Ce week-end j’ai pu me rendre au Musée d’Orsay, un musée que j’adore et où je n’avais pas mis les pieds depuis un bail.
Jusqu’en septembre, le musée présente une rétrospective Berthe Morisot, la seule femme peintre ayant contribué au mouvement impressionniste. Et très avant-gardiste…
Extraits d’un article de « Radio Classique », si vous voulez en savoir plus…
Elle fut – tout autant que Monet, Renoir, ou Degas ses amis – une des fondatrices de l’impressionnisme, (…) une artiste que son statut de femme a reléguée au deuxième plan de l’Histoire de l’art, alors même qu’elle fut celle qui poussa le plus loin ses recherches sur le « non-fini », sur l’art de capturer l’éphémère.
Née dans une famille bourgeoise, Berthe reçoit une éducation soignée : comme souvent les filles de bonne famille, elle prend des cours de peinture avec ses sœurs, notamment Edma. Les deux jeunes femmes sont douées, et suscitent l’admiration de leurs professeurs. Elles vont au Louvre copier les maîtres, (les femmes jusqu’au début du XXe siècle n’étaient pas admises à l’Ecole des beaux-arts), reçoivent l’enseignement de Corot, se lient avec Degas, Fantin-Latour et Manet, qui devient un ami proche de Berthe et la peindra 14 fois.
(….)
Mais au IXX ème siècle, les femmes sont avant tout destinées à être de bonnes épouses. Edma rentre dans le rang. Elle devient la femme d’un lieutenant de marine et renonce à peindre. Berthe, elle, s’obstine, et se refuse à rendre les armes et les pinceaux. La peinture l’obsède. Elle se marie aussi, sur le tard, mais choisit Eugène Manet, le frère d’Edouard (son amant semble-t-il, selon une visiteuse croisée…). Eugène la laissera libre de s’adonner à son art et de signer ses toiles de son nom de jeune fille. Elle qui n’avait pas besoin de gagner sa vie mettra toujours un point d’honneur à ce que ses toiles soient vendues, pour affirmer publiquement qu’elle était une peintre professionnelle.
Ses tableaux représentent pour la plupart des femmes saisies dans leur intimité : scènes de toilette, promenades dans des jardins vert tendre… Des scènes que les critiques ont qualifiées de façon un peu condescendante d’aimables. A y regarder de plus près, ces toiles sont pourtant moins riantes qu’il n’y parait : les femmes représentées s’ennuient souvent, le regard vague, comme si elles rêvaient à autre chose. Ou alors, elles sont sur des seuils, prêtes à s’échapper des intérieurs où on les cantonnait alors.
Une citation de Berthe « Je ne crois pas qu’il y ait jamais eu un homme traitant une femme d’égale à égal, et c’est tout ce que j’aurais demandé. Car je sais que je les vaux.”
Quand elle mourut d’une maladie pulmonaire à 54 ans, son certificat de décès portait la mention « sans profession ». Pourtant, elle laissait derrière elle plus de 400 toiles…


Sa fille Julia, qu’elle a beaucoup peint.
