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Archives Mensuelles: septembre 2021

Danger en rive, de Nathalie Rheims

30 jeudi Sep 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

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La narratrice de ce roman vit seule dans sa petite maison, un ancien pressoir, en lisière d’un village normand un peu perdu, avec son chien Paul, son seul compagnon de vie.

Elle vit en recluse, cultive son potager, se balade longuement avec son chien, cuisine simplement, ne va au village que pour des courses essentielles, parfois un petit thé au bar d’habitués, au retour de ses balades avec Paul.

On apprend qu’elle était une écrivaine parisienne plutôt connue, et que cinq ans auparavant, elle a quitté Paris, coupé d’un coup les ponts avec son entourage personnel et professionnel, avec le monde des réseaux sociaux, pour se réfugier dans sa petite maison normande. On comprend qu’un traumatisme est à l’origine de ce choix.

Un jour, elle découvre une voiture abandonnée non loin de chez elle, près d’un rond-point, face à l’église, sur le trajet de sa balade quotidienne avec Paul. Intriguée, elle l’explore. L’autoradio est encore en route, un parfum féminin flotte dans l’habitacle. Après quelques jours, la voiture est toujours là. Ce fait l’obsède, sans qu’elle saisisse très bien pourquoi. Elle décide d’aller signaler sa présence à la gendarmerie. Peu à peu, des souvenirs vont lui remonter, en même temps qu’une folle panique se développe en elle.

J’ai beaucoup aimé ce roman de Nathalie Rheims, à cheval entre l’auto-fiction et le thriller psychologique. Réalité et fiction vont peu à peu se mêler, créant une tension telle qu’il est difficile de lâcher sa lecture. L’écriture est très agréable, ponctuée de réflexions pertinentes sur la mémoire, la puissance destructrice des réseaux sociaux, la dangerosité des informations et opinions personnelles que l’on peut y livrer. 

Passionnant, intrigant, original et bien mené, j’ai beaucoup aimé ce roman de la rentrée littéraire. 

Attention : si vous tenez à un bon suspens, ne lisez-surtout pas le résumé de la 4è de couv’ !!!! Çà franchement, çà m’a gâché ma découverte de l’intrigue, grrrr…quelle drôle d’idée parfois chez les éditeurs de livrer tant d’informations dans les résumés…

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L’éternel fiancé, d’Agnès Desarthe

24 vendredi Sep 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 4 Commentaires

Fini à l’instant, hop chronique à chaud pour ce roman de la rentrée littéraire acheté un peu au hasard en début de mois (faut vraiment que j’évite ce genre d’achats).

Le début est fort chouette et j’étais super emballée. Une famille modeste qui vit dans un tout petit appartement en ville (on suppose Paris), un père ouvrier-orfèvre qui initie ses filles à la musique, une mère splendide qui passe son temps à ramasser, plier, ranger soigneusement des sacs plastiques dans un placard dédié, des scènes tendres, touchantes, comme ces répétitions du dimanche dans le salon, pour tenter de jouer à quatre, le père et ses filles, le même morceau de musique, ou bien les restes du frigo un peu pourris, mangés dans les halls de gare en attendant le train qu’on a loupé pour partir en vacances parce que le père n’a jamais d’horaires, ah j’avais fort envie de suivre cette famille singulière, de m’immiscer dans son intimité, son devenir, j’étais à fond.

Mais le roman va en fait se centrer sur une des filles, celle du milieu, celle qui dort avec la petite dernière sur le canapé-lit du salon et nous raconte sa vie, de l’enfance jusque vers la cinquantaine.

À 4 ans à un concert à l’école, Etienne, le petit garçon placé devant elle va se retourner et lui dire qu’il l’aime. Paf la petite va jamais en décoller, en faire une obsession de toute sa vie. On suit sa vie, ses amours tronqués, les différents moments où elle recroisera Etienne, tentant de s’accrocher, lui ne la reconnaîtra jamais (alors qu’elle a été à un moment sa belle-soeur…pas crédible), ses revirements professionnels, ses réflexions décousues sur la vie, qui donnent matière à de nombreuses disgressions incongrues et soporifiques. 

Certains personnages arrivent d’on ne sait où, çà zoome sur eux un long moment, puis ils s’en vont comme ils sont venus, évidemment elle consulte un psy caricaturé, bouh quel ennui profond, quelle absence de thème, d’accroche, de sensibilité et de réalisme. J’ai cru en rien.
Evidemment, on sait ce que deviennent le père, les soeurs, la mère, et bien sûr Etienne (même si bon, j’ai halluciné et levé les yeux au ciel), çà c’était bien, de suivre ces personnages, mais c’était pas du tout le coeur, le coeur c’était la valse de vie d’une femme, une vie où tout s’expliquerait principalement par un coup de foudre à l’âge de 4 ans. Mouais.
Et la fin…Des chapîtres courts, sans liens, qui sentent le bâclage, et un final qui tombe complètement à côté. Ou alors c’est çà le thème ? Une femme qui n’a jamais su où poser ses réelles émotions ? Peut-être. Auquel cas c’est intéressant, finalement…

Bref, je n’ai pas bien compris à ce roman aux critiques élogieuses. Il m’a laissée sceptique, de marbre, et m’a ennuyée.

