• About

La bibliothèque Roz

~ Blog de partages et échanges culturels

La bibliothèque Roz

Archives Mensuelles: mars 2021

Soudain, j’ai entendu la voix de l’eau, de Hiromi Kawakami

31 mercredi Mar 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture, littérature japonaise

≈ 8 Commentaires

J’aime la plume et les histoires sentimentales si peu ordinaires de l’auteure japonaise Hiromi Kawakami.

« Les années douces », racontant la relation entre une jeune femme et un vieux professeur d’université, a marqué ma vie de lectrice. Les sensations, tout comme les personnages, sont comme gravés en moi, c’est très rare car j’ai peu de mémoire, je ne me souviens que rarement des personnages et des histoires de mes lectures, bien souvent ne me restent que quelques sensations, parfois rien. C’est d’ailleurs pour celà que je fais des chroniques, à la base : pour me rappeler moi-même de mes lectures.

Retour à nos moutons. Dans ce roman, au titre sublime, on suit Miyako et Ryo, un frère et une soeur qui se sont perdus de vue durant leur vie adulte et se retrouvent vers la cinquantaine, en 2013.  Ryo a échappé de peu à l’attentat au gaz sarin du métro de Tokyo, il en reste très tourmenté. Miyako est graphiste indépendante et vit seule après quelques relations qui n’ont jamais duré. 

Le frère et la soeur se rapprochent, se remémorent le bon temps, puis décident de s’installer ensemble dans la maison de leur enfance, inoccupée depuis le décès de leur mère quelques années auparavant. Ils étaient très liés durant leur enfance, choisissant de dormir dans la même chambre, une chambre décorée de leurs dessins du sol au plafond, une pièce restée telle qu’elle dans la maison, mais désormais fermée à clé.

Installée dans la maison, les souvenirs d’enfance et d’adolescence de Miyako ressurgissent en vrac. Elle nous les livre tels qu’ils viennent, nous laissant composer le puzzle d’une famille d’apparence normale, joyeuse, mais construite sur d’importants secrets, une famille dans laquelle des limites ont clairement été franchies. 

C’est un roman extrêmement troublant où l’auteure décrit tout en douceur, poésie et même tendresse, des faits non naturels, qui heurtent forcément. C’est très dérangeant. L’auteure cherche-t-elle à montrer que leur étrange filiation, longtemps cachée à Ryo et Miyako, explique les faits ? Ceux-ci sont-ils plutôt naturels et spontanés ? L’auteure nous balade entre ces deux hypothèses au fur et à mesure des révélations, c’est passionnant tout autant que glaçant.

J’ai adoré ce roman traitant de la construction de l’identité au sein de la famille.

Attention : les faits décrits et surtout la façon dont ils le sont, tout en beauté, peuvent vraiment heurter certaines sensibilités.

Publicité

Des diables et des saints, de JB Andrea

27 samedi Mar 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 6 Commentaires

« Des diables et des saints », de Jean-Baptiste Andrea, L’Iconoclaste Roman, 2021.

Ce roman est une petite étoile bien scintillante, fine et puissante, qui va venir illuminer ma bibliothèque. 

Nous rencontrons Joe, un soixantenaire fort  bien habillé, malgré sa cravate un peu démodée et une seule joue rasée. 
Joe passe ses journées à jouer sur les pianos publics que l’on voit partout dans les halls de gares ou d’aéroports. Il joue dans le monde entier. On le rencontre ici à Paris, gare de Lyon, je vois très bien de quel piano il s’agit d’ailleurs.

Joe ne joue que du Beethoven, son vieux maître de piano vénérait Beethoven comme un dieu. Joe joue avec une virtuosité incroyable qui fait systématiquement s’arrêter les passants, même les plus pressés. 

On lui demande parfois ce qu’il fait là, lui qui pourrait par ses doigts remplir les plus prestigieuses salles de concert du monde.

Il répond toujours de façon très évasive. Mais là, Joe a décidé de nous raconter son histoire. Alors on le suit, avec une curiosité mêlée de respect.

Joe, issu d’une famille très aisée, deviendra orphelin de parents et de soeur à l’âge de 15 ans. Sa vie bascule. Il est envoyé dans un orphelinat lugubre, tenu par un religieux fou furieux. Il y découvrira la vie. La noirceur de l’être humain, humiliations, manipulations, privations, mais aussi la chaleur de l’amitié, du partage, des souvenirs, des rêves et de l’amour, qui font palpiter le coeur et fournissent l’énergie pour une vie. 
Au delà du simple récit d’une vie dans un orphelinat et des abus qui ont pu y être perpétrés, c’est la force de la vie, l’intelligence de l’enfance, les émois et la force de l’adolescence, qu’a voulu montrer l’auteur. Et c’est réussi. 

