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Archives Mensuelles: avril 2021

Les choses humaines, de Karine Tuil

28 mercredi Avr 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

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Jean et Claire. Un couple très médiatique. Lui, 70 ans, journaliste télé star, roi de l’interview coup de poing, autodidacte, obsédé de la ride, coureur de jupons. Elle, bien plus jeune, essayiste féministe, brillante, toujours à tout intellectualiser. 

Accaparés par leurs carrières, toujours en lutte, en compétition, représentation, peu disponibles pour leur fils Alexandre, brillant polytechnicien qui termine ses études à Harvard, fierté de Jean qui vient d’un milieu social défavorisé. 
Jean va bientôt recevoir une médaille d’honneur à l’Elysée, il connaît bien le président, il l’a souvent interviewé. Jean veut sauver les apparences. Il ne l’a dit à personne, mais Claire l’a quitté, elle vit un grand amour avec un prof de philo, père de deux filles. Claire viendra à cet évènement si important pour Jean. Son fils aussi se déplacera des Etats-Unis.
Un viol sera commis. Par qui ? Envers qui ? Hé hé, un peu de suspens…

Les vies vont exploser. La seconde partie du roman racontera le procès en long et en large, et comment chacun devra composer avec de nouveaux statuts imposés. 

Haine sur les réseaux sociaux, féminisme, viol, attentats, vieillesse, maladie, violence du monde télévisuel, manipulation, copinages politiques, coucheries pour grimper, traitement de la victime. Trop de thématiques pour moi, et surtout trop « tendance ». 

Les personnages sont très caricaturaux, poussés à l’extrême, je n’ai accroché sur aucun. C’est selon moi plus une chronique sociale qu’un roman.
C’est ceci-dit très bien écrit, style journalistique impeccable,  çà se dévore, je l’ai dévoré.

Mais au final, une semaine après l’avoir refermé, je n’en retire absolument rien. L’auteure a voulu montrer la violence psychologique et l’égocentrisme dont est capable (et qu’exerce allègrement) l’être humain. Je le savais depuis belle lurette. 

Par contre, c’est chouette qu’il ait reçu le Goncourt des Lycéens 2019, parce que c’est vraiment très pédagogique pour la jeunesse sur certains sujets (réseaux sociaux, consentement). 

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Le meurtre du commandeur, livre 1, de Haruki Murakami

18 dimanche Avr 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture, littérature japonaise

≈ 5 Commentaires

Jean-Pierre 🐾, toujours dans les bons plans sieste… il me pique mon fauteuil dès que j’en ôte mon fessier.

Un peintre, portraitiste assez reconnu dans le milieu, voit sa vie s’effondrer lorsque sa femme lui annonce qu’elle le quitte, après six heureuses années de mariage.

Il prévient son agent qu’il va faire un gros break, qu’il ne prendra plus de commandes pendant un moment, et quitte Tokyo au volant de son antique 205 Peugeot (NB, conduire une 205 Junior au Japon, mammamia…çà, çà doit être une expérience fabuleuse, mais je m’égare…).

Après quelques semaines de nomadisme dans de petites villes côtières, délicieux road-movie dans de petites villes japonaises, il s’installe dans une petite maison perdue dans les montagnes. C’est la maison du père de son meilleur ami, un  peintre âgé très célèbre, parti en résidence médicalisée car atteint de démence. 

Il va y mener une vie simple, entre l’écoute des vieux vinyles du vieux peintre, beaucoup de lecture, de balades dans les forêts alentours. Il reçoit aussi sa maîtresse, une des élèves du cours de peinture adulte qu’il dispense au club local. 

La vie paisible de notre narrateur va être chamboulée par plusieurs évènements. 

Il va d’abord découvrir fortuitement dans le grenier de la maison une toile inédite du maître de peinture chez qui il loge,  un tableau intitulé « le meurtre du commandeur », une toile étrange, violente, fascinante, que personne n’a encore jamais vue à priori, sinon c’est sûr que çà aurait fait le buzz. 

Puis un homme du coin, mystérieux et richissime, le contacte pour lui proposer une folle somme d’argent afin de le persuader faire son portrait.

Et puis voilà que chaque nuit à 2 heures du matin, une clochette va retentir durant une vingtaine de minutes. Le mystère se met progressivement et subtilement en place, c’est truculent.

Haruki Murakami, je suis une fan inconditionnelle, j’ai quasiment tout lu de lui, et je n’ai pas été déçue par cet ouvrage. Comme toujours, il prend le temps de planter le décor, le contexte, les personnages, de déployer l’ambiance. 