Kiffe kiffe demain de Faïza Guène

22 mercredi Sep 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 2 Commentaires

Un livre pas tout jeune (1994), dont on avait beaucoup parlé, qui a eu un succès international, et que je n’avais pas lu. 

Faïza Guène est une écrivaine et scénariste française de 36 ans, d’origine algérienne. Ses romans tournent autour du thème de la construction identitaire en lien avec l’immigration, deux de mes thèmes fétiches.  J’ai voulu découvrir son oeuvre en commençant par ce roman, son premier, qu’elle a commencé à écrire au club de lecture de son lycée de banlieue. Elle sera repérée et son roman sera publié alors qu’elle a de 19 ans.

Doria, 15 ans, vit dans le 9.3 avec sa mère analphabète, femme de ménage au Formule 1, qui peine à assumer tous les frais depuis que son mari est reparti au Maroc refaire sa vie avec une jeune femme plus féconde.

Doria a la haine. Contre son père, contre les copines du lycée qui la délaissent et la jugent, elle et ses fringues achetées en vide-grenier, contre les services sociaux qui essayent d’aider tout autant que contrôler, contre le patron de sa mère qui l’exploite jusqu’a la moëlle.

Doria  nous raconte son quotidien, son amour pour sa mère, qu’elle aimerait recaser avec Aziz, l’épicier du coin, ses séances chez la psy scolaire, qui met des porte-jarretelles et sent le parapoux, les visites de l’assistante sociale, qui ne peut les comprendre, toute accaparée par ses manucures et son futur mariage. 

Doria aime discuter avec son seul ami, Hamoudi, bientôt 30 ans, qui l’a connue quand elle était « haute comme une barrette de shit », Hamoudi qui glande et deale parce qu’il croit qu’il y a que çà de possible et que c’est facile.

C’est un très court roman qui se lit très vite, pfiou en un après-midi je l’avais englouti. C’est frais, intelligent, rempli de gouaille joyeuse, d’humour, de tendresse et de poésie, c’est une histoire authentique, crédible, écrite on le sent par une personne qui connaît la banlieue, les galères, ici pas de cliché, rien que la vie, et elle est très jolie.

Ce roman a 18 ans, mais il est toujours d’actualité sociétalement, et c’était juste un vrai petit bonheur de retrouver les émissions télé de l’époque, les facons de parler, la mode,  l’actu d’il y a bientôt vingt ans. C’était doux comme un Carambar qui a un peu ramolli au fond de la poche, j’ai beaucoup apprécié cette lecture.

J’ai très envie de lire à présent son dernier roman, La Discrétion, sorti en 2020, dont on m’a dit le plus grand bien 😘, pour observer comment a évolué son écriture en presque 20 ans.

Les racines du mandarinier, de Cécile Oumhani

14 mardi Sep 2021

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture, lecture

≈ 5 Commentaires

« Les racines du mandarinier », de Cécile Oumhani, 2001, réédité par Elyzad en 2016.

Un roman, une auteure, découverts tout à fait par hasard en flânant dans la superbe et tentatrice librairie de l’Institut du Monde Arabe, un petit coup de coeur qui m’a donné envie de découvrir les autres romans de Cécile Oumhani, aux titres si beaux (« Une odeur de henné », « le café d’Yllka »…).

Dans les années 60, Marie tombe amoureuse de Rihda, Tunisien étudiant comme elle à Paris. Passsionnés de littérature, ils vivent une passion tant intellectuelle qu’amoureuse. Ils se marient puis décident de s’installer en Tunisie, en plein développement économique, où les parents de Rihda attendent le retour de leur fils et ont hâte de faire la connaissance de leur belle-fille européenne.
Marie, éprise d’aventure et d’exotisme, rompt avec sa famille qui n’admet pas son mariage, pour aller découvrir le pays de son mari.
Une fois sur place, Rihda n’est plus tout à fait le même, reprend les habitudes de sa culture, sort beaucoup entre hommes, laissant Marie avec sa belle-mère, une femme adorable qui fait tout pour qu’elle se sente bien. Marie souffre de solitude, ne trouve pas sa place. Et puis il y a cette cousine, qui voulait épouser Ridha, qui fait tout pour la rabaisser.
Ridha trouve un poste de professeur en campagne et Marie pense que l’éloignement de ses proches lui permettta de retrouver son mari, de se sentir moins seule. Ce ne sera pas le cas. Enceinte, fatiguée, elle s’enfoncera dans une dépression profonde et sera hospitalisée. Marie ne verra jamais son enfant, son mariage sera brisé.
22 ans plus tard, une femme vit seule dans une petite ville tunisienne, en bord de mer. Elle est professeur d’université, solitaire, ne voyant que son amant. Elle semble attendre. Dans la capitale, un jeune étudiant cherche sa mère dont on ne lui a jamais rien dit. Il forcera son père à parler et s’opposera à sa belle-mère qui ne l’a jamais aimé.