Jean-Baptiste Andrea nous montre la capacité des enfants à développer des stratégies pour tenir (merveilleux Sinatra qui attend que son père vienne le chercher), à se réfugier dans les sensations du passé (Momo et sa vieille peluche aux senteurs du Maghreb, Joe qui s’accroche aux notions de rythme que voulait lui transmettre son vieux professeur avec ses méthodes originales), à se délecter de la moindre trace de l’extérieur (bricoler une radio pour entendre chaque dimanche soir la voix de leur speakerine préférée), à se souder malgré les inimitiés pour tenter de sortir de l’enfer. 
Quel  merveilleux texte sur la résilience ! Cà pourrait être sordide, du tragique gratuit, ce n’est pas ça du tout, j’aurais d’ailleurs détesté, trop facile. C’est un récit sensible et lumineux, qui serre le coeur juste ce qu’il faut mais choisit plutôt de faire sourire, quelle fine intelligence !

La plume est riche, on danse avec les  notes, les rythmes et les astres, c’est un régal.

Je suis heureuse d’avoir rencontré Joe et ses amis, de connaître son histoire et son secret. Je penserai toujours à lui et à sa vie d’espoir lorsque je verrai une personne jouer du piano dans les gares. 

Regarde, d’Hervé Commère

24 mercredi Mar 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 5 Commentaires

Lu le week-end dernier et déjà oublié…j’en parle tout de même.

Mylène, la soixantaine bientôt, est réinsérée après une longue peine de prison. Elle travaille dans un dépôt-vente en région parisienne. Elle a beaucoup d’argent mais préfère vivre dans la chambre de bonne de son grand appartement parisien, qu’elle prête à son chef et à sa petite famille, ils sont devenus amis.
Mylène a vécu une vie bourgeoise, elle était femme d’affaires, épouse d’avocat, mais a tout plaqué à 45 ans en tombant amoureuse de Paco,  un musicien bien plus jeune qu’elle,  avec qui elle a vécu une année fantastique, mais qui a mal tourné. Mais elle a payé sa dette, elle ne regrette rien.

Alors qu’elle croît Paco mort, assassiné dans sa cellule par son co-détenu, de mystérieux signes lui sont envoyés, ne pouvant provenir que de lui…

La personnage principale était intérressante, une sénior fan d’arts martiaux qui vit dans une chambre de bonne, çà, çà m’a plu, c’est d’ailleurs ce qui m’a fait acheter le livre. Mais j’ai eu bien du mal à cerner son caractère et à m’attacher à ce personnage..
L’écriture est limpide, çà se lit vraiment très (trop) vite,  le suspens au rendez-vous, mais le scénario est  vraiment abracadabrant, avec pas mal d’invraisemblances qui m’ont agacée. 

Thriller psychologique tarabiscoté sur fond d’histoire d’amour un peu trop fleur bleue pour moi, je me suis ennuyée…

TAG Les douze femmes puissantes de ma bibliothèque

21 dimanche Mar 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture, tag

≈ 14 Commentaires

En ce dimanche matin de début de printemps, sous le coup de mon second café et de ma troisième tartine grillée, pas bien réveillée, paf d’un coup j’ai eu l’envie de mettre en avant les femmes de ma bibliothèque qui m’ont le plus marquée. Hop j’ai crée ce TAG.

J’ai réussi à me limiter à 12, ce qui n’était pas facile. Mais fureter dans mes bouquins pour les débusquer m’a fait passer une bien agréable matinée. Et donné une furieuse envie d’en relire certains.

Les voici donc…

🌹Linh, de Duong Thu Huong, qui dans le Vietnam communiste, décide de quitter son mari journaliste quand elle découvre qu’il s’est compromis avec le parti. Linh va s’ouvrir au monde qui l’entoure, tenter de se reconstruire une vie libre, loin de la lâcheté.

