Gros gros coup de coeur pour le dernier roman de Claudie Gallay, une auteure que j’aime beaucoup.
Il ne se passe rien ou peu de choses dans le quotidien bien rangé de Jeanne. A 43 ans, elle prend conscience qu’elle est au milieu de sa vie et commence à mener une réflexion sur celle-ci, à regarder différemment les choses.
Il ne se passe rien dans sa vie, mais très vite on comprend qu’il s’y passe tout. Le temps qui défile, l’amour, le dévouement, le hasard des rencontres, les chemins qu’on pourrait prendre mais qu’on ne prend pas. Jeanne aborde ces questions avec une vraie profondeur à partir des petits riens de la vie quotidienne.
Avec son côté léger, son tempérament introverti, sa forte sensibilité, sa vive intelligence, son oeil d’artiste et sa passion secrète pour l’artiste contemporaine Marina Abramovic, Jeanne explore le monde tout en restant dans sa ville, son petit pavillon, son emploi à la Poste, aux côtés de son mari pêcheur et entraîneur de foot, avec les visites du week-end de leurs filles étudiantes, les repas du dimanche en famille à la ferme des parents.
Jeanne sait trouver la beauté et le sens des choses là où on ne les cherche pas, faire de la vie une poésie.
Elle a pour guide spirituel sa grand-mère, la M’mé, qui vit toujours à la ferme avec les parents, une femme touchante, une vraie philosophe.
Jeanne est une grande femme, une sage anonyme, un personnage qui m’a beaucoup marquée et va continuer à vivre en moi.