• About

La bibliothèque Roz

~ Blog de partages et échanges culturels

La bibliothèque Roz

Archives Mensuelles: janvier 2023

Les Sources, de Marie-Hélène LAFON, 2023

31 mardi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture

≈ 12 Commentaires

L’an dernier j’avais adoré la lecture de « Histoire du fils » (Prix Renaudot 2020), de l’écrivaine et professeur de lettres classiques Marie-Hélène Lafon.

Sans même lire le résumé, j’avais foncé acheter son dernier roman quand j’ai eu vent de sa sortie début janvier.

« Les Sources » est un très court roman de 117 pages qui nous plonge en apnée dans l’humain le plus pur, le plus âpre, le plus beau, aussi, le temps de quelques heures.

Nous sommes dans les années 60, dans une vallée du Cantal, dans une ferme isolée.

La première partie du roman, la plus importante, nous projette dans la vie et la tête du personnage principal, une femme de bientôt 30 ans, mariée depuis 10 ans, qui a tout pour être heureuse : avec son mari ils ont pu acheter à crédit une petite ferme pour faire du Saint-Nectaire, payent quelques employés, ont 3 beaux enfants, elle conduit et a sa voiture, chose rare à l’époque dans les campagnes.

Mais très vite elle apparaît seule, débordée, dévastée, terrifiée. Son mari l’humilie et la bat fréquemment, le soir dans la chambre. Il règne un climat terriblement lourd dans cette maison où les enfants, qui ont senti, vivent également dans la peur et la méfiance.

Marie-Hélène Lafon, avec sa plume simple, précise et épurée, nous fait ressentir cette pression à la perfection, ça donne des frissons. La jeune femme a fini par se persuader que son mari a raison, qu’elle est incapable de tenir une maison, qu’elle est hideuse avec son corps tout déformé par les grossesses, qu’elle est bonne à rien.

Personne ne sait rien. Elle fait comme si tout allait bien, cache ses bleus, masque sa détresse à ses parents et à ses jeunes soeurs qu’elle voit le dimanche au repas de famille. Divorcer, çà ne se faisait pas trop, à l’époque. C’était synonyme de femme facile et d’enfants qui vireront forcément mal. Jusqu’où la situation va-t-elle aller ? Va-t-elle s’en sortir ? Dire ? Le suspens est très fort, ce livre est impossible à fermer.

Seconde partie, assez courte, le point de vue du mari. Son histoire, la construction de sa violence interne, son maigre lien avec ses enfants, ses pensées folles, aucune excuse bien entendu, il s’agit juste d’entendre.

Dernière partie, très courte. Une femme. À notre époque cette fois-ci. Bientôt la soixantaine. Une des filles du couple, qui  revient voir cette maison où elle a vécu enfant, une de ses sources, juste avant d’aller la laisser partir, chez le notaire. Une dernière partie qui donne tout le sens au titre et ferme la boucle.

Marie-Hélène Lafon comme toujours décrit l’être humain et la famille dans ce qu’elle a de plus profond, ses forces vives, ses forces noires qu’on a forcément croisées un jour (et avec un peu de chance soigneusement pu éviter) et forcément ça parle, ça touche et ça résonne.

Ce roman est un bijou d’humanité, j’ai adoré.

Publicité

Blabla lecture du 30 janvier 2023

30 lundi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in blabla lecture du lundi

≈ 12 Commentaires

Lecture avec ma petite bouillotte

Bonjour !

La semaine dernière, j’ai terminé « l’année du singe », de la rockeuse et écrivaine Patti Smith, et dans la foulée j’ai rédigé et publié un billet, l’avant-dernier je crois.

J’ai tellement eu un coup de foudre que le lendemain matin je m’arrangeais pour me rendre tôt sur Paris faire un tour en librairie d’occasion pour trouver certains de ses autres titres (en ai trouvé 2).

Café-croissant solo de bon matin face à la Seine et au Louvre, gros gros bonheur

J’ai immédiatement lu « Devotion » de Patti Smith, très très court, très vite lu, parfait car j’ai eu très peu de temps pour lire la semaine dernière, très différent de « l’année du singe » mais j’ai aimé retrouver la sensibilité et la plume de Patti.

Sinon, je suis toujours dans la relecture de « Les Liaisons dangereuses », et j’ai débuté hier soir un autre livre déniché d’occasion lors de ma petite virée parisienne :  » Le journal d’Edith », de Patricia Highsmith. J’avais depuis très longtemps envie de relire cette auteure que j’apprécie énormément et que je n’ai pas lue depuis…pfiou..25 ans ? Je n’en suis qu’au début, mais c’est très bon.

Et vous ? Qu’avez-vous lu ? Que lisez-vous ? Avez-vous fait de belles découvertes lecture ou autre ?

J’ai découvert aussi de la belle peinture street-art, dans Paris, j’adore flâner dans les rues et dénicher du joli street-art, hop photo :

Très belle semaine !

La famille Asada, de Ryôta Nakano |Cinéma |

27 vendredi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in cinéma

≈ 10 Commentaires

Gros coup de coeur pour ce film japonais de Ryôta Nakano, enfin sorti en France le 25 janvier. Dès le lendemain, soit hier, paf je fonçais en salle pour le voir.

Ce film raconte l’histoire (vraie) du photographe japonais Masahi Asada, qui s’est fait connaître dans les années 90 en publiant des photos très spéciales de sa famille, puisqu’il la photographiait en mettant en scène les rêves et fantasmes les plus fous de chacun : le père qui gamin rêvait d’être pompier, le frère qui rêvait d’être pilote de formule 1 et la mère qui fantasmait d’être femme de yakuza !

Gagné par l’amusement et l’enthousiasme de sa famille pour son travail, Masahi se photographiera avec elle dans les situations les plus folles et incongrues, touchant et amusant un public de plus en plus grand.

Masahi comprendra le pouvoir fédérateur et conciliateur de la photographie et ne s’arrêtera pas là. Des familles réclameront son travail, lui qui sait capter les besoins de ses clients et les mettre en scène.

Ayant compris le pouvoir apaisant de son art, il  l’utilisera naturellement au moment de la catastrophe de Fukushima en nettoyant les nombreuses photos retrouvées sous les décombres, afin de permetre aux sinistrés de les récupérer puisque ce sont leurs seuls souvenirs.

J’ai aimé ce film qui sous des aspects amusants traite très subtilement des pouvoirs bienfaisants de l’art.

J’ai aimé la famille Asada, une famille simple, joyeuse, très unie et aussi très originale car, chose exceptionnelle au Japon, c’est la mère qui travaille et le père qui est au foyer.

Il y a un amour et une liberté incroyables dans cette famille à la joie contagieuse. Chacun a une personnalité intéressante , chacun est drôle et touchant. Chacun est différent, chacun se complète, tous se respectent.

Le scénario est rondement mené, plein d’espièglerie, alternant scènes drôles et scènes émouvantes sans jamais d’exacerbation, la joie l’emporte toujours et la fin réserve une sacrée surprise.

Les acteurs sont tous excellents, la mise en scène vraie et naturelle, la photographie est très belle.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce film, un vrai anti-dépresseur non chimique en ce mois de janvier tout gris !

L’avez-vous vu ?

L’année du singe, de Patti Smith (2019)

26 jeudi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture

≈ 6 Commentaires

Dévoré en 3 soirs, terminé hier soir, gros coup de coeur

L’artiste écrivaine, musicienne, chanteuse, photographe et j’en passe Patti Smith nous embarque dans son année 2016, l’année du singe selon le calendrier chinois.

Une épopée entre rêve et réalité, une année délicate, celle qui précède ses 70 ans, avec de plus en plus de proches disparus ou malades, une élection présidentielle qui effraye, la fatigue qui s’instaure et des concerts à assurer.

Malgré tout, elle continue son chemin de croqueuse de vie, ses voyages improvisés dans des lieux simples aimés qu’elle veut revoir, ses visites auprès d’amis souffrants, comme Sam Shepard qu’elle va souvent voir dans le Kentucky, pour l’aider à la relecture de son dernier roman, quelques mois avant son décès de la maladie de Charcot.

Elle avance, un peu effrayée mais heureuse d’être en vie et plutôt en forme, elle rêve, écrit, observe, rencontre, s’émerveille, se remémorre, nous présente quelques-unes des milliers photos polaroïd de détails qui la touchent, qu’elle photographie depuis des décennies.

Tout en finesse, douceur et intelligence, mélangeant fantasme et réalité, Patti Smith raconte la vie, la mort, la solitude, toujours avec beaucoup de recul et d’optimisme.

J’aime son mode de vie simple et rock’n’roll. Boire un café seule dans un bar de seconde zone, marcher dans les villes, noter ses réflexions dans son carnet, acheter ses t.shirts en friperie, s’interroger, interroger, imaginer, flâner dans les librairies d’occaz à la recherche de pépites, dormir incognito téléphone coupé dans des petits hôtels sans prétention, ou sur un matelas dans la cuisine d’un ami, et sa façon de voyager, hop sur coup de tête, brosse à dents, carnet, chaussettes, livre d’art jetés dans le sac, j’aime son look rock classieux, sa simplicité, sa loyauté, son humilité, sa sagesse, son imagination, sa culture, sa solitude heureuse, son sens de l’observation, sa façon de prendre ce que l’on a de plus précieux : son temps.

La plume est poétique, envoûtante, truffée de références littéraires et artistiques.

Bon, j’crois que çà se sent que je suis fan de l’artiste, hein.

J’ai adoré la suivre cette année 2016 entre ses songes et sa réalité, l’accompagner en Californie, à Lisbonne, dans le Kentucky, chez elle à Manhattan où je rêve désormais d’aller manger un bol gruau de riz au canard dans le ptit bouiboui de Chinatown, c’est malin.

Blabla lecture du lundi / 23 janvier 2023

23 lundi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in blabla lecture du lundi

≈ 24 Commentaires

La semaine dernière j’ai terminé le chouette roman japonais « la brocante Nakano », dont je parle dans mon avant-dernier billet. Un livre qui fait du bien, une évasion au Japon bienvenue, qui donne envie de se poser en savourant la vie, de manger un bon bol de nouilles et de boire une tasse de thé vert grillé japonais (j’en ai d’ailleurs refait un stock, miam).

J’ai lu quelques lettres des Liaisons Dangereuses. La Marquise de Merteuil et ses plans amoureux vengeurs finit par m’agacer. Quant au Vicomte de Valmont, je suis choquée par ce qu’il a fait à la petite Cécile Volanges.

J’ai lu et pas aimé « Sorrowland » de Rivers Solomon, j’en ai parlé ici hier. Heureusement le style est très simple, il se lit très vite. Sinon, j’aurais abandonné, déjà que je l’ai fini en lecture diagonale très rapide.

J’ai débuté hier soir « L’année du singe », de la rockeuse et poétesse Patti Smith. Elle raconte des chroniques de sa vie dans sa 69è année. Passionnant.

Sinon, je poursuis un tri drastique par le vide de mes bibliothèques plus que remplies par des décennies de lecture. Je ne garde que les livres qui m’ont vraiment marquée. Le reste, hop çà part. Je vire notamment tous mes thrillers/polars (sauf King, Vargas et Lansdale), j’ai longtemps lu ce style mais n’en lis plus. Je veux une bibliothèque aérée qui me reflète vraiment, telle que je suis, maintenant. Et puis fini de tout garder. Ça sert à rien et c’est étouffant, le cumul.

Un petit bout de mes bibliothèques « épurées »

Résultat des courses, j’ai déjà plus de 300 livres dont je dois me débarasser. Je songe à ouvrir une boutique d’occasion sur Vinted mais ça prend du temps que je n’ai pas, et c’est contraignant. À refléchir. Sinon, je ferai des heureux en boite à livres.

Voilà pour ce petit blabla-lecture. En dehors de la lecture, niveau loisirs y a pas eu de ciné pour cause de flegme de ressortir dans le froid en fin de journée, mais y a eu beaucoup de crochet en soirée.

Et vous, vous avez lu / fait / vu / entendu quoi de sympa la semaine passée ?

Bonne semaine !

« Sorrowland », de Rivers Solomon, 2021

22 dimanche Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture

≈ 6 Commentaires

Terminé ce dimanche matin, hop sitôt « chroniqué », pour mieux passer à autre chose…

Sur le site des éditions Aux Forges de Vulcain, on peut lire que « Rivers Solomon, 34 ans, est une « auteurice emblématique de l’afrofuturisme, une personne non-binaire. Né aux États-Unis, iel vit désormais au Royaume-Uni ».

Iel. Bon. J’ai tout de même lu ce livre qui m’a été offert (par erreur ? 🤣) à Noël..

Vern est une jeune adulte d’origine africaine. Albinos, sa peau est blanche et elle a des problèmes de vue. On la découvre alors qu’en pleine forêt, elle met au monde, seule, à l’âge de 15 ans, deux bébés.

Vern vit seule dans la forêt depuis qu’elle a fui la secte où elle a toujours vécu, une communauté suprémaciste noire qui rejette le monde des blancs et vit coupée du monde.

Bien que très intelligente, Vern n’a jamais réussi à apprendre à lire. Depuis son enfance elle s’opposait aux actes violents perpétrés dans sa communauté et s’interrogeait sur ces médicaments qu’on leur faisait prendre de force. Quand elle s’est retrouvée enceinte après son mariage forcé, elle a fui pour pouvoir élever ses enfants en toute liberté.

Après quelques années à survivre dans la forêt avec ses deux enfants, poussée par des hallucinations de plus en plus difficiles à gérer et par son corps qui semble bizarrement se transformer et qui la fait beaucoup souffrir, Vern décide de rejoindre le monde civil, de rechercher sa meilleure amie qui elle aussi avait fui, afin de solliciter son aide.

Vern va vivre plein d’aventures, découvrir la puissance de la secte où elle a vécu, découvrir aussi et assumer son homosexualité.

Je n’ai pas du tout aimé ce roman de science-fiction. J’y ai vu un fourre-tout de revendications et thématiques variées  : racisme, colonisation, cause noire, albinisme, violences sur les peuples autochtones, analphabétisme, sectarisme, complotisme, viol, féminisme, expérimentations génétiques, parentalité, liberté sexuelle, patriarcat, homosexualité, acceptation de son corps, abus sexuels, j’en passe, il y en a bien trop, çà étouffe une intrigue elle-même pas mal alambiquée, une intrigue amenée un peu comme un cheveu sur la soupe vers les trois-quart du roman et qui tourne autour d’un complot de type politico-scientifique développé par l’État américain depuis plusieurs décénnies.

Les éléments fantastiques sont assez faciles, les scènes d’horreur et de violence hallucinatoire sonnent assez creux, tout comme le scénario qui contient beaucoup d’éléments annexes qui ont peu à voir avec l’intrigue, pas mal de dialogues qui apportent peu et une love-story qu’on voit clairement arriver.

La plume est riche, limpide, avec de belles descriptions de la nature, mais pas du tout posée, bouillonnante de rage et de revendications, étouffante, étourdissante à tel point que sur certains thèmes, je me suis demandée si l’auteure revendiquait ou dénonçait, et c’est bien bien gênant, ce flou, surtout quant une des thématiques est le complotisme.

Une lecture qui m’a bien agacée en plus de m’ennuyer.

La brocante Nakano, de KAWAKAMI Hiromi (2005)

21 samedi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in Chronique

≈ 6 Commentaires

En banlieue de Tokyo, Monsieur Nakano,  quinquagénaire excentrique grand collectionneur de conquêtes féminines, tient une boutique de vente d’objets de seconde-main, un vrai bric à brac.

