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Archives Mensuelles: août 2021

Le coeur de l’Angleterre, de Jonathan Coe

29 dimanche Août 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

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Drôle, espiègle, terriblement humain. 550 pages englouties d’un coup, plongée britannique en totale apnée.

Benjamin Trotter, cinquantenaire, habite seul un grand moulin dans la campagne anglaise. Cinquantenaire ayant fait fortune, il a pris une retraite émancipée dans ce coin perdu de la campagne anglaise, où il savoure la nature, le calme, la musique classique qu’il aime tant, et s’emploie à mette en forme son roman fleuve commencé il y a 20 ans. 

Il s’occupe de son vieux père qui vit pas loin, un pur conservateur,  veille sur sa soeur qui peine depuis des années à se remettre d’un gros traumatisme, adore sa nièce universitaire qui s’enlise dans un mariage heureux lisse, fréquente ses deux vieux amis, un journaliste politique sulfureux et un clown de goûter d’enfants, qui subit de plein fouet l’austérité qui règne sur le pays. 

On suit les croustillantes péripéties de vie et les pensées de tous ces personnages et de bien d’autres encore, qui vivent les évènements marquants de la décennie 2010 en Angleterre. Jonathan Coe nous offre une critique ultra ciselée de l’ambiance de son pays. 

On les voit ainsi vivre, parfois de près, les émeutes de Londres en 2011, les JO de 2012, les stratégies de David Cameron, le référendum du Brexit, puis le Brexit qui fera exploser les vies de tout ce petit monde. 

En toile de fond, le rôle des tories, celui des think tanks pas forcément clairs, la question de l’identité, du développement du libéralisme, de la folle montée du nationalisme et de la précarité, la puissance du politiquement correct, et puis la manipulation d’un peuple par ses politiques. 

Passionnant, caustique, cocase, engagé,  drôle et mélancolique, une écriture fluide parfaite, j’ai adoré ces chroniques de vie des Trotter et de leurs acolytes.

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Les Fleurs de l’ombre, de Tatiana de Rosnay

27 vendredi Août 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 12 Commentaires

Paris, dans un avenir proche, vers 2035/2040.

La ville, tout comme plusieurs capitales européennes, est complètement tranformée architecturalement (couic la Tour Eiffel), consécutivement à d’importants attentats ayant eu lieu dans les années 2020, qui ont traumatisé les français.

Les beaux immeubles haussmaniens ont dû être rasés et remplacés par des quartiers d’immenses tours modernes.

Le climat est complètement perturbé et occasionne des épisodes violents de canicule durant lesquels les habitants doivent se terrer dans leurs logements climatisés. 

Arbres, fleurs, abeilles, oiseaux, sont de l’histoire ancienne. L’intelligence artificielle régit la vie matérielle, médicale, affective si on veut. Les réseaux sociaux sont devenus ringards et dangereux pour la vie privée, devenue un truc très important à préserver,  et pas à étaler (ah, çà, c’est super positif !).

C’est dans ce climat lourd que Tatiana de Rosnay plante l’action de son roman. 
On suit Clarissa, une femme d’âge mûr, qui se reconstruit après avoir quitté son mari en urgence. Au fur et à mesure du récit, en alternance avec les péripéties du roman, elle nous en livre les raisons, il y a un petit suspens sympa autour de çà.

Clarissa s’installe dans une résidence d’artistes très demandée où elle est miraculeusement parvenue à obtenir une place. 

Dans cet appartement ultra-moderne où la vie est facilitée par une assistante virtuelle, Clarissa, écrivaine passionnée de Romain Gary et de Virginia Woolf, pense pouvoir se remettre en toute quiétude à l’écriture.
Mais peu à peu, elle se sent mal à l’aise en ce lieu, elle a l’impression d’être observée, de plus elle se sent bizarrement physiquement épuisée depuis qu’elle vit dans cet appartement. 

Des doutes sur les réels buts de cette résidence d’artistes vont peu à peu s’immiscer dans son esprit. 

Clarissa commence à prendre sacrément peur et ses proches pensent qu’elle perd la boule, mais elle trouvera une aide précieuse auprès de sa petite-fille, dont elle a toujours été très proche.
J’ai aimé l’ambiance oppressante de ce roman, effrayante par sa proximité avec nos problématiques sociétales actuelles. L’écriture est limpide, aérée, avec des thématiques et personnages bien fouillés.
J’ai bien aimé l’histoire. Et puis j’ai beaucoup aimé que le personnage principal soit une femme sexagénaire, c’est assez rare.

C’est une lecture très addictive, surprenante, qui fait réfléchir. J’ai passé un moment de lecture très agréable avec ce roman.

Jeune fille, d’Anne Wiazemsky

22 dimanche Août 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 6 Commentaires

Bon dimanche !

De retour de quelques jours de vacances, j’essaie de rattraper mes chroniques lecture, j’en ai un  bon paquet en retard, cet été fut vraiment bien chargé.

J’ai lu ce roman début juillet. 

Anne Wiazemsky est née en 1947 dans le Berlin en ruines où sa mère, fille d’un écrivain célèbre (François Mauriac), ambulancière à la Croix-Rouge Française, était partie en mission et avait rencontré l’amour (je recommande la lecture du fascinant  » Mon enfant de Berlin » d’Anne Wiazemsky, sur cette histoire). Elle fut écrivaine, comédienne, réalisatrice. Elle était la femme de Jean-Luc Godard. Elle est décédée en 2017.

Mais revenons à nos moutons et à  » Jeune Fille ».

2007. L’écrivaine Anne Wiazemsky nous raconte sa rencontre, dans les années 60, avec le cinéaste Robert Bresson. 

Le cinéaste va s’éprendre de cette jeune fille qui n’a jamais joué. Il la recrutera pour le premier rôle de son film « Au hasard Balthazar », sorti en 1966.

