C’est l’histoire de Liv-Maria. Une enfant née en 1970 de la tenancière du café-épicerie d’une petite île bretonne, et d’un marin norvégien qui lors d’une escale, a visité l’île et n’en est jamais reparti.
C’est l’histoire d’une enfance insulaire heureuse, remplie de l’amour d’une mère taiseuse qui lui transmet sa force et sa fièvre, de celui d’un père qui lui injecte son amour de la lecture, de celui de quatre oncles qui lui apprennent la pêche et la conduite.
C’est l’histoire d’une enfance heureuse et choyée, sous le signe de la liberté.
Et puis aux 17 ans de Liv Maria survient un évènement terrible. Voulant protéger sa fille, sa mère l’envoie à Berlin chez une de ses tantes norvégienne. Liv Maria y vivra un bref amour passionné qui marquera toute sa vie adulte.
On suit les aventures de Liv Maria jusqu’à ses 40 ans, d’abord dans le Berlin juste avant l’effondrement du mur, puis au Chili où elle vit une vie de femme libre, douée pour les affaires, puis en Irlande, où elle fondera une famille.
C’est l’histoire d’une vie riche et variée, ponctuée d’amours, de réussites et de drames.
Mais c’est bien plus qu’une simple histoire de vie.
On suit le voyage intérieur de cette femme force de vie, éprise de liberté. De façon très subtile, Julia Kerninon parvient à extraire, à partir du banal et du quotidien, toute la psychologie d’une femme, explorant les diverses identités qui peuvent se créer au fil des expériences de vie, toutes ces identités qui composent la personnalité, qui font qu’en définitive on ne peut jamais connaître complètement une personne, même très proche. C’est très intéressant.
L’auteure nous raconte comment des expériences intimes fabuleuses peuvent se transformer en secrets inavouables et générer d’insupportables dilemnes malgré un bonheur apparent.
C’est un roman passionnant terriblement humain et une très agréable découverte de l’auteure Julia Kerninon, à la plume très précise et sensible, limpide, riche et dynamique.