🌹Hana, de Sawako Ariyoshi, doyenne de trois générations de femmes, dont l’histoire passionnante nous fait explorer en profondeur la condition de la femme au Japon, de la fin du XIXè siècle jusqu’à nos jours.
🌹Myrtle et Annie, d’Angela Huth, deux amies de longue date, toutes deux femmes de marins dans un petit port perdu au fond de l’Ecosse, qui vont rencontrer bien des drames.
🌹?, de Claudie Gallay, une quarantenaire dont on ne connaîtra pas le prénom, qui, venant d’être quittée, vide son compte en banque et part se reconstruire au coeur de l’hiver dans une pension de famille à Venise.
🌹Delia, d’Anne Tyler, qui lors d’une journée à la plage avec sa famille, part marcher seule sur le sable, et ne revient pas, décidant d’expérimenter une autre vie.
🌹Claire, d’Anne Wiazemsky, petite fille de François Mauriac, qui cherche à s’extraire de sa condition de « fille de… » et s’engage durant la seconde guerre mondiale comme ambulancière à la Croix Rouge Française.
🌹Elena, de Catherine Cusset, jeune roumaine qui tombe amoureuse d’un homme juif, et qui malgré l’opposition de ses parents à son mariage, quittera la Roumanie communiste et antisémite de Ceausescu pour émigrer avec lui aux Etats-Unis.
🌹Fabienne Verdier, artiste peintre dont je raffole, qui dans sa jeunesse est partie seule dans la Chine communiste à la recherche des vieux maîtres de calligraphie. Dans la clandestinité, le froid et la faim, elle apprendra durant des années à savoir tracer un trait.
🌹Lise et Marie, d’Anne-Marie Garat, l’une cuisinière, l’autre couturière pour une famille bourgeoise durant la seconde guerre mondiale, l’une âgée, l’autre jeune, qui vont décider de quitter leur confort douillet pour s’installer ensemble dans un quartier bombardé, choisissant la liberté malgré la misère et la faim.
🌹Suzanne, du journaliste Frédéric Pommier, qui nous raconte la vie remplie de joie et de douleurs de sa grand-mère, une femme qui a traversé le XX è siècle, une vie ordinaire que Suzanne a rendue magique par sa personnalité extraordinaire.
Les connaissez-vous ? Qui sont les femmes puissantes de votre bibliothèque ?

N’hésitez pas à reprendre ce TAG, sans oublier de me taguer, afin que j’ai le plaisir de vous lire.

Bon dimanche !

À l’angle du renard, de Fabienne JUHEL

13 samedi Mar 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 9 Commentaires

Chouette découverte de cette auteure, à l’occasion d’un passage l’été dernier dans ma bouquinerie normande préférée où je passe hélas trop rarement mais rafle à chaque fois une bonne partie de leur pile de « Babel ».

(Le « Mémoranda », à Caen, si vous y passez, grimpez le riquiqui escalier biscornu coincé entre les piles de bouquins branlantes, tout au fond de la boutique,  asseyez-vous, commandez un part de leur tuerie de fondant au chocolat, s’il en reste, c’est très prisé, leur thé fumé… et voyez comme la vie est belle. Ah zut c’est vrai on peut pas en ce moment… mais après, zou.)

Arsène Le Rigoleur, quarantenaire, célibataire, est paysan au fin fond de la Bretagne. Sa terre, sa ferme, ses bêtes, c’est sa vie, son sanctuaire. Même son meilleur ami connaît pas toutes ses histoires. Arsène en bouge parfois un peu, pour aller au marché à la petite ville à côté, rendre visite à sa mère qu’il a du placer en foyer rural, aller à la messe, voir un film x, voir son amante dont il peut pas parler. 
Arsène est comme un renard : il vit dans sa tanière et règle ses comptes personnels en solo, à sa manière, ni vu ni connu. D’ailleurs, son histoire de vie a beaucoup à voir avec les renards. 

Voilà que des gens de la ville ont acheté la ferme en face de chez lui, tout retapé, quelle horreur, et que leurs gamins s’attachent à lui. Çà par contre il aime bien, çà lui rappelle des trucs de son enfance, il leur apprend des choses sur la terre, les bêtes. Mais il a du mal à se faire aux parents, Arsène. Faudrait pas qu’on vienne fouiller dans ses histoires.
Cette histoire simple, rurale, se transforme assez vite en un conte mystérieux, angoissant, sous une plume caustique, âpre, mêlée d’onirisme, dans un langage simple, précis, ponctué de petites envolées lyriques. Un vrai petit bonheur, tant par l’histoire stupéfiante que par la plume très originale de l’auteure. J’ai adoré.

Le parfum des fleurs la nuit, de Leïla Slimani

06 samedi Mar 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 12 Commentaires

Pouf, englouti en un après-midi, deux cafés, un thé, trois Figolu, le tour était joué, quel charmant samedi après-midi à dévorer ces 150 pages.
Avec ses mots veloutés chaloupés et ses phrases toujours si justes et résonnantes, Leïla Slimani nous embarque dans ses pensées lors d’une expérience inédite que lui a proposé son éditrice : passer une nuit seule dans un musée, avec les oeuvres pour seule compagnie, et juste un petit lit de camp à l’appui. 
Ce sera le musée d’art contemporain de la Pointe de la Douane, superbe vieille bâtisse réhabilitée par un architecte japonais, que je rêve à présent de visiter (moi la sauvage que la foule vénitienne a toujours plus que rebutée, voilà j’irai, ne jamais dire jamais). 