Le narrateur explore sa vie, ses failles, ses angoisses,  ses obsessions intimes, c’est fascinant. Les échanges entre les protagonistes sont très intéressants, fouillés, philosophiques, tournant beaucoup autour du processus de création, de la représentation. 

Une plongée recurrente à Vienne, en 1938, au coeur de l’Anschluss, est passionnante. Le vieux peintre y a en effet vécu quelques temps avant de rentrer subitement au Japon, de se réfugier dans cette maison au coeur des montagnes puis de changer radicalement de style de peinture, passant de la peinture moderne au Nihonga, peinture japonaise traditionnelle. Les éléments d’une fascinante histoire se mettent peu à peu en place et on ne sait pas bien où çà va nous mener, avec Murakami tout peut arriver, faut se laisser flotter.

L’écriture est riche et limpide, comme toujours ponctuée de magnifiques reférences musicales, cette fois-ci classiques (il nous a plus habitués au jazz, sa passion, çà change, c’est chouette), on se laisse porter lentement par le quotidien et les petites aventures du personnage principal, que l’on pressent comme de grandes aventures en devenir. 

Comme d’habitude, un petit évènement surnaturel va surgir, amplifiant le mystère, instaurant une fine poésie avec un aspect drôlatique extra.

Bref, j’ai adoré ce livre 1, intitulé « une idée apparaît » et c’est une grande joie de savoir que le livre 2 m’attend sagement sur mes étagères.

Bilan cinéma

15 jeudi Avr 2021

Posted by labibliothequeroz in cinéma

≈ 8 Commentaires

Hormis la lecture, une autre de mes passions est le cinéma. Depuis plusieurs mois je m’en donne à coeur-joie sur mes temps libres. 

J’ai décidé de partager ici mes coups de coeur cinéma, en voici deux, vus dernièrement. Zou.

« Conte de cinéma », du réalisateur coréen Hong Sang-Soo, 2005.

Sur le site Arte TV jusque fin mai.

A Séoul, deux jeunes gens, anciens petits amis, se recroisent par hasard après plusieurs années. Ils dînent ensemble, boivent pas mal, passent la nuit ensemble. Le lendemain, le jeune homme annonce à son amie qu’il a depuis un moment le projet de se suicider. Elle se livre alors sur sa propre détresse et ils décident de se suicider ensemble. Après quelques jours d’errrance et d’hésitation, ils passent à l’acte. La jeune fille se réveille et appelle le père de son ami pour tenter de le sauver, puis s’enfuit.

La deuxième partie, par un jeu très malin, nous présente cette séquence comme un scénario de cinéma. On retrouve quelques années plus tard les protagonistes de cette histoire. Ils mènent leurs vies de façon distincte, on ne sait pas bien si cette histoire de suicide a vraiment existé ou si elle relève uniquement d’un projet cinématographique. On voit à nouveau sur les lieux de la première histoire, les objets, noms, plats, tout s’entremêle, les scènes dans Séoul, la brume, la musique, sont magnifiques et rendent très puissante cette confusion entre réalité et fiction qu’a voulu montrer le réalisateur. 

C’est un film très lent, subtil, mystérieux, malicieux, j’ai beaucoup aimé.

« Mammuth », de Gustave Kervern et Benoît Delépine, 2010

(Vu sur la plate-forme UniversCiné, à laquelle je suis abonnée).

Comment ai-je pu passer depuis 11 ans à côté de cette pépite de poésie ? Mystère et boule de gomme…

Serge vient de prendre sa retraite. Lui qui a toujours bossé, il est perdu, désoeuvré. D’autant que sa femme continue de travailler, elle est un peu plus jeune. Serge s’ennuie ferme à la maison. C’est un sauvage, un taiseux, un doux brut, un gars qu’a pas été habitué à profiter de la vie. Parce qu’elle lui a appris que quand çà roule, çà t’apporte de la douleur. 

Serge, Gérard Depardieu, est magnifique, saisissant dans ce personnage, avec ses cheveux longs et son gros bide. Il m’a beaucoup touchée.
Voilà qu’il lui manque des papiers de ses anciens employeurs pour pouvoir toucher sa retraite. Sa femme n’a pas le temps de s’en occuper. Elle l’incite à ressortir sa moto du garage et à aller réclamer lui-même ses papiers. C’est parti pour un road-movie qui nous fait découvrir son passé, ses anciens employeurs pas nets, son hallucinante famille, son drame, ses fantômes. 

