La narratrice de ce roman vit seule dans sa petite maison, un ancien pressoir, en lisière d’un village normand un peu perdu, avec son chien Paul, son seul compagnon de vie.
Elle vit en recluse, cultive son potager, se balade longuement avec son chien, cuisine simplement, ne va au village que pour des courses essentielles, parfois un petit thé au bar d’habitués, au retour de ses balades avec Paul.
On apprend qu’elle était une écrivaine parisienne plutôt connue, et que cinq ans auparavant, elle a quitté Paris, coupé d’un coup les ponts avec son entourage personnel et professionnel, avec le monde des réseaux sociaux, pour se réfugier dans sa petite maison normande. On comprend qu’un traumatisme est à l’origine de ce choix.
Un jour, elle découvre une voiture abandonnée non loin de chez elle, près d’un rond-point, face à l’église, sur le trajet de sa balade quotidienne avec Paul. Intriguée, elle l’explore. L’autoradio est encore en route, un parfum féminin flotte dans l’habitacle. Après quelques jours, la voiture est toujours là. Ce fait l’obsède, sans qu’elle saisisse très bien pourquoi. Elle décide d’aller signaler sa présence à la gendarmerie. Peu à peu, des souvenirs vont lui remonter, en même temps qu’une folle panique se développe en elle.
J’ai beaucoup aimé ce roman de Nathalie Rheims, à cheval entre l’auto-fiction et le thriller psychologique. Réalité et fiction vont peu à peu se mêler, créant une tension telle qu’il est difficile de lâcher sa lecture. L’écriture est très agréable, ponctuée de réflexions pertinentes sur la mémoire, la puissance destructrice des réseaux sociaux, la dangerosité des informations et opinions personnelles que l’on peut y livrer.
Passionnant, intrigant, original et bien mené, j’ai beaucoup aimé ce roman de la rentrée littéraire.
Attention : si vous tenez à un bon suspens, ne lisez-surtout pas le résumé de la 4è de couv’ !!!! Çà franchement, çà m’a gâché ma découverte de l’intrigue, grrrr…quelle drôle d’idée parfois chez les éditeurs de livrer tant d’informations dans les résumés…