Jean et Claire. Un couple très médiatique. Lui, 70 ans, journaliste télé star, roi de l’interview coup de poing, autodidacte, obsédé de la ride, coureur de jupons. Elle, bien plus jeune, essayiste féministe, brillante, toujours à tout intellectualiser.
Accaparés par leurs carrières, toujours en lutte, en compétition, représentation, peu disponibles pour leur fils Alexandre, brillant polytechnicien qui termine ses études à Harvard, fierté de Jean qui vient d’un milieu social défavorisé.
Jean va bientôt recevoir une médaille d’honneur à l’Elysée, il connaît bien le président, il l’a souvent interviewé. Jean veut sauver les apparences. Il ne l’a dit à personne, mais Claire l’a quitté, elle vit un grand amour avec un prof de philo, père de deux filles. Claire viendra à cet évènement si important pour Jean. Son fils aussi se déplacera des Etats-Unis.
Un viol sera commis. Par qui ? Envers qui ? Hé hé, un peu de suspens…
Les vies vont exploser. La seconde partie du roman racontera le procès en long et en large, et comment chacun devra composer avec de nouveaux statuts imposés.
Haine sur les réseaux sociaux, féminisme, viol, attentats, vieillesse, maladie, violence du monde télévisuel, manipulation, copinages politiques, coucheries pour grimper, traitement de la victime. Trop de thématiques pour moi, et surtout trop « tendance ».
Les personnages sont très caricaturaux, poussés à l’extrême, je n’ai accroché sur aucun. C’est selon moi plus une chronique sociale qu’un roman.
C’est ceci-dit très bien écrit, style journalistique impeccable, çà se dévore, je l’ai dévoré.
Mais au final, une semaine après l’avoir refermé, je n’en retire absolument rien. L’auteure a voulu montrer la violence psychologique et l’égocentrisme dont est capable (et qu’exerce allègrement) l’être humain. Je le savais depuis belle lurette.
Par contre, c’est chouette qu’il ait reçu le Goncourt des Lycéens 2019, parce que c’est vraiment très pédagogique pour la jeunesse sur certains sujets (réseaux sociaux, consentement).