C’est merveilleux. Décalé, loufoque, bourré de sensibilité. Ce film m’a enchantée. Yolande Moreau, que j’adore, est superbe dans son rôle de caissière amoureuse transie préoccupée par la vie, les factures, les bêtises du boulot. La relation de Serge et sa femme est très touchante. J’ai aimé ce film décalé servi par des acteurs que j’adore, y a même Benoît Poelvoorde et puis Miss Ming, deux acteurs que j’apprécie énormément. Bref j’ai passé un moment absolument extra avec « Mammuth » et je le reverrai sûrement, je regarde souvent plusieurs fois les films avec Yolande Moreau, cette femme me fascine.

Les avez-vous vus ?

N’hésitez pas à me faire part de vos derniers coups de coeur-ciné, je suis toujours à la recherche de bons films…

Trois, de Valérie Perrin

10 samedi Avr 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 9 Commentaires

Le dernier roman de Valérie Perrin, sorti il y a quelques semaines, tombé comme par magie dans mon panier au supermarché la semaine dernière,  suscite un véritable engouement et les avis sont dithyrambiques. Je l’ai terminé hier soir et suis pour ma part beaucoup plus mitigée.

Une petite ville de Saône-et-Loire dans les années 80. A l’entrée en CM2, Nina, Adrien et Etienne s’attirent et ne se quitteront plus, formant un trio amical exclusif et inébranlable. 

La force de leur amitié va leur apporter réconfort, comprenhension, confiance. Car chacun s’est construit avec des manques, même si élevé dans l’amour. Nina est élevée par son grand-père veuf, Adrien par une mère célibataire, Etienne par des cadres travaillant beaucoup avec un père plutôt distant. 

La première partie relatant leur enfance et leur adolescence, émois, amours, collège, lycée, musique, piscine municipale, virées au lac, alcool, joints, ponctuée par une playlist fabuleuse et de détails qui parlent, m’a enchantée, c’était vraiment agréable ce retour dans le passé. Et tellement bien décrit.

Puis nous voilà en 2017. Une mystérieuse journaliste installée dans la même petite ville couvre un fait divers : une voiture est retrouvée au fond du lac. Elle semble bien connaître Nina, Adrien et Etienne. Par un jeu de passé/présent, elle nous raconte le début de vie adulte de chacun des Trois, leurs secrets, les evènements qui font qu’ils se sont perdus de vue, détestés, puis l’evènement qui les fera se rapprocher. Elle nous raconte la vie d’une génération, amours, amitiés, drames, émotions, déceptions, trahisons, mensonges, faux-mensonges, interprétations. L’auteure c’est sûr connait la vie, cerne fort bien l’humain, c’est appréciable.

C’est un roman extrêmement bien construit, quasiment sous forme cinématographique, avec un style très fluide, tout comme les deux précédents romans de l’auteure. 
Les personnages sont ici nombreux, chacun y a sa place, son rôle, une personnalité bien décrite. 
Hélas j’ai assez peu accroché à l’histoire et à la personnalité des trois personnages principaux. Je n’y ai pas cru, ils m’ont assez peu émue, sauf Etienne, dont j’ai apprécié la complexité, l’âpreté. J’ai ressenti beaucoup plus d’attachement pour certains personnages secondaires, comme le grand-père de Nina, la mère d’Etienne, ou Lili. Des personnages forts en humanité.
De plus, j’avais deviné presque depuis le début l’identité de la narratrice, et cette enquête autour de la voiture retrouvée m’a apporté peu de suspens, voire même encombrée. 
J’ai vraiment peiné à terminer ce roman de 663 pages. C’est pourtant du bien beau boulot. Mais ce n’est pas (plus?) mon style, je crois. Je n’en voyais pas la fin, trop de longueur et de mélo à mon goût, et je n’ai pas aimé la façon dont il se termine. 
Bref, çà n’a pas pris sur moi, trop mélancolique et mélodramatique. C’est ceci-dit un très bon roman, fluide et sacrément bien construit, qui saura en captiver plus d’un de par ses thèmes abordés très variés : amitié, amour, défense animale, maternité, identité, liens familiaux affirmation de soi, manipulation, ainsi que par la nostaglie engendrée par cette description du « monde d’avant ». Mais chez moi, ce zèle de nostalgie a plutôt suscité du spleen.

Le meilleur roman de l’auteure demeure pour moi  » Changer l’eau des fleurs », centré sur un seul personnage et présentant une thématique beaucoup plus approfondie, avec une sensibilité fine ne tombant pas dans le mélodrame.

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