Un énorme défi que ce projet pour une écrivaine solitaire qui n’aime pas trop sortir de chez elle et pour qui « toute audace vient de l’intérieur ».

Sitôt enfermée (mais l’est-elle vraiment ?) elle regrette, n’y connaissant rien en art. Que va-t-elle bien pouvoir retirer, raconter de cette expérience ?

Et puis au fur et à mesure de ses déambulations nocturnes dans la grande bâtisse plantée dans la lagune dont les flots fouettent les murs, ses cognitions vont se heurter aux oeuvres, vont susciter émois, souvenirs, réflexions, et créer de  passionnantes disgressions sur l’identité, la double culture, la langue, la solitude, l’enfermement, le processus d’écriture. 

Leïla Slimani se livre sur son enfance, son père, la culture dans laquelle elle a grandi, qui l’a construite autant qu’elle a pu la déjouer, c’est pudique, fort, intelligent, ponctué de merveilleuses citations de grands écrivains, je n’oublierai pas cette nuit au musée en compagnie de Leïla Slimani.

Fille, de Camille LAURENS

04 jeudi Mar 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 9 Commentaires

« Fille », de Camille Laurens, Gallimard, 2020, 225 pages.

Laurence grandit à Rouen dans les années 60 auprès de sa grand soeur, de son père médecin et de sa mère femme au foyer. Ses parents l’aiment mais auraient aimé avoir un fils. 

Son père, lorsqu’on lui demande s’il a des enfants, répond que non, qu’il a deux filles. Il appelle « Groc » Laurence face à ses fesses potelées. C’est un rigolard, un roi des blagues salaces. Laurence se construit avec çà. Enfant précoce, elle s’interroge sur les mots, sur la différence fille-garçon et grandit en pensant que tout serait plus simple si elle était un garçon.  

Cette première partie du roman nous montre les conséquences dans la construction personnelle des petites atrocités sexistes qui peuvent être énoncées anodinement dans les familles. Çà remue, çà choque…parce que c’est réel, parce que çà existe encore, parce qu’on a toutes entendu ou vécu des trucs comme çà.

Et puis à l’âge de 10 ans, Laurence sera victime d’un attouchement dans la famille. Affaire étouffée aussitôt par les femmes de la famille. C’est rien…çà arrive…faut oublier. Laurence se construit avec çà en plus, n’en reparlera plus, tout le monde oubliera.  Laurence s’adapte, gère seule ses peurs et ses cauchemars, se dit que décidément, ce serait plus simple d’être un garçon, ses parents avaient raison.
Adulte, Laurence fonde une famille. À cause d’une intrusion de son père dans son suivi médical lors de sa première grossesse, elle sera victime d’une erreur médicale, subira une perte qui bouleversera sa vie et pour finir, une mutilation génitale après son épisiotomie, parce que ce sera plus agréable pour le mari lors des rapports. Tant pis pour la femme. 
Laurence pense être heureuse mais elle subit  sa vie. 
Et puis Laurence aura une fille. Cette fille devenue ado lui apprendra que c’est bien d’être une femme, même vraiment très bien. 

C’est cette dernière partie du roman qui m’a le plus plu, parce qu’il faut bien l’avouer, la première moitié est lourde. Laurence subit trop de choses pour que ce soit réaliste. Et pourtant c’est très  utile, faut dénoncer.
Cette dernière partie du roman, centrée sur la relation de Laurence et de sa fille, est très belle, elle ouvre sur la réelle liberté de la femme, l’enterrement possible de tous ces préjugés et carcans familiaux qui ont longtemps entravé les femmes tout en étant admis par la société. 
Cette histoire de vie est un texte puissant sur les petites et grandes mutilations de la femme, sur le poids des mots dans les constructions personnelles, sur les mutations sociales autour du féminisme dans notre société actuelle.

Bel-Ami

01 lundi Mar 2021

Posted by labibliothequeroz in lecture

≈ 17 Commentaires

Boudiou (j’ai failli écrire saperlipopette mais boudiou, ça colle mieux), quelle fantastique lecture ! 

Quel plaisir de retrouver la plume de Maupassant, de se plonger, sous ses mots, grâce à ses scènes détaillées, jamais ennuyeuses, dans le Paris de la fin du XIXè ! 

Ce roman se dévore comme une série bien addictive, d’ailleurs il est paru initialement sous forme de feuilleton, publié entre avril et mai 1885. 
Suivre l’ascension de Georges Duroy dans la petite bourgeoisie et le monde journalistico-politique est absolument fascinant, tout comme la plongéee historique dans la société de l’époque, ses préoccupations personnelles, nationales et internationales.

Jeune, beau, musclé car ancien soldat, moustache fringante, le jeune Georges Duroy comprend vite qu’il plaît aux femmes et que là est la clé de sa réussite. 

Issu du monde paysan normand, lassé de l’armée, voulant faire fortune, être reconnu, il arrive sans le sous à Paris. 

Il saura comprendre, utiliser, développer les bonnes ficelles, manipuler, flirter, se mouler à cette société si hypocrite, pour y arriver.

Jusqu’où ira-t-il ? Sa quête de gloire annihilera-t-elle complètement ses émotions ? Quel délicieux et passionnant  suspens. C’est assez rare que j’emporte partout un bouquin pour l’ouvrir dès que deux minutes se présentent à moi, j’ai même lu en touillant une béchamel, bref,  Bel-Ami, ainsi nommé par ses groupies féminines de tous âges, dont je n’aurais pas été (enfin j’espère !), m’a fait passer un exceptionnel moment de lecture.

Quels magnifiques portraits de femmes, petries d’amour et/ou d’ambition, prisonnières de leurs mariages, malignes ou perfides, malades ou libres… quelles balades inoubliables en fiacre ou en landau, au bois de Boulogne ou le long des côteaux de Seine, et ces dîners, menus simples ou fastueux, champagnes, grenadines, chocolats chauds, bons vins, et puis ces intérieurs feutrés, luxueux ou modestes, ces belles tenues, robes, voilettes, jupons, chapeaux et kimonos, ces odeurs, violette, vieux bois, encres, humus, salles de spectacles, sueurs, crottins de cheval,  Maupassant fait danser nos sens et c’est terriblement grisant.

Ah ! quel bonheur, quelle évasion, merci Bel-Ami, on en a bien besoin, tu sais, au presque quart du XXIè siècle. Mais t’es une sacrée belle crapule, quand même, hein…

Souscrire

  • Articles (RSS)
  • Commentaires (RSS)

Archives

  • juin 2023
  • mai 2023
  • avril 2023
  • mars 2023
  • février 2023
  • janvier 2023
  • décembre 2022
  • novembre 2022
  • octobre 2022
  • septembre 2022
  • août 2022
  • juillet 2022
  • juin 2022
  • mai 2022
  • avril 2022
  • mars 2022
  • février 2022
  • janvier 2022
  • décembre 2021
  • novembre 2021
  • octobre 2021
  • septembre 2021
  • août 2021
  • juillet 2021
  • juin 2021
  • mai 2021
  • avril 2021
  • mars 2021
  • février 2021
  • janvier 2021
  • décembre 2020
  • novembre 2020
  • octobre 2020
  • septembre 2020
  • août 2020
  • juillet 2020
  • juin 2020
  • mai 2020
  • avril 2020
  • mars 2020
  • février 2020
  • janvier 2020
  • décembre 2019
  • novembre 2019
  • octobre 2019
  • août 2019
  • juillet 2019
  • juin 2019
  • mai 2019
  • avril 2019
  • mars 2019
  • février 2019
  • janvier 2019
  • décembre 2018
  • novembre 2018
  • septembre 2018
  • août 2018
  • juillet 2018
  • juin 2018
  • mai 2018
  • avril 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • décembre 2017
  • novembre 2017
  • octobre 2017
  • septembre 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • septembre 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • mai 2016

Catégories

  • art
  • avis de lecture
  • écriture
  • blabla lecture du lundi
  • Chronique
  • chronique lecture
  • cinéma
  • Cinéma 2023
  • club de lecture
  • culture
  • exposition
  • lecture
  • littérature américaine
  • littérature coréenne
  • littérature française
  • littérature japonaise
  • litterature américaine
  • litterature asiatique
  • livre
  • poésie collée
  • podcast
  • point lecture
  • polar
  • roman
  • roman contemporain
  • roman fantaisie
  • roman français
  • roman historique
  • suspens
  • tag
  • thriller

Méta

  • Inscription
  • Connexion

Site Web créé avec WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • La bibliothèque Roz
    • Rejoignez 321 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • La bibliothèque Roz
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…