Anne, 18 ans et encore lycéenne, parvient à persuader sa famille et notamment son grand-père, François Mauriac, de participer au tournage.

Le temps d’un été, elle fera l’expérience de l’ambiance et des exigences d’un tournage, c’est très intéressant.

Elle devra jongler habilement avec Robert Bresson, déjà âgé, homme fascinant d’intelligence mais aussi capriceux, versatile, qui va la prendre pour muse et exercer sur elle une pression psychologique et séductrice.

Anne, timide et peu affirmée, est persuadée que cet été va changer sa vie.  » Une nouvelle existence m’attendait, dont j’ignorais tout, mais qui allait modifier profondément le cours de ma vie, je le savais, je le voulais ».

Ce sera le cas. 

Subtilement, sans jamais céder au cinéaste mais en jonglant habilement avec ses qualités, elle s’ouvrira à ses sens, à la vie, fera ses premières expériences, s’affirmera peu à peu vis à vis de sa famille et de Robert Bresson, parvenant même à renverser les pouvoirs en sa faveur.

C’est un très beau roman initiatique sur l’entrée dans la vie adulte, la découverte des jeux de l’amour, de la conscience de soi, de la confiance en un avenir pour soi. 

C’est également une belle immersion dans la société conservatrice des années 60 et dans la troublante et fascinante personnalité de Robert Bresson.
J’ai beaucoup aimé cette lecture. 

« disent les imbéciles », de Nathalie Sarraute

10 mardi Août 2021

Posted by labibliothequeroz in avis de lecture, lecture

≈ 11 Commentaires

Il trénaillait dans ma PAL depuis des années, souvent ouvert puis refermé,  » c’est quoi ce truc ? », réouvert ce week-end, englouti d’une traite.

« disent les imbéciles » est un court « roman », une pensée de 152 pages tournant autour de la vérité de la pensée, de l’acceptation de ses propres préjugés et de ceux des autres. 

Nathalie Sarraute, une des grandes figures du Nouveau Roman, décédée en 1999, l’a écrit alors qu’elle avait 75 ans. 

C’est du Nouveau Roman. Donc explosion de tout code littéraire pour laisser la place à la pensée seule et convoquer celle du lecteur. 

Çà déroute, faut vraiment s’accrocher, mais j’ai aimé la suivre dans le cheminement de cette longue cogitation qui se lit comme un souffle, qu’on imagine écrite d’une traite, sans relecture, le thé refroidissant à portée de main, car s’appuyant sur la maturité de toute une vie. 

Ici, pas de personnages auquels s’accrocher, pas de temporalité, pas d’intrigue, juste une scène initiatique, des enfants réunis autour de leur grand-mère, la choyant, la carressant, s’émerveillant. 

Puis une phrase lâchée, qui fera tout basculer. « Elle est mignonne ». Des voix se narguent alors, explorant la notion d’objectivité, des mots qui ne peuvent qu’enfermer la pensée et conduire tout à chacun au préjugé, à être imbécile parfois, souvent même, mais l’est-on moins si on en est conscient ? Et puis d’abord, y-a-t-il une vérité puisque chacun a sa propre expérience et vision des choses, des gens ? 

Passionnant sujet de philo mis en scène sous une structure romanesque. Original et savoureux, étonnant.
C’est une lecture déconcertante, très exigeante, sans accroche autre celle à notre propre réflexion, faut sortir ses crampons et ça fait du bien.

J’ai été  happée par cette lecture qui m’a fait entrevoir toute la finesse de l’analyse du monde de Nathalie Sarraute, ainsi que son humour.

Audacieux et extrêmement brillant, dit l’imbécile.

le dernier amour d’Attila Kiss, de Julia Kerninon

05 jeudi Août 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 3 Commentaires

le dernier amour d’Attila Kiss,  Julia Kerninon, la brune au rouergue, 2016.

Budapest. Attila Kiss, 51 ans, a vécu une vie underground. Apprenti pâtissier, il tombe amoureux de la fille d’un mafieux qui l’associera à ses affaires. Acculé à quitter cette vie, il plaque tout, femme, maîtresse, enfants. Il se réfugie dans la grande ville, loue un petit appartement où il peint frénétiquement le jour et ne sort que la nuit pour aller travailler dans la  grande banlieue de Budapest, à trier des poussins pour une usine à foie gras. 

Attila n’attend plus rien de la vie et du monde. Du moment qu’il a ses toiles, ses tubes, ses pinceaux et les boites de conserves qui le nourissent depuis des années, çà lui va bien.

Et voilà qu’un matin tôt, à la terrasse d’un café où il a l’habitude de prendre une dose de caféine après sa nuit de boulot, il va croiser Théodora. Riche héritière viennoise, fille d’un célèbre chanteur d’opéra décédé dont elle contrôle la promotion à travers le monde, élevée dans le luxe, cotoyant l’aristocratie, tout les oppose. Mais ces deux-là vont s’attirer, se découvrir, s’emboîter, se suffire. Sur fond de conflit historique entre la Hongrie et l’Autriche qu’Attila n’a jamais réussi à surmonter, cet amour va aussi faire ressortir toute la colère d’Attila et son amertume sur sa vie. 
Magnifique plongée dans l’histoire austro-hongroise, mêlée à la puissance de l’amour de son pays et des origines, saupoudrée d’acceptation de son destin inscrit dans celui d’un peuple, j’ai adoré.

Écriture superbe, riche, univers très singulier, décidément j’aime beaucoup Julia Kerninon, que j’avais découverte avec son beau roman, « Liv Maria ».

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