Un très beau roman sur le déracinement culturel, l’identité, la filiation, une écriture très belle, tout en sensibilité et délicatesse, une histoire passionnante qui se lit comme un souffle et se referme avec le sentiment très satisfaisant d’avoir touché du doigt des thématiques humaines essentielles.

Satisfaction, de Nina Bouraoui

09 jeudi Sep 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 4 Commentaires

Je n’avais jamais lu Nina Bouraoui. C’est la forme du roman, des carnets de vie, j’adore lire des carnets de vie, qui m’a attirée, ainsi que l’espace-temps du récit, l’Algérie, dans les années 70. 

Le récit de vie intime de cette femme française, qui vit dans une Algérie à feu et à sang, avec son mari algérien et leur petit garçon, çà m’intéressait beaucoup, en plus de découvrir l’auteure.

Alors hop, j’avais craqué et acheté ce roman de la rentrée litréraire.

On suit les pensées, tourments, interprétations d’une mère de famille sans histoire aux prises avec la solitude et l’ennui, en souffrance, qui n’aime plus son mari, qui se raccroche à son fils, se sent menacée par toute personne approchant son fils, comme cette camarade d’école qu’elle déteste tout autant qu’elle se sent attirée par sa mère.

Je n’ai pas été du tout intéressée par cette histoire d’amour qui se délite et cherche à se redéployer.

Ce tourbillon de pensées, sentiments, fantasmes, m’a laissée de marbre, en fait, tout comme ce thème de la solitude et du sentiment de sécurité personnelle, enfin je crois que c’était çà le thème, j’ai pas bien saisi, ou bien si, mais bon ça ne m’a pas intéressée.

L’écriture pulsionnelle, hachurée à visée poétique, m’est apparue forcée, ampoulée, et m’a très vite agacée.

Je n’ai pas aimé.

Géantes, de Murielle Magellan

02 jeudi Sep 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 3 Commentaires

Première lecture de la rentrée littéraire (enfin… de mon petit choix de lectures de cette rentrée), un roman que j’attendais impatiemment, j’aime beaucoup Murielle Magellan.

Laura, la trentaine, secrétaire-comptable de l’entreprise de bâtiment de son mari,  voit sa petite vie routinière et discrète bouleversée lorsque sa folle passion pour la littérature japonaise est tout d’un coup mise en avant par le hasard des situations. 
Elle sera propulsée sur le devant de la scène et de nouvelles opportunités professionnelles, celles dont on dit qu’elles ne se refusent pas, vont s’ouvrir à elle.

Euphorisée de vivre de sa passion, Laura va se mettre à grandir, grandir, grandir. Heureuse, elle s’en fiche, mais certains vont se sentir écrasés. Laura, heureuse malgré ses 2 mètres, devient gênante. Et sa vie va à nouveau exploser.

Délicate et subtile réflexion sur l’affirmation de soi, sur l’acceptation du changement et de la différence par autrui, sur la superficialité ou l’intéressement des relations parfois mises à jour. Passionnant. Et très original de par l’introduction de ce phénomène surnaturel dans le récit, qui le sert parfaitement, comme dans un bon roman japonais dont Murielle Magellan semble fan et fine connaisseuse. J’ai adoré retrouver mes titres chouchous japonais saupoudrer les pages. 

Parallèlement, on suit Murielle, l’écrivaine, donc, qui nous livre des extraits de son carnet d’écrivain. 
À partir d’une réflexion particulièrement singulière que lui a faite un jour Andreï Makine, rencontré à l’émission La Grande Librairie, elle s’interroge sur la femme, sa place, son vieillissement, le rapport aux hommes, le féminisme actuel.

Elle nous explique sa catégorisation des hommes qui accostent. Il y a les séducteurs, elle en parle un peu, et puis il y a les anges… ceux qu’on envoie systématiquement bouler à cause de leur allure étrange, de leur discours bizarre, de leur insistance. Murielle Magellan les a parfois écoutés et..wouch…c’est passionnant, surprenant, très très fin.

J’ai adoré ce roman. Pour sa forme, alternance de fiction et d’auto-fiction, originale. Pour son écriture aérée, juste, limpide, épurée. Pour sa touche d’imaginaire et de magie si subtils, renforçant les réflexions. Pour ses thématiques et l’angle sous lequel elles sont abordées. Pour la personnalité libre, ouverte, très observatrice, posée, réfléchie de l’écrivaine qu’il laisse entrevoir.

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