trouver un livre spécifique dont j’ai entendu parler et que j’ai envie de lire, j’attends de me rendre à à Paris (j’habite à 1 heure de Paris) pour faire un tour chez Gibert Joseph, un paradis de 5 étages où on trouve à peu près tout ce qu’on cherche, en neuf ou d’occasion.
Près de chez moi je n’ai comme librairie que de grosses enseignes très connues de diffusion de culture, mais je trouve que leurs rayons librairie sont de moins en moins garnis, il n’y a que les titres connus, que du grand public, ou bien ces enseignes développent des rayons qui ne correspondent pas à mes goûts (beaucoup de polar ou de feel-good, de romance ou de roman historique), bref je n’y trouve quasiment jamais ce que je cherche.
J’achète de plus en plus d’occasion, et si c’est du neuf, c’est du livre de poche, c’est tout de même moins cher.
Quand je vais à Paris j’adore donc flâner chez Gibert Joseph mais aussi dans les boutiques d’occasion de la chaîne Book Off, j’y trouve toujours pas mal de choses, j’y fais de belles découvertes.
Sinon j’aime aller à la boutique Emmaüs de mon département, mais c’est assez loin, je n’y vais pas souvent.
2/ As-tu déjà pré-acheté un livre ? Si oui, en ligne ou en magasin ?
Non, je n’ai jamais pré-commandé un livre. Si un auteur que j’apprécie beaucoup sort un nouveau livre, et que j’ai envie de l’acheter, je ne me précipite pas le jour J en librairie, j’y vais dans les jours qui suivent lorsque l’occasion se présente. Mais assez souvent souvent je n’achète pas, sauf exception. J’attends la sortie Poche.
3/ En moyenne, combien de livres achètes-tu par mois ?
C’est vraiment très variable et dépend surtout de si j’ai l’occasion de passer en librairie seconde main. Je dirais entre 2 à 12 par mois, mais c’est de moins en moins, car ma pile à lire est vraiment bien garnie et me suffit. Il m’arrive même de plus en plus de passer devant Gibert Joseph et de ne pas avoir du tout envie d’entrer, j’ai bien assez à piocher dans ma pile à lire.
4/ Empruntes-tu des livres à la bibliothèque de ton quartier ?
Non. Je n’aime pas lire des livres empruntés, que ce soit au domaine public ou à des connaissances. Je suis bien embêtée quand on me prête un livre, surtout que je demande jamais. J’ai besoin de posséder les livres que je lis.
5/ Si tu empruntes en bibliothèque, combien de livres empruntes-tu ?
Je n’en emprunte jamais !
6/ Quelle est ton opinion sur les bibliothèques / médiathèques ?
C’est indispensable ! La lecture doit être accessible à tous, c’est super important. Lire, c’est rêver, c’est s’évader, c’est s’ouvrir à d’autres mondes, c’est penser, tout autant de choses indispensables à l’humanité et autant de barrières à la bêtise, à l’obscurantisme ou à la manipulation.
7/ Que penses-tu des boutiques de livres de seconde-main comme Emmaüs par exemple ?
Que du bien… Comme expliqué plus haut, j’y achète beaucoup de mes livres, je ne pourrais pas m’acheter tous mes livres à prix fort.
Et puis j’aime bien le fait que les livres circulent, qu’ils vivent plusieurs vies dans des endroits différents. J’aime les livres un peu racornis, un peu usés, çà montre qu’ils ont voyagé, qu’ils ont été aimés.
D’ailleurs parfois je rêve de développer un réseau d’échanges de livres, j’ai fait parfois des échanges avec certains d’entre vous et c’était bien sympa. Mais ça existe sans doute déjà, ce genre de réseau, il faudrait que je prenne le temps de me renseigner.
Et puis pour finir sur ce point, certaines boutiques comme Emmaüs en France sont développées par des associations caritatives, ce qui permet de donner du travail à des personnes très éloignées de l’emploi. Travaillant auprès de ces personnes, je peux affirmer que c’est très très utile pour relancer des vies brisées.
8/ Gardes-tu tes livres lus avec ceux de ta PAL (les non-lus) ?
Non, je ne les mélange pas, je ne m’y retrouverais pas. Ma PAL est dans mon bureau, mes livres lus sont dans la salle de séjour, du moins ceux qui m’ont particulièrement marquée et que je compte précieusement garder.
9/ As-tu l’intention de lire tous les livres que tu possèdes ?
Hormis ceux de ma PAL, je les ai tous lus. Et ceux de ma PAL, je compte tous les lire. J’en enlève en effet régulièrement ceux que je sais que je ne lirai jamais ou qui ne correspondent plus à mes goûts.
10/ Que fais-tu des livres que tu as lu mais dont tu sais que tu ne les reliras jamais ?
Je ne relis jamais mes livres, même ceux adorés. Je préfère rester sur mes sensations et émotions initiales.
Je ne garde que les livres qui m’ont marquée, un peu comme de précieux doudous !
Les autres (ceux qui ne m’ont pas plus marquée que çà), je les vends parfois sur Momox, mais la plupart ne valent que quelques centimes ou ne sont pas repris, alors je donne, dans les boites à livres ou au centre de documentation du travail où ma collègue a développé un petit coin où nos usagers peuvent prendre gratuitement des livres.
11/ As-tu déjà donné des livres ?
Oui, très souvent.
12/ As-tu déjà été interdite d’achats de livres ?
Par une personne extérieure, non et heureusement ! Cette personne sortirait bien vite de ma vie…
Il peut m’arriver de m’interdire de m’acheter des livres pour des raisons financières, comme tout le monde, mais c’est assez rare, ça peut arriver s’il y a un gros imprévu par exemple. En fait, j’inclus toujours à mon budget mensuel un petit budget pour mes achats de livres ou achats culturels (ciné, expos,…), comme d’autres prévoient un budget resto ou tabac ou autre.
13/ Penses-tu que tu achètes trop de livres ?
A une époque, oui. Je me faisais très facilement influencer par les livres qui faisaient le buzz ou dont j’entendais parler sur les blogs, Booktube ou autre, j’étais influencée même par des choses qui ne correspondaient pas du tout à mes propres goûts et qui trénaillaient des années dans ma PAL.
Mais ça, c’est fini. Je n’achète désormais que des livres qui correspondent à mes goûts spécifiques, sans doute parce qu’au fil du temps je les connais mieux, donc sélectionne mieux.
Voilà pour ce petit TAG !
N’hésitez pas à le reprendre sur vos blogs ou à me dire vos réponses en commentaire, j’adore ça !
La semaine dernière j’ai terminé « le journal d’Edith » de Patricia Highsmith, j’en ai parlé dans un des billets précedents.
Puis mon choix s’est porté sur un roman nigérian, que j’avais trouvé d’occasion il y a quelques semaines, je ne connaissais pas du tout, çà m’avait intriguée.
Çà raconte les amours difficiles d’un jeune fermier pauvre et d’une étudiante de la haute société nigérianne dont la famille s’oppose violemment à leur union. C’est une bien intéressante plongée dans la société contemporaine nigérianne et la plume est très belle, recherchée, porteuse de très riches réflexions philosophiques.
Je n’avance pas trop vite car le tricot et le ciné occupent pas mal de mon temps libre, d’ailleurs niveau ciné je suis en train de rattraper les films 2022 que j’avais loupés en salle, donc des billets cinéma sont à venir.
Et vous ? Qu’avez-vous lu, vu, entendu de chouette la semaine dernière ?