Second achat/lecture de cette rentrée littéraire 2022.
Une actrice cinquantenaire people, solitaire, rebelle, connue pour son engagement féministe et sa passion des drogues, croise le chemin d’un romancier à succès, addict lui aussi, qui vient de se faire metooter et ne comprend pas grand chose à ce qui se passe.
Une rencontre improbable qui commence par un comm de l’un sur l’instagram de l’autre dans un moment d’égarement et zou, çà finit en échange zélé de lettres ou de mails, on sait pas trop, en tout cas ils échangent de longs écrits où ils se racontent leur vie, leurs déboires, leurs réflexions.
Bien sûr, ils commencent pas se détester, l’actrice a des réparties bien percutantes, du même acabit que le titre, pour finir par ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre et se soutenir dans leurs sevrages respectifs.
On suit le développement de cette amitié en lisant leurs échanges, où chacun y va de sa petite autoanalyse, sur la place de la drogue dans sa vie, sur la société contemporaine et ses abus, sur le vieillissement, l’amour, la gestion de la notoriété. Le tout sur fond temporel de l’arrivée du covid et des confinements.
D’emblée, je n’ai pas cru du tout à ce texte. Les personnages, très caricaturaux, ne m’ont absolument pas touchée. Et puis tout sonne creux, faux. Le style parlé cru des phrases fait forcé, l’amitié improbable qui se développe bien trop vite entre les deux personnages, leurs réflexions trop centrées sur les thématiques sociétales ou politiques actuelles, et souvent plaquées.
Dommage, les trois thématiques principales traitées, l’addiction, le cyber harcèlement, le féminisme, sont en soi passionnantes.
L’auteure montre qu’elle s’y intéresse de près et qu’elle est plus que renseignée.
Mais sans histoire réelle, les échanges entre les deux personnages principaux sont juste prétexte à exposer les idées de l’auteure. Pourquoi en ce cas ne pas faire des diatribes dans les médias ?
Tout ceci n’est pas du tout ce que j’attends de la littérature. Les idées, c’est bien, c’est essentiel, mais elles doivent se laisser deviner, et non pas être imposées, et pour celà émerger d’une histoire réelle (ici, peu de rebondissements), émaner de personnages approfondis que l’on regarde vivre des évènements et non pas qui revisitent leur passé et leurs expériences en nous imposant leur vision des choses.
Il y a à un moment une petite bifurcation haineuse sur LF Céline qui arrive d’on ne sait où, sert à peu de choses sinon exhiber les opinions de l’auteur, tout ce que je déteste.
Ce texte m’a laissé l’impression d’être prise en otage et à témoin par un trop plein de haine non géré, et ça m’a énervée.
Je me suis profondément ennuyée et n’ai rien apprécié de cette lecture. Je précise que je suis fan de Vernon Subutex, qui n’a absolument rien à voir.