Il est assisté par ses deux jeunes employés, Takeo, jeune homme introverti, qui l’aide lors des vide-maisons pour ramener la marchandise, et Hitomi, jeune fille réservée et un peu naïve, qui tient la boutique en leur absence. Deux jeunes gens qui débutent dans la vie et galèrent pas mal au niveau financier.

Il y a aussi Masayo, la grande soeur de Monsieur Nakano, une artiste qui peint, fabrique des poupées, mange trop de pâtisseries, veille sur son frère et donne des conseils en matière d’aménagement de la boutique.

Par le descriptif de scènes de leur quotidien, on suit les liens qui se créent entre ces quatre personnages tous incongrus et originaux. Ils mangent des nouilles dans la petite pièce traditionnelle du fond de la boutique, boivent du thé, discutent, attendent, servent les clients, se confient, parfois certains se voient à l’extérieur.

Ce sont  de douces petites tranches de vie qui nous permettent d’effleurer les histoires, personnalités, émotions de chacun, nous font assister aux relations qui se développent entre certains.

Dans ce roman, il ne se passe pas grand chose, juste la vie, c’est déja beaucoup, les petits tracas du quotidien, les adaptations à realiser, les doutes, les peurs, les déceptions, les joies, les surprises. Malgré l’absence d’évènements majeurs, l’auteure sait entretenir un petit suspens sur l’évolution de certains personnages et les rendre tous très attachants.

C’est un roman qui prend son temps, qui se centre sur des détails pour faire passer l’essentiel, un roman qui nous rappelle que le bonheur est dans le quotidien, que la vie est belle quand on sait observer et savourer ses petits détails quoi qu’il se passe, que ce sont eux qui créent les souvenirs et les trajectoires.

Comme toujours l’écriture d’Hiromi Kawakami (lire notamment les merveilleux « Les Années Douces », « Soudain j’ai entendu la voix de l’eau », « Les dix amours de Nishino ») est limpide, très délicate, belle.

J’ai adoré ce roman tout simple rempli de tendresse et de douce nostalgie.

« Encabanée », de Gabrielle Filteau-Chiba (2018) / l’ écolo-féminisme ?🤔

18 mercredi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in Chronique

≈ 6 Commentaires

Gabrielle Filteau-Chiba est une jeune écrivaine québecoise qui a choisi il y a quelques années de quitter sa vie moderne pour aller vivre dans une cabane dans les bois.

« Encabanée » est son premier roman. Elle s’inspire de sa toute première expérience d’un hiver dans une forêt glacée. Elle raconte ses ressentis et y mêle de la fiction. C’est un trés court roman d’une centaine de pages, qui se lit en 3/4 heures maximum. J’en avais entendu beaucoup de bien sur les réseaux, j’avais cédé à la tentation et aux zinfluençeurs fortiches (mais qui ont de plus en plus de mal à m’avoir), puis il avait végété sous une grosse pile de livres à lire. Je l’ai finalement lu il y a quelques semaines.

Zou…

Jeune femme citadine, Anouk décide sur un coup de tête et en plein hiver de quitter sa vie  montréalaise, ses habitudes et ses relations jugées superficielles.

Elle remplit sa voiture de réserves de base et part « s’encabaner » au coeur d’une forêt sauvage où elle est propriétaire d’une petite cabane. Elle ne prévient personne, même pas sa famille.

Anouk nous raconte son expérience, comment elle va renouer avec la vie de ses ancêtres, une vie centrée sur le travail physique pour tout ce qui coule de source et ne demande, dans notre monde moderne, aucun effort sinon que s’inscrire en ligne et de dégainer le portefeuille : couper le bois pour se chauffer et cuisiner, s’approvisionner en eau, dégager son chemin, son toit,…

Tout ceci demande beaucoup de force, est épuisant, le froid est terrible et chaque nuit Anouk se demande si au réveil elle ne sera pas morte. Sans compter la solitude à gérer, les bruits des animaux sauvages et la crainte d’une agression humaine. Elle a une arme mais pas de téléphone, enfin plus de batterie.

Elle avait prévu de beaucoup écrire et de lire les romans classiques qui se trouvent dans sa cabane mais bien souvent elle est trop épuisée pour cela. Alors elle écrit son quotidien mais aussi des listes, comme des « phrases pour ne pas sombrer dans la folie quand tu as froid », ou « choses à ne pas oublier la prochaine fois ». C’est parfois assez rigolo, et c’est sympa, ce récit d’expérience inédite.

Et puis un homme très mystérieux se présente. Un fugitif. On apprendra progressivement son histoire. Une espèce de romance s’instaure. Ouh la la moi qui n’aime pas les romances, j’ai commencé à lever les yeux au ciel…

Bon. Je n’ai pas apprécié ce court roman qui est plutôt un écheveau de pensées et ressentis, mêlé d’une histoire d’amour purement physique sur fond de cavale pour délit anarcho-écolo.

J’ai trouvé la plume poétique, genre « nature writing » (très à la mode) forcée, empesée. L’histoire avec l’homme m’a ennuyée, alors que la première partie, centrée sur l’auto-introspection, était en fait plutôt intéressante.

On connait peu de choses de la vie d’Anouk, rien n’est développé. On en sait plus finalement sur l’homme, pourtant personnage secondaire. On aimerait connaître le cheminement personnel et intellectuel qui l’a poussée à quitter sa vie moderne urbaine pour vivre ce « féminisme rural » dont elle parle, un concept qu’elle développe parce qu’elle se débrouille seule dans une nature rude, sans homme et « sans soutien-gorge ». Concept bien bien léger.

C’est un roman classé comme « écolo-féministe », neo-concept surfant sur des tendances très fortes ces ces dernières années en littérature et dans la société, des thèmes dont, attention, je ne nie absolument pas l’importance et les enjeux nombreux, loin de là, mais que personnellement je n’aime pas trop retrouver en lecture, surtout quand ce n’est absolument pas développé, quand il n’y a aucun recul et surtout pas d’alternative constructive proposée ou élaborée.

J’ai trouvé ce roman très léger et surtout très binaire. Et radical. Je n’ai pas été sensible à sa « poésie », pourtant encensée. Il m’a profondément ennuyée.

Mais il connait un grand succès. Il ne correspond pas du tout à mes attentes et à mes besoins en lecture, voilà tout.

L’avez-vous lu ? Attention, je le recommande tout de même, hein ! Tous les goûts, attentes, besoins, sont dans la nature (writing) 🤣

Belle journée !

Blabla lecture (mais pas que) du lundi / 16 janvier 2023

16 lundi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in blabla lecture du lundi

≈ 14 Commentaires

Bonjour ! Bon lundi !

Je n’ai pas beaucoup lu la semaine dernière.

J’ai poursuivi la relecture de « Les Liaisons Dangereuses », j’adore le ton et la plume de ces belles lettres, si variés d’un personnage à l’autre. Ils permettent de développer toute leur psychologie, c’est super intéressant. Chaque personnage se fait manipuler et on se demande bien qui sera ou seront les dindons de la farce.

J’apprécie vraiment cette relecture 30 ans après la première lecture. Je n’avais pas bien compris à l’époque. À présent, l’expérience aidant, je perçois à quel point Chordelos de Laclos avait saisi la perfidie et la comédie humaines qui parfois régissent les relations sociales. Je déguste quelques lettres chaque jour, cette lecture me prendra quelques semaines.

Parallèlement, jai débuté la lecture de « La brocante Nakano » de KAWAKAMI Hiromi. Ça raconte la vie et les histoires des personnes travaillant dans une boutique de brocante de Tôkyô, ainsi que certains clients. Que des personnages originaux et incongrus, c’est chouette de suivre leur quotidien, leurs petites histoires, et de voir les liens se créer entre eux.

En dehors de la lecture, le soir je crochète frénétiquement, je réalise un petit châle en mohair pour une amie, un bonheur à crocheter.

Et je poursuis le visionnage de la série coréenne  » My Holo Love ».

Ce drama raconte l’histoire d’une femme qui par hasard entre en relatilon avec un hologramme en cours d’expérimentation, en tombe amoureuse et va se mettre en danger car les enjeux économiques sont énormes. C’est photographiquement magnifique (je rêve un jour de visiter la Corée du Sud🙏), c’est doux, c’est intelligent, les acteurs sont sublimes, les personnages bien approfondis, le suspens est très présent, j’adore ce voyage en Corée. [C’est sur N.t..ix].

Et vous, que lisez-vous, regardez-vous, faites-vous, écoutez-vous, bref qu’est-ce qui vous motive en ce moment ?

Belle semaine !

Ma dévotion, de Julia Kerninon, 2018

13 vendredi Jan 2023

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture

≈ 5 Commentaires

Une femme âgée raconte jusqu’où elle a pu aller pour soutenir son amour de toujours, un homme devenu artiste peintre reconnu mondialement.

Elle raconte leur histoire, comment ils se sont rapprochés, enfants, quand ils se sont connus à Rome où leurs pères, haut-fonctionnaires, avaient été mutés.

Issus chacun de familles dysfonctionnelles, leur amitié s’était alors développée. Après le bac, ils fuiront leur famille pour partir étudier ensemble à Amsterdam et développeront peu à peu une vie de co-locataires mi-amoureuse, mi-amicale. Il deviendra un peintre très connu et elle une écrivaine-éditrice renommée.

Le roman developpe leur vie affective tumultueuse, leurs personnalités, lui immature et égocentré, elle passionnée et dévouée.

La structure du roman est intéressante car il débute par leur rencontre fortuite, alors qu’ils sont désormais âgés, dans une rue de Londres. Ils ne s’étaient pas vus depuis plus de 15 ans et le suspens réside dans ce qui a bien pu se passer pour que leurs chemins se séparent.

Emue par cette rencontre et désireuse de se délester de certains secrets, la narratrice ressent le besoin de raconter leur histoire.

Une histoire sympa , un suspens bien tenu, une jolie écriture, des personnages intéressants, de belles balades à Amsterdan, à Rome ou en Normandie où ils vécurent plus d’une dizaine d’années, une lecture bien agréable même si elle ne me laissera pas grand souvenir.

← Articles Précédents

Souscrire

  • Articles (RSS)
  • Commentaires (RSS)

Archives

  • juin 2023
  • mai 2023
  • avril 2023
  • mars 2023
  • février 2023
  • janvier 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2022
  • octobre 2022
  • septembre 2022
  • août 2022
  • juillet 2022
  • juin 2022
  • mai 2022
  • avril 2022
  • mars 2022
  • février 2022
  • janvier 2022
  • décembre 2021
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • juillet 2021
  • juin 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • juin 2020
  • mai 2020
  • avril 2020
  • mars 2020
  • février 2020
  • janvier 2020
  • décembre 2019
  • novembre 2019
  • octobre 2019
  • août 2019
  • juillet 2019
  • juin 2019
  • mai 2019
  • avril 2019
  • mars 2019
  • février 2019
  • janvier 2019
  • décembre 2018
  • novembre 2018
  • septembre 2018
  • août 2018
  • juillet 2018
  • juin 2018
  • mai 2018
  • avril 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • décembre 2017
  • novembre 2017
  • octobre 2017
  • septembre 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • septembre 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016

Catégories

  • art
  • avis de lecture
  • écriture
  • blabla lecture du lundi
  • Chronique
  • chronique lecture
  • cinéma
  • Cinéma 2023
  • club de lecture
  • culture
  • exposition
  • lecture
  • littérature américaine
  • littérature coréenne
  • littérature française
  • littérature japonaise
  • litterature américaine
  • litterature asiatique
  • livre
  • poésie collée
  • podcast
  • point lecture
  • polar
  • roman
  • roman contemporain
  • roman fantaisie
  • roman français
  • roman historique
  • suspens
  • tag
  • thriller

Méta

  • Inscription
  • Connexion

Site Web créé avec WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • La bibliothèque Roz
    • Rejoignez 321 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • La bibliothèque